Le Conseil Télécommunications de l'UE a adopté aujourd'hui le programme Safer Internet Plus, qui vise à mettre à la disposition des parents et des enseignants des outils permettant de rendre l'internet plus sûr. Ce programme dont la durée prévue est de quatre ans (2005-2008), a été proposé par la Commission européenne en mars. Il est doté d'un budget de 45 millions d'euros pour lutter contre les contenus illicites et préjudiciables sur l'internet. Il couvre également d'autres médias, tels que les supports vidéo, et est explicitement conçu pour combattre le racisme ainsi que les communications électroniques commerciales non sollicitées («spam»). Il sera particulièrement axé sur les besoins des utilisateurs finaux: parents, éducateurs et enfants.
«Les parents et enseignants d'aujourd'hui veulent disposer d'outils et de compétences leur permettant d'assurer une utilisation sûre de l'internet. Nous devons nous impliquer plus activement dans l'utilisation que font nos enfants des nouveaux médias et leur apprendre à utiliser l'internet d'une manière sûre, ce qui est vital pour leur avenir dans la société de l'information. L'Union européenne coordonnera les efforts d'élaboration de ces outils et de ces compétences», a déclaré Mme Reding, membre de la Commission chargée de la société de l'information et des médias. «Je me réjouis particulièrement que le Parlement et le Conseil aient trouvé très rapidement un accord sur la proposition de la Commission, ce qui nous permet de prendre des mesures rapides et efficaces pour rendre l'internet plus sûr et digne de confiance.»
Une récente enquête Eurobaromètre organisée dans l'ensemble de l'UE à propos de l'internet montre que plus les parents connaissent l'internet, plus ils sont demandeurs d'informations sur la manière de le rendre sûr pour leurs enfants. De nombreux parents en Europe ne sont pas conscients des risques que courent leurs enfants lorsqu'ils surfent sur l'internet, et près de 60 % d'entre eux ne savent pas où signaler les contenus illicites et préjudiciables.
C'est dans les 15 «anciens» États membres de l'UE que la pénétration de l'internet parmi les enfants est la plus élevée (Danemark, Pays-Bas et Royaume-Uni: 64 %, Suède: 63%, Finlande: 62%), mais plusieurs nouveaux États membres les suivent d'assez près (Estonie: 60%, République tchèque: 58%). L'utilisation de l'internet chez les enfants est rare dans les deux pays hellénophones (Grèce: 15%, Chypre: 20%) ainsi qu'en Slovaquie (30%) et au Portugal (31%).
Le programme Safer Internet Plus développe l'objectif poursuivi par son prédécesseur: promouvoir une utilisation sûre de l'internet et des nouvelles technologies en ligne, en y ajoutant une nouvelle dimension: doter les utilisateurs finaux, en particulier parents, les éducateurs et les enfants, des outils appropriés.
Les activités menées dans le cadre des quatre lignes d'action du plan Safer Internet plus seront les suivantes:
* Lutte contre les contenus illicites: des lignes directes permettent au public de signaler les contenus illicites et transmettent les informations à l'organisme qui est en mesure d'agir. Le programme financera différentes lignes directes ainsi que leur réseau de coordination, et sera étendu à des lignes d'appel pour les enfants préoccupés par une confrontation avec des contenus illicites et préjudiciables.
* Traitement des contenus non désirés et préjudiciables: financement de technologies qui permettront de limiter le volume de contenus non désirés et préjudiciables reçus par les utilisateurs, ou de tester l'efficacité des filtres disponibles. Des moyens financiers seront aussi prévus pour mettre au point de meilleurs filtres et promouvoir les échanges d'informations et de bonnes pratiques en matière d'application de la réglementation anti-spam. La Commission promeut une meilleure application de cette réglementation en tant que mesure complémentaire à l'interdiction déjà en vigueur dans le cadre de la directive sur la protection de la vie privée dans le secteur des communications électroniques.
* Promotion d'un environnement plus sûr: l'UE soutient l'autorégulation, dont les avantages sont la souplesse et la connaissance des besoins, dans un secteur caractérisé à la fois par le recours aux technologies de pointe, une évolution rapide et des activités transfrontières. La Commission mettra à la disposition des organismes nationaux de corégulation ou d'autorégulation un «Forum pour un internet plus sûr» permettant l'échange d'expériences.
* Sensibilisation: La Commission soutiendra un échange d'informations concernant la sécurité d'utilisation de l'internet, notamment pour les applications personnalisées, interactives et mobiles.