Les concours financiers apportés par la Banque mondiale aux pays en développement sont passés à 22,3 milliards de dollars EU au cours de l’exercice 05, clos le 30 juin, en faveur de 279 projets à travers le monde. Ce chiffre représente une augmentation de 2,2 milliards de dollars EU par rapport à l’exercice précédent.
Sur ce total, un montant de 13,6 milliards de dollars EU était accordé sous forme de prêts aux conditions du marché, essentiellement aux pays à revenu intermédiaire, pour 118 projets, sur le guichet de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) ; et 8,7 milliards de dollars EU, en majeure partie sous forme de prêts sans intérêt ou de dons aux pays les plus pauvres, pour 161 projets, sur le guichet de l’Association internationale de développement (IDA). À titre de comparaison, au cours de l’exercice 04, les engagements de prêts et de crédits de la BIRD et de l’IDA se sont chiffrés à 20,1 milliards de dollars EU, dont 11 milliards de dollars EU pour la BIRD et 9 milliards de dollars EU pour l’IDA.
Parallèlement à cette augmentation du volume des nouveaux prêts, la qualité générale des prêts s’est aussi améliorée. Les améliorations régulières de la qualité des projets en cours, grâce à une meilleure préparation, une plus grande sélectivité et une supervision plus efficace ont permis d’utiliser plus efficacement l’aide de la BIRD/IDA. Plus particulièrement, la part de l’encours total des engagements qui risquent de ne pas atteindre leurs objectifs en matière de développement a sensiblement régressé, à 13,5 % à la fin de l’exercice 05, contre 15,9 % au cours de l’exercice 04.
Les décaissements ont progressé à 18,7 milliards de dollars EU au cours de l’exercice 05 contre 17 milliards de dollars EU au cours de l’exercice précédent.
Les prêts de la Banque mondiale ont continué de cadrer avec les demandes et les besoins variables des pays emprunteurs dans les différentes régions. Avec des engagements totalisant 5,2 milliards de dollars EU, les pays d’Amérique latine ont bénéficié de la plus grande part des prêts, dons et garanties au cours de l’exercice 05, suivis de près par l’Asie du Sud avec 5 milliards de dollars EU. L’Europe et l’Asie centrale ont reçu des engagements totalisant 4,1 milliards de dollars EU, l’Afrique 3,9 milliards de dollars EU, l’Asie de l’Est/Pacifique 2,9 milliards de dollars EU, et le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord 1,3 milliards de dollars EU. Les limitations des ressources de l’IDA-13 ont eu une incidence, notamment sur les chiffres de l’Afrique. Il convient néanmoins de noter que les décaissements en faveur de cette région sont passés de 3,3 milliards de dollars EU au cours de l’exercice 04 à 4 milliards de dollars EU l’exercice 05.
Les opérations d’investissement ont représenté 15,7 milliards de dollars EU sur le montant total des prêts, dons et garanties, le solde de 6,6 milliards de dollars EU étant consacré aux prêts à l’appui de réformes/politiques de développement. Les prêts d’investissement sont à présent supérieurs de 50 % par rapport à leur niveau de 2000.
« Nous sommes particulièrement encouragés par le revirement de la tendance à la baisse dans deux domaines : l’aide financière de la Banque aux pays à revenu intermédiaire d’une part, et le volume des prêts d’investissement d’autre part. Nous avons obtenu ces résultats sans apparemment sacrifier la qualité, ce qui prouve que le Plan d’action de la direction pour le renforcement de l’aide aux pays à revenu intermédiaire, et le programme de simplification et de modernisation sont en train de faire la différence » a déclaré M. James Adams, Vice-président, Politiques opérationnelles et Services aux pays.
L’an dernier, l’Inde et la Turquie ont reçu les plus grosses parts des engagements — chiffrées respectivement à 2,89 milliards de dollars EU, et 1,8 milliards de dollars EU, suivies du Brésil à 1,77 milliards de dollars EU, de la Chine à 1 milliard de dollars EU et de l’Indonésie à 917 millions de dollars EU. L’Inde a été la plus grande bénéficiaire de l’aide de l’IDA avec 1,1 milliards de dollars EU, suivie du Vietnam avec 700 millions de dollars EU et du Bangladesh avec 600 millions de dollars EU. Le plus gros emprunteur de la BIRD a été la Turquie qui a reçu 1,8 milliards de dollars EU, devançant le Brésil avec 1,77 milliards de dollars EU, et l’Inde avec 1,75 milliards de dollars EU.
La Banque mondiale s’acquitte de sa mission principale — la réduction de la pauvreté — en fournissant des ressources financières et des compétences techniques au profit des populations pauvres de ses pays membres. L’aide financière est accordée par le biais des prêts et des garanties de la BIRD, et des dons, crédits et garanties de l’IDA. La BIRD mobilise ses fonds sur les marchés internationaux de capitaux, alors que les ressources de l’IDA proviennent des contributions directes des pays riches. Les clients de la BIRD sont généralement les pays à revenu intermédiaire, et certains grands pays à faible revenu qui sont considérés assez solvables pour prétendre aux prêts de la BIRD. L’aide de l’IDA va aux pays les plus pauvres qui ne peuvent généralement pas se permettre d’emprunter aux conditions du marché. L’IDA offre à ces pays des dons et des prêts concessionnels, sans intérêt — dénommés « crédits de développement » — dont le remboursement s’échelonne entre 35 et 40 ans. L’IDA est la plus grande source d’aide financière concessionnelle aux pays les plus pauvres de la planète.
Les opérations de financement spécial et du Fonds pour l’environnement mondial se sont chiffrées au total à 301 millions de dollars EU, dont 110 millions de dollars EU pour l’Asie de l’Est et le Pacifique, 56 millions de dollars EU pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, 54 millions de dollars EU pour l’Europe et l’Asie centrale, 51 millions de dollars EU pour l’Afrique et 31 millions de dollars EU pour l’Amérique latine.
Le Groupe de la Banque conserve le flambeau de l’action visant à harmoniser et aligner les apports d’aide entre les institutions de développement, réduire le morcellement et éliminer le double emploi. Les exemples les plus remarquable se trouvent au niveau des efforts de reconstruction déployés en Afghanistan et en Irak, ainsi qu’après le Tsunami.