La Commission européenne et l'Organisation internationale du travail (OIT) ont conclu aujourd'hui un partenariat stratégique en vue d'intensifier leurs efforts communs pour réduire la pauvreté et améliorer les conditions de travail dans les pays en développement. Ce partenariat favorisera aussi une collaboration plus étroite à la réalisation des objectifs du millénaire dans le domaine du développement, du programme «Un travail décent pour tous» et d'autres objectifs arrêtés par la communauté internationale. Le but est de renforcer autant que possible la dimension sociale de la coopération au développement. La Commission collabore étroitement avec l'OIT depuis 1958.
À la signature du partenariat, le commissaire européen chargé de la coopération au développement et de l'aide humanitaire, Poul Nielson, a déclaré: «La lutte contre la pauvreté, à laquelle nous nous attachons, sera nettement renforcée si nous y associons aussi la dimension du travail et de l'emploi. Chef de file mondial dans ce domaine, l?OIT est parfaitement placée pour le faire. Elle apportera une aide précieuse aux pays en développement qui entendent mettre en place une première série de politiques efficaces en matière de travail et d'emploi».
Stavros Dimas, le commissaire chargé de l?emploi et des affaires sociales, s'est exprimé sur «le récent rapport de la Commission mondiale, qui met en évidence la nécessité de conférer une dimension sociale à la globalisation. Nous sommes impatients de collaborer avec l'OIT pour placer cette préoccupation au premier plan de notre coopération au développement. Ce partenariat nous fait franchir un premier pas important dans cette voie».
Juan Somavia, directeur général de l?Organisation internationale du travail, a quant à lui déclaré: « Cet accord scelle entre l'OIT et la Commission européenne un partenariat qui favorisera la venue d'une mondialisation plus juste car créatrice d'opportunités pour tous. Ce partenariat est fondé sur des valeurs et des objectifs communs à nos deux institutions, des principes qui déterminent notre action en faveur des femmes et des hommes qui veulent s'affranchir de la pauvreté. L'Europe apporte son soutien financier à la construction de la dimension sociale de la mondialisation pour un développement global au moyen du dialogue, ce qui caractérise également l'approche de l'OIT. Par cet accord, une nouvelle étape pleine de promesse est franchie dans la collaboration déjà fructueuse de nos institutions. »
Le nouveau partenariat conclu dans le domaine du développement témoigne d'une collaboration plus étroite entre la Commission et l'OIT. Il sera mis en oeuvre dans le cadre de coopération actuel. La Commission soutiendra l'approche intégrée et axée sur le développement que suit l'OIT pour promouvoir un travail décent pour tous. Ce partenariat vise en outre à permettre un engagement plus positif de l'OIT tant au niveau des pays, en mettant à profit son identité tripartite (pouvoirs publics, employeurs et syndicats), que dans les processus nationaux de développement, notamment les stratégies de réduction de la pauvreté. Cette action devrait à son tour rendre plus efficace l'assistance de la Commission dans le domaine du développement.
Le but général du partenariat est d'accélérer la lutte contre la pauvreté et de contribuer à la réalisation des objectifs de développement du millénaire. Il devrait en particulier apporter des résultats concrets dans la définition d'une stratégie régionale pour les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) en vue de promouvoir les normes fondamentales de travail et d?établir un lien entre la lutte contre le travail des enfants et l'enseignement de base. La coopération en matière de développement portera aussi sur les domaines suivants: responsabilité sociale de l?entreprise; dialogue social, réduction de la pauvreté et emploi; migrations. L'égalité entre les femmes et les hommes sera pleinement intégrée dans l'ensemble des grands sujets d'intérêt.
Le choix de l'OIT parmi les partenaires stratégiques dans le domaine du développement souligne l'engagement de la CE en faveur des objectifs du millénaire et reconnaît le rôle essentiel que les agences spécialisées des Nations unies doivent jouer dans leur réalisation.
Contexte
Les relations entre l'UE et les Nations unies constituent un réseau diversifié de coopération et d'interaction, couvrant tout le champ des relations extérieures de l'UE. L'aide communautaire totale aux organisations dépendant de l'ONU en 2002 a atteint 364 million d'euros. Les NU, avec son mandat et sa légitimité universels, sont dans une position de premier choix pour avancer des solutions globales à nos défis communs. Le renforcement de la coopération avec les NU et avec les agences spécialisées est ainsi une priorité importante pour l'UE dans son ensemble, comme cela a été souligné dans les communications récentes de la Commission sur ` Construire un partenariat efficace avec les NU dans le domaine du développement et des affaires humanitaires (mai 2001) 'et sur "l'Union européenne et les Nations unies : Le choix du multilatéralisme "(septembre 2003), et les conclusions de Conseil européen (décembre 2003). Dans ce cas spécifique, ce partenariat raffine un aspect de la collaboration de longue date entre l'OIT et la Commission européenne. Les relations globales entre les deux organisations sont régies par un échange de lettres à partir de 2001.