Les troubles mentaux sont courants mais, globalement dans le monde, la moitié de ceux qui souffrent d'affections graves et la très grande majorité de ceux qui présentent des problèmes bénins à modérés ne sont pas traités. Même lorsqu'il existe un traitement, il est souvent délivré dans des institutions qui, dans de nombreux pays, sont associées à la stigmatisation et à des violations des droits de l'homme.
Les raisons de cette situation affligeante sont claires: les services de santé mentale sont privés des ressources financières et humaines nécessaires. La base de données de l'Atlas de la Santé mentale de l'OMS montre que, dans leur majorité, les pays d'Afrique et d'Asie du Sud-Est consacrent à la santé mentale moins de 1% de leur budget pour la santé. Les pays à faible revenu comptent en moyenne 0,05 psychiatre et 0,16 infirmier psychiatrique pour 100 000 habitants (soit environ 200 fois moins que les pays à revenu élevé). Ces taux extrêmement faibles rendent impossible la prestation de services satisfaisants dans ces pays.
Un appel aux planificateurs de la santé publique
L'OMS soutient l'appel pour développer la couverture des services de santé mentale dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Cet appel vise les planificateurs de la santé publique et les exhorte à accorder une plus grande priorité à la santé mentale.
"Tout le monde devrait se sentir concerné par le sujet, parce que les personnes souffrant de troubles mentaux dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire sont systématiquement exclues des progrès du développement dont les autres peuvent bénéficier. Lorsqu'ils ne sont pas traités, les troubles mentaux privent ceux qui en souffrent de la possibilité de se sortir de la pauvreté et les empêchent de réclamer leurs droits", explique le Dr Catherine Le Galès-Camus, Sous-Directeur général à l'OMS pour les Maladies non transmissibles et la santé mentale.
Négligence et discrimination
"Dans la situation actuelle, les personnes atteintes de maladie mentale sont au mieux ignorées et, au pire, subissent dans de nombreux pays une discrimination active. Nous ne pourrons améliorer les services à leur disposition que si l'on obtient une augmentation majeure et rapide des investissements dans ce domaine", déclare pour sa part le Dr Benedetto Saraceno, Directeur à l'OMS pour la Santé mentale et l'abus de substances psycho-actives.
Selon les estimations, la somme nécessaire pour mettre en place des soins de base pour la santé mentale, s'élèverait à environ deux dollars par personne dans les pays à faible revenu et à trois ou quatre dollars dans les pays à revenu intermédiaire. Cet ensemble de soins, reposant sur le traitement des troubles mentaux dans le cadre de soins de santé primaire délivrés par des établissements au sein des communautés, permettrait d'augmenter de 80 % la couverture des troubles mentaux sévères et de 25 à 33 % celle des affections moins graves. Pour l'instant, ce sont les meilleurs résultats qui pourraient être atteints dans la plupart des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, compte tenu de la faiblesse actuelle des infrastructures et de la rareté des ressources humaines pour les soins de santé mentale.
Cet appel renforce le programme d'action mondial de l'OMS pour aider les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire à apporter des soins de santé mentale à leur population.
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