A l'issue de la table ronde de deux jours organisée à Istanbul (Turquie), les 16 et 17 septembre 2002 par l'UNESCO, sur le thème Le patrimoine culturel immatériel, miroir de la diversité culturelle, les représentants de 110 pays, dont 72 ministres de la culture, ont adopté hier la Déclaration d'Istanbul.
Par ce texte, ils s'engagent notamment à « promouvoir activement les principes énoncés dans la Déclaration universelle de l'UNESCO sur la diversité culturelle », adoptée à Paris en novembre 2001 et à « développer des politiques visant à l'identification, la sauvegarde, la promotion et la transmission du patrimoine culturel immatériel, en particulier grâce à des actions d'information et d'éducation! ».
Reconnaissant que « le patrimoine culturel immatériel constitue un ensemble vivant et en perpétuelle recréation de pratiques, de savoirs et de représentations, qui permet aux individus et aux communautés, à tous les échelons de la société, d'exprimer des manières de concevoir le monde à travers des systèmes de valeurs et des repères éthiques », la déclaration met en évidence la nécessité de « faire prévaloir une approche globale du patrimoine culturel, qui rende compte du lien dynamique entre patrimoine matériel et immatériel et de leur profonde interdépendance. »
Les signataires de la Déclaration d'Istanbul ont également estimé qu'il était « opportun et nécessaire, dans ce cadre, en étroite concertation avec les praticiens et détenteurs des diverses formes du patrimoine culturel immatériel, de consulter et d'impliquer l'ensemble des acteurs concernés, à savoir les gouvernements, l! es communa utés locales et régionales, la communauté scientifique, les institutions éducatives, la société civile, le secteur public et privé ainsi que les médias ». Pour y parvenir, ils ont appelé « l'UNESCO à susciter le développement de nouvelles formes de coopération internationale, par le biais notamment de mécanismes de reconnaissance, l'établissement d'inventaires de bonnes pratiques, la création de réseaux, la mobilisation de ressources et l'encouragement à la concertation entre pays ayant des expressions du patrimoine immatériel en partage ».
Koïchiro Matsuura s'est réjoui de l'adoption de cette Déclaration qui, en permettant d'inscrire le patrimoine culturel immatériel sur l'agenda politique, marque une étape importante dans le processus d'élaboration d'une convention internationale.
A la suite de la table ronde d'Istanbul, les experts gouvernementaux de tous les Etats membres de l'UN! ESCO se rE9uniront à Paris, du 23 au 27 septembre. Un avant-projet de texte de convention internationale sera soumis à leur appréciation.