Les reliquats de la politique agricole commune et de la politique de cohésion ne permettent pas "de faire face à la mondialisation ni de réaliser d'autres élargissements", a-t-elle déclaré.
Non sans pugnacité, la Commissaire au budget, Dalia Grybauskaite, a plaidé en faveur de la réforme du budget européen "pour changer l'Europe", au cours de la session plénière du Comité des Régions, mercredi 10 octobre.
"Aujourd'hui, a-t-elle dit, deux politiques absorbent la majeure partie du budget. Et cela a été décidé il y a presque un demi-siècle. Il est temps de réformer le budget, d'impulser des changements radicaux".
La Commissaire déplore en effet qu'il ne reste qu'à peine 15% "pour la recherche, l'éducation, les relations extérieures…C'est insuffisant pour faire face à la mondialisation, à la compétition et pour réaliser d'autres élargissements".
La Commissaire n'a pas caché que la publication des bénéficiaires des fonds européens, mesure qui verra le jour en 2009 avec l'accord des Etats membres, est une façon " de faire pression en faveur d'une réforme de l'agriculture".
Mme Grybauskaite souhaiterait que "le budget devienne le nerf de la politique européenne. Il ne s'agit pas de parler d'argent mais des politiques. Il faut identifier des priorités", a-t-elle dit, se félicitant que les Etats membres "considèrent également nécessaire de réviser l'architecture du budget.
Répondant à Luc Van den Brande, Premier vice-président du Comité des Régions, qui insistait au nom du groupe PPE, sur le fait que l'Europe n'était pas un projet économique mais aussi politique, Mme Gribauskaité a regretté que : "le budget européen était considéré comme un outil de redistribution des finances et non un outil d'entraînement des politiques".
Mercedes Bresso, Présidente du groupe PSE, a interpellé Mme Gribauskaité sur l'importance de "montrer aux citoyens que nous réalisons un grand marché mais aussi un espace de cohésion économique et social". Pour Mme Bresso, il faut distinguer cinq domaines d'action prioritaires, qui ont l'avantage d'être visibles pour les citoyens : la recherche, l'environnement, la lutte anti-terroriste, la politique de défense, la politique extérieure et le soutien aux politiques de développement régional.
Flo Cluclas, pour le groupe ALDE, a insisté sur "l'effet de levier des fonds structurels. La politique de cohésion a été efficace pour les régions".
Le président du groupe UEN-AE, Paul O Donoghue, a fait part de ses inquiétudes face à d'éventuels "changements catastrophiques en matière de budget" et notamment en ce qui concerne la politique agricole commune.
Pour la Commissaire au budget : "ce dont il faut s'assurer c'est que les euros dépensés au niveau européen le soient mieux qu'au niveau national. Avec notre petit budget, on ne peut pas donner de l'argent à tout le monde. Dans le privé, c'est la faillite assurée". "Le débat n'est pas clos", a prévenu le Président du Comité des Régions, Michel Delebarre.
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