Les citoyens européens sont manifestement partisans d'une politique commune en matière d'asile et d'immigration: 56 % des citoyens reconnaissent les besoins économiques des immigrants et 66 % souhaitent que ceux-ci jouissent de l'égalité des droits. Toutefois, 80 % des personnes interrogées sont favorables au renforcement des contrôles à l'entrée sur le territoire de l'UE des personnes en provenance de pays tiers. Par ailleurs, neuf citoyens européens sur dix prônent une coopération judiciaire en matière civile et familiale. Voilà quelques-unes des principales conclusions d'un sondage réalisé pour la Commission européenne sur les attitudes et opinions des citoyens européens au sujet des politiques en matière de justice et d'affaires intérieures dans deux domaines précis: l'immigration et l'asile, d'une part, et la coopération judiciaire, d'autre part. Cette enquête Flash Eurobaromètre a été menée entre les 8 et 16 décembre 2003 auprès de 7 514 citoyens au total.
Il semblerait que, même si les citoyens donnent leur plein appui à une politique d'immigration, ils recommandent, dans le même temps, des contrôles plus stricts à l'entrée des ressortissants de pays tiers. En d'autres termes, les citoyens européens sont favorables au contrôle de l'immigration, qui permettra d'améliorer les conditions des immigrants en situation régulière et de faciliter leur bonne intégration. Concernant l'asile, les citoyens sont opposés aux mouvements secondaires des demandeurs d'asile au moyen de l'exploitation des divergences des systèmes d'application existant entre les États membres et 85 % se déclarent en faveur de règles communes à toute l'UE.
En ce qui concerne la coopération judiciaire, l'opinion publique demande avec force une protection transfrontalière et la défense des droits des citoyens: neuf personnes sur dix préconisent une coopération judiciaire en matière civile et familiale, ainsi que l'égalité des droits de la défense dans tous les États membres. Afin de protéger les déplacements des citoyens à l'intérieur de l'UE et de tenir pleinement compte des échanges transfrontaliers à un niveau interpersonnel, la structure juridique doit évoluer.
Avec l'explosion de la criminalité transfrontalière, les citoyens sont parfaitement conscients du fait que, seuls, les États membres ne sont pas en mesure de s'attaquer à ce problème. Les résultats du sondage montrent que 71 % des citoyens de l'UE estiment que les décisions et actions communes constituent le meilleur moyen de prévenir et de combattre la criminalité à travers l'Union européenne.
Un élément particulièrement frappant est constant dans ce sondage: la proportion élevée de personnes interrogées qui sont totalement favorables à une coopération et à une action commune à l'échelon européen. Des taux aussi élevés à l'extrémité positive d'une échelle de réponses sont inhabituels, ce qui prouve que les citoyens de l'Union européenne ont des convictions fortes lorsqu'il s'agit de justice ainsi que d'immigration et d'asile et qu'ils croient à une approche commune des problèmes.