À l’occasion de la Journée mondiale du donneur de sang 2015, le 14 juin, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) lance un appel pour que les dons de sang volontaires non rémunérés soient plus nombreux dans tous les pays du monde afin de sauver des millions de vies chaque année.
Cette année, la campagne est organisée sur le thème suivant: «Merci de me sauver la vie». Elle vise à encourager davantage de personnes dans le monde à donner leur sang volontairement et régulièrement avec le slogan: «Donnez librement, donnez souvent. Le don de sang, ça compte.».
«Le meilleur moyen de garantir un approvisionnement sûr et suffisant en sang et produits sanguins pour la transfusion est de disposer d’un bon approvisionnement basé sur les dons réguliers de sang de donneurs volontaires et non rémunérés», déclare le Dr Margaret Chan, Directeur général de l’OMS. «L’OMS encourage l’ensemble des États Membres à obtenir la totalité de leur approvisionnement en sang auprès de ce type de donateurs.»
La transfusion sanguine aide les patients atteints d’affections potentiellement mortelles à vivre plus longtemps et à garder une meilleure qualité de vie, et elle soutient les actes médicaux et chirurgicaux complexes. La transfusion joue un rôle essentiel et vital dans les soins de la mère et de l’enfant et au cours des catastrophes, qu’elles soient imputables à l’homme ou naturelles, telles que le tremblement de terre survenu récemment au Népal.
Les hémorragies sévères au cours de la grossesse, de l’accouchement ou après la naissance sont la toute première cause de décès maternel. Sur les 289 000 décès de femmes survenus en 2013 du fait de complications au cours de la grossesse ou de l’accouchement, 27% étaient dus à des hémorragies sévères.
Les besoins en sang et produits sanguins augmentent chaque année et dans de nombreux pays – en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire – la demande est supérieure à l’offre et, pour les services de transfusion sanguine, il est difficile de fournir des produits sanguins en quantité suffisante, tout en garantissant leur qualité et leur innocuité.
En 2012, près de 108 millions de dons de sang ont été collectés dans le monde. Près de la moitié de ceux-ci l’ont été dans des pays à revenu élevé, qui n’abritent que 15% de la population mondiale.
L’OMS estime qu’il faut un minimum de 10 dons de sang pour 1000 habitants pour garantir une disponibilité générale suffisante de sang destiné à la transfusion dans un pays. Pourtant, selon l’étude la plus récente menée par l’Organisation sur la sécurité transfusionnelle et la disponibilité de sang, 75 pays ont indiqué être en-dessous de ce seuil minimum.
Le pourcentage de dons de sang provenant de donneurs volontaires non rémunérés a progressé au cours de la dernière décennie et dans le monde, 73 pays s’approvisionnent désormais à plus de 90% auprès de donneurs de ce type. Ces progrès sont toutefois insuffisants, 72 pays (8 pays à revenu élevé, 48 pays à revenu intermédiaire et 16 pays à revenu faible) recueillant encore plus de 50% de leurs besoins en sang auprès de donneurs rémunérés ou de donneurs de compensation, une situation qui a des répercussions sur la sécurité et l’adéquation de l’approvisionnement en sang et produits sanguins. Les donneurs de compensation sont fréquemment des membres de la famille ou des amis qui vont contribuer à réapprovisionner la banque de sang utilisée par un patient particulier.
Les donneurs de sang réguliers, volontaires et non rémunérés: la source la plus sûre
«La collecte de sang auprès de donneurs volontaires et non rémunérés, dont le sang fait l’objet d’un dépistage pour rechercher les infections, est la pierre angulaire d’un approvisionnement sûr et suffisant dans tous les pays», déclare le Dr Hernan Montenegro, coordonnateur de l’Unité Organisation des services et interventions cliniques au sein du Département Prestation de services et sécurité à l’OMS. «Il faut davantage de donneurs volontaires pour satisfaire à l’augmentation des besoins et améliorer l’accès à cette thérapie salvatrice».
Dans une résolution adoptée en 2010, l’Assemblée mondiale de la Santé soulignait que la garantie d’un approvisionnement en constituants du sang sûrs sur la base de dons volontaires non rémunérés était un objectif national important pour prévenir les pénuries de sang.
Améliorer la sécurité et l’accessibilité du sang et des produits sanguins
«La sécurité transfusionnelle est l’une des interventions vitales essentielles qui doit être mise à la disposition des patients qui en ont besoin», indique le Dr Edward Kelley, Directeur du Département Prestation de services et sécurité à l’OMS. «Pourtant, un accès équitable à des produits sanguins sécurisés reste encore un défi majeur dans de nombreux pays. Fournir un approvisionnement sûr et suffisant en sang et produits sanguins devrait être une composante essentielle de la politique et des infrastructures nationales de soins de tout pays.»
L’Organisation fournit des orientations politiques et une assistance technique pour aider les pays à bâtir des systèmes nationaux de transfusion sanguine reposant sur les dons de sang volontaires et non rémunérés, et à mettre en œuvre des systèmes d’assurance de la qualité pour garantir la disponibilité et l’utilisation appropriée de sang et de produits sanguins sûrs et de qualité pour tous ceux qui en ont besoin.