Dans une allocution [en] prononcée ce soir à la «London School of Economics», le commissaire européen chargé du commerce, Peter Mandelson, présentera un programme d'actions concrètes visant à mettre le poids de la politique commerciale internationale au service du développement en 2005. Les ministres français, allemand, italien et britannique des finances du G7 se trouvant également réunis à Londres pour discuter de l’aide et de l’allégement de la dette, le commissaire profitera de l'occasion pour leur adresser un message clair de soutien et pour affirmer que le commerce est le «troisième pilier de la triade du développement». Il appellera à une plus grande coordination entre les États membres de l’UE dans le ciblage de l’aide et fera valoir que les pays développés ne pourront pas se contenter d’ouvrir leurs marchés aux pays en développement, mais devront aussi les aider à développer leurs capacités commerciales.
Dans une déclaration précédant son allocution, le commissaire Mandelson a indiqué ce qui suit: «L’avènement d’une volonté politique internationale est palpable. Cette réunion des ministres des finances du G7 est une étape importante sur la voie de la mobilisation de l’aide et des actions en faveur de l’allégement de la dette. Je me réjouis de constater que les dirigeants européens se rallient aux propositions en faveur de nouvelles initiatives de financement et d’allégement de la dette. Grâce à un ensemble cohérent de mesures prises par l’OMC, l’UE et le G8, je crois que nous pourrons tirer profit du programme pour le commerce mondial et le mettre au service du développement. 2005 représente une occasion unique de changement.»
Dans son allocution, intitulée «Le commerce au service du développement», le commissaire mettra en avant les idées suivantes:
* l’Europe doit tenir sa promesse de supprimer l’ensemble de ses subsides à l’exportation de produits agricoles dans le cadre du cycle de Doha, à condition que ses partenaires internationaux en fassent autant.
* Il faut remettre l’accent sur le développement dans les accords de partenariat économique conclus entre l’UE et les régions d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. Le mois dernier, la Commission européenne a proposé une nouvelle série de critères de développement pour le processus de négociation des APE.
* Les États-Unis, le Japon et le Canada doivent accorder aux pays les moins avancés l'accès à leur marché en franchise de droits et hors contingents, sur le modèle de l’initiative «Tout sauf les armes» de l’UE.
* Il convient de soutenir la réforme des règles d’origine de l’UE, de sorte que les mêmes règles s’appliquent sur tous les marchés et que l'accès à ceux-ci ne soit pas injustement limité pour les pays en développement.
* Il faut relancer les initiatives en faveur d'une plus grande convergence des réglementations internationales au niveau des normes professionnelles et industrielles afin de contribuer à l’élimination des obstacles non tarifaires au commerce. L’UE doit aussi favoriser les exportations des pays en développement chez elle en aidant ces pays à se conformer à ses normes sanitaires et de consommation.
* Il convient de consacrer de nouveaux moyens à l’aide au développement afin d’aider les pays pauvres à mener des échanges commerciaux plus efficaces par le biais du développement de leurs capacités, et en particulier de mesures d’investissement dans les infrastructures, qui aideront les pays en développement à tirer profit de l’accès préférentiel au marché. L’aide apportée doit aussi alléger le coût social des aménagements à mettre en oeuvre dans les économies vulnérables.
* Il importe de mieux coordonner les actions menées par l’UE et les États membres dans les domaines de l’aide et du commerce.
* Il convient de simplifier les procédures commerciales communautaires afin d'aider les exportateurs des pays en développement en réduisant le coût et la durée des échanges commerciaux. L’UE lance à partir d’aujourd’hui un nouveau service de helpdesk pour les exportateurs des pays en développement.
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