M. Stavros Dimas, commissaire européen chargé de l'environnement, a souhaité que les négociations des Nations unies, qui débutent ce dimanche (29 mars), aboutissent à des progrès tangibles en vue d'un nouvel accord mondial ambitieux pour lutter contre le changement climatique. Le sommet, qui se tiendra à Bonn en Allemagne jusqu'au 8 avril, marque le premier cycle de négociations depuis la dernière conférence de l'ONU sur le climat organisée en décembre dernier à Poznań en Pologne, où il a été décidé de transformer ce processus en «mode de négociations en bonne et due forme». Ce nouvel accord mondial, qui prendrait effet en 2013, devrait être conclu lors de la conférence de l'ONU sur le climat qui se tiendra à Copenhague en décembre. «Dans la mesure où il nous reste moins de neuf mois avant Copenhague, il est impératif que le sommet de Bonn permette de dégager le plus grand nombre de points de consensus possible, de réduire les zones de désaccord et de construire une base commune pour que les négociations puissent aboutir à des progrès concrets» a déclaré, à ce propos, le commissaire Dimas. «Au cours des deux derniers mois, l'UE a défini une position globale en vue de l'accord de Copenhague. Nous demandons maintenant à nos partenaires de soutenir nos positions ou de soumettre d'autres propositions constructives.»
En route vers Copenhague
Les négociations de l'ONU visant à élaborer un accord mondial sur le climat pour la période après 2012, c'est-à-dire à l'expiration des objectifs d'émission fixés par le protocole de Kyoto, ont débuté il y a un an. En 2008, quatre réunions ont été organisées. Le sommet de Bonn est le premier d'une série de trois sessions de négociations planifiées au niveau officiel cette année afin de préparer la conférence de Copenhague en décembre. C'est également la première session depuis l'entrée en fonction en janvier dernier du président Obama, lequel s'est engagé à ce que les États-Unis jouent un rôle de premier plan dans la lutte contre le changement climatique.
Au cours de ces négociations, deux pistes sont explorées en parallèle. L'une concerne la coopération à long terme au sein de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), dont les États-Unis sont partie. L'autre se concentre sur la fixation des engagements que les pays développés devront prendre, après 2012, en matière d'émissions de gaz à effet de serre dans le cadre du protocole de Kyoto, que les États-Unis n'ont pas ratifié.
Le sommet de Bonn
Les discussions menées dans le cadre de la CCNUCC se fonderont sur un document qui fixe les points à approuver sur la base des idées et propositions avancées par les parties. Ce document, élaboré par la présidence des négociations dans ce domaine, devrait se concentrer sur le processus de négociation en décrivant les domaines de convergence, en soumettant des propositions concernant les points de divergence et en indiquant les lacunes qui doivent être comblées avant de pouvoir parvenir à un accord. Le résultat de ces négociations sera la base du premier projet de l'accord de Copenhague qui devrait être présenté à temps pour la prochaine session de négociations en juin.
Les négociations relatives aux engagements supplémentaires à prendre par les pays développés en matière d'émissions dans le cadre du protocole de Kyoto traiteront une liste de points établie lors de la conférence de Poznań. Ces points concernent notamment le niveau de réduction des émissions à atteindre collectivement par les pays développés, les contributions individuelles de chaque partie à cet objectif, et le laps de temps dans lequel il conviendra de parvenir à ces réductions. Les négociations seront nourries par des consultations préalables aux sessions ou des ateliers sur les niveaux nécessaires de réduction des émissions, sur l'avenir des mécanismes de marché prévus par Kyoto et sur les règles de prise en compte de l’affectation des sols et de la sylviculture pour le calcul des émissions.
La position de l'UE
Sur la base d'une communication adoptée par la Commission à la fin du mois de janvier (voir IP/09/141 et MEMO/09/34), l'UE a défini une position globale en vue de l'accord de Copenhague dans une série de conclusions du Conseil, plus particulièrement celles adoptées lors du Conseil Environnement du 2 mars et les conclusions de la présidence du Conseil européen des 19 et 20 mars. Le Parlement européen y a également contribué par un rapport d'initiative (IP/09/211).
L'objectif de l'UE est d'empêcher que le réchauffement mondial moyen n'atteigne 2° C ou davantage par rapport au niveau des températures de l'ère préindustrielle (environ 1,2° C au-dessus des températures actuelles). De solides preuves scientifiques confirment en effet que le risque de bouleversements environnementaux irréversibles et potentiellement catastrophiques augmentera très nettement au-delà de ce seuil.
L'UE propose que les pays développés réduisent collectivement d'ici 2020 leurs émissions de gaz à effet de serre de 30 % par rapport aux niveaux de 1990 et que les pays en développement, notamment les grandes économies émergentes, limitent dans le même temps la croissance de leurs émissions collectives à un niveau inférieur de 15 à 30 % à celui qui serait atteint en l'absence de mesures spécifiques.
L'UE est consciente du fait que les pays développés devront accroître de façon substantielle le soutien financier du secteur public et privé afin d'aider les pays en développement à limiter l'augmentation de leurs émissions et à s'adapter au changement climatique et elle est prête à assumer sa part du financement de ces actions. Un marché du carbone étendu au niveau international pourrait également jouer un rôle important en contribuant à limiter et à réduire les émissions à moindre coût.
Points de presse de l'UE à Bonn
La troïka européenne, composée de l'actuelle présidence tchèque, de la Commission européenne et de la future présidence suédoise, tiendra des conférences de presse à Bonn à 14 h 30 le dimanche 29 mars et à 12 h 00 le mercredi 8 avril. Elles se dérouleront toutes deux à l'Hôtel Maritim où les négociations auront lieu.
Pour de plus amples informations:
Voir le site de la DG Environnement sur les actions à venir concernant le changement climatique:
http://ec.europa.eu/environment/climat/future_action.htm