Johannesburg/Paris, 28 août - Comment lutter contre la pauvreté tout en défendant aussi bien la diversité biologique que la diversité culturelle ? Quelles mesures politiques et juridiques faut-il prendre aux niveaux national et international pour promouvoir la diversité culturelle et protéger la biodiversité ? Que faire pour protéger les savoirs traditionnels des communautés autochtones et locales face à la mondialisation ?
C'est pour répondre à ce type de questions qu'un événement parallèle au Sommet mondial sur le développement durable sera organisé le 3 septembre à Johannesburg, à l'Hôtel Intercontinental, de 13h à 15h. L'UNESCO animera les débats en coopération avec le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et le gouvernement français. Koïchiro Matsuura, Directeur général de l'UNESCO, prendra part aux discussions, ainsi que Klaus Toepfer, Directeur exécutif du PNUE, et Jacques Chirac, président de la République française. D'autres chefs d'Etat et personnalités seront présents, dont le Président Joaquim Chissano du Mozambique, le Vice-Président iranien Massoumeh Ebtekar, et les prix Nobel Rigoberta Menchu Tum (Guatemala) et Wole Soyinka (Nigeria).
"A Johannesburg, nous devons faire un grand pas en avant en reconnaissant que les différentes visions culturelles du bien-être de l'humanité sont essentielles pour vraiment comprendre l'environnement et le protéger, tout en répondant aux besoins des générations présentes et futures ", estime Koïchiro Matsuura. Les débats sur la biodiversité sont souvent dominés par des considérations techniques, sans tenir compte du contexte culturel, politique et écologique. " Il ne suffit pas de décompter et de classifier les espèces, explique le Directeur général. Il faut aussi démêler les réseaux d'interactions multiples qui unissent différentes sociétés à leur environnement. "
La table ronde se penchera sur ces liens entre les diversités culturelle et biologique ainsi que sur les périls communs qui les menacent, comme les modes de consommation et de production non durables. Elle traitera aussi des dangers que pourrait poser la mondialisation à la diversité culturelle et aux savoirs traditionnels, notamment des communautés autochtones.
Sept des neuf pays où la diversité linguistique est la plus grande figurent parmi les 17 pays les plus riches en biodiversité, selon une publication de l'UNESCO intitulée Sharing a World of Difference (Partager un monde de différences), publiée avec le Fonds mondial pour la nature et Terralingua, deux ONG. Cette publication, qui sortira en septembre, montre que 13 de ces 17 champions de la diversité biologique - la Papouasie-Nouvelle-Guinée, l'Indonésie, l'Inde, l'Australie, le Mexique, le Brésil, la République démocratique du Congo, les Philippines, les Etats-Unis, la Malaisie, la Chine, le Pérou et la Colombie - figurent aussi parmi les 25 pays où l'on retrouve le plus de langues endémiques (parlées uniquement à l'intérieur de leurs frontières). Ces langues sont en général pratiquées par des peuples autochtones et des minorités qui renferment des trésors d'informations sur les écosystèmes qu'ils habitent. Or, ces communautés s'appauvrissent sous le coup des mêmes forces économiques qui menacent la biodiversité.
Jusqu'ici, la notion de développement durable intégrait les paramètres économiques, écologiques et sociaux mais ignorait largement ceux de la culture. Pour l'UNESCO, il est évident qu'un changement de stratégie doit être opéré pour que la promotion de la diversité culturelle soit resituée au centre et non à la périphérie des débats.
Dans cette perspective, l'UNESCO a adopté en 2001 la Déclaration universelle sur la diversité culturelle*, où il est dit : " La diversité culturelle est, pour le genre humain, aussi nécessaire qu'est la biodiversité dans l'ordre du vivant. En ce sens, elle constitue le patrimoine commun de l'humanité et elle doit être reconnue et affirmée au bénéfice des générations présentes et des générations futures. "
Ce principe sous-tend depuis longtemps les projets de l'UNESCO visant à promouvoir le développement durable. Le Programme sur l'homme et la biosphère (MAB) en est un exemple. Lancé il y a trente ans, il a permis de créer un réseau de réserves de biosphère**, où les communautés locales définissent elles-mêmes les modes de conservation de la biodiversité et les moyens d'en tirer profit.
La table ronde Diversité culturelle, diversité biologique et développement durable se tiendra le 3 septembre, de 13h à 15h à l'Hôtel Intercontinental, Mareola South Room, Fleet Street, Sindhurst, Sandton.
*www.unesco.org
**www.unesco.org/mab
Contacts
A Johannesburg : Amy Otchet
Bureau de l'information du public/UNESCO
Portable : (+27) (0)828 580 718
E-mail : a.otchet@unesco.org
Isabelle Le Fournis
Portable : + 33 (0) 6 14 69 53 72
E-mail : i.le-fournis@unesco.org
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