Alors que plus d’un adulte sur cinq dans le monde – soit plus de 774 millions de personnes - ne sait ni lire ni écrire, le taux global d’alphabétisation dans la sous-région est élevé (91,7%). Certains pays, comme la Chine et l’Indonésie, ont réalisé des progrès considérables au cours des dernières décennies. Mais de fortes disparités subsistent entre les pays. Ainsi, dans le Pacifique, les taux d’alphabétisation vont de 60%, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, à 98%, à Tonga et Samoa. Par ailleurs, la sous-région compte encore près de 125 millions d’adultes qui ne peuvent lire et écrire correctement. Enfin, l’inégalité entre les sexes reste élevée, puisque 70% des analphabètes de la sous-région sont des femmes, un grand nombre d’entre elles vivant dans les zones rurales.
Pendant deux jours, les participants – Premières Dames, ministres de l’Education, décideurs, représentants de la société civile, professionnels de l’éducation, membres d’organisations bilatérales et internationales - ont abordé des thèmes tels que l’alphabétisation familiale et l’apprentissage intergénérationnel, l’alphabétisation au service de la santé ou en vue de l’autosuffisance économique. Des questions plus spécifiquement régionales, comme l’alphabétisation dans un contexte multilingue ou l’alphabétisation et le développement rural, ont également fait l’objet de discussions.
A l’issue de la conférence, les participants ont recommandé qu’un suivi des questions relatives à l’alphabétisation soit effectué à différents niveaux dans la sous-région. Ils ont souligné l’importance d’un engagement politique fort au plus haut niveau et d’une collaboration active entre les gouvernements et les organisations de la société civile. Une attention toute particulière a également été portée à la nécessité d’alphabétiser les personnes dans leur langue maternelle puis, dans un second temps, dans la langue nationale. L’alphabétisation des migrants est également apparue comme un thème clé dans la sous-région.
Koïchiro Matsuura a par ailleurs invité la communauté internationale et les bailleurs de fonds, en particulier ceux qui sont présents dans la sous-région, à apporter un soutien plus important à l’alphabétisation. "L’aide internationale reste insuffisante pour atteindre les objectifs de l’Education pour tous", a-t-il rappelé. En 2005, seulement 2,4 milliards de dollars des Etats-Unis ont été consacrés à l’Education pour tous (EPT), alors qu’on estime à 11 milliards les besoins annuels pour atteindre les objectifs de l’EPT. Et sur ce montant, la part de l’aide qui va à l’alphabétisation est très faible.
Cette réunion de Pékin s’inscrit dans une série de six conférences régionales destinées à combattre l’analphabétisme dans le monde. La première s’est tenue à Doha (Qatar), en mars 2007. D’ici la fin de l’année 2008, quatre autres conférences du même type auront lieu au Mali, en Inde, au Costa Rica et en Azerbaïdjan.
Ces initiatives font suite à la Conférence sur l’alphabétisation dans le monde organisée par la Maison Blanche à New-York le 18 septembre 2006, sous les auspices de Laura Bush. Cette conférence avait marqué le coup d’envoi d’une vaste campagne internationale en faveur de l’alphabétisation dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation (2003-2012).
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