Selon M. José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, « l’excellence a besoin de fers de lance et l’Europe doit dès lors se doter d’un puissant Institut de technologie qui réunira les meilleurs cerveaux et les meilleures entreprises et qui diffusera, partout en Europe, les résultats de ses travaux ». M. Barroso ajoute : « Légère et flexible, cette organisation doit être à la fois un lieu d’apprentissage pour les diplômés et les doctorants, un lieu de recherche et une plateforme d’innovation dans certaines matières stratégiques, ainsi que dans le domaine des sciences et de la gestion de l’innovation ».
M. Ján Figel’, Commissaire européen en charge de l’Éducation, de la Formation, de la Culture et du Multiliguisme, estime quant à lui que : « Si l’Europe veut rester compétitive, elle doit améliorer le lien entre l’éducation, la recherche et l’innovation » .Il ajoute : « Chacun sait en effet que ce lien n'est pas optimal au niveau européen et que l’Europe ne parvient pas à convertir les résultats de la recherche-développement en débouchés commerciaux, en innovations et en emplois . »
L’Institut européen de technologie réunira essentiellement les trois pôles du triangle de la connaissance (éducation, recherche et innovation). Ceux-ci détiennent en effet, à eux trois, les clés de la société de la connaissance .Comme sa structure, les partenaires de l’IET viseront précisément à intégrer et à relier efficacement les trois pôles précités.
La structure de l’IET reposera sur deux piliers : un comité directeur entouré d’une équipe administrative restreinte constituera son noyau central et un ensemble de communautés de la connaissance réparties partout en Europe organiseront celles de ses activités qui porteront sur des matières stratégiques interdisciplinaires. Le financement de l’Institut proviendra de diverses sources, notamment de l’Union européenne, de ses États membres et du monde de l'entreprise.
L’IET visera à attirer les étudiants, chercheurs et professionnels les plus talentueux au monde. En collaboration avec les meilleures entreprises, ceux-ci travailleront au développement et à l’exploitation de la connaissance et de la recherche de pointe. Ils contribueront ainsi, sur un plan plus général, à améliorer les compétences dans les domaines de la gestion de la recherche et de l’innovation. L’incorporation d’équipes venues d’universités, de centres de recherche et d’entreprises placera aussi cet Institut dans une position avantageuse par rapport aux universités ou aux réseaux traditionnels. Le nouveau modèle proposé par l'IET servira enfin de catalyseur de réformes en favorisant le changement dans les institutions existantes.
On soulignera également que le mode d’organisation de l’IET lui permettra d’attirer des capitaux privés . L’Institut proposera dès lors au secteur privé un nouveau partenariat intégré avec les secteurs de l’éducation et de la recherche qui offrira de nouvelles opportunités de commercialisation des résultats de la recherche et débouchera sur une intensification des échanges réciproques entre les secteurs public et privé.
La Commission s'est fondée sur une vaste consultation de la population et de spécialistes – plus de 700 contributions lui ont été transmises – et a pris en compte plusieurs prises de position pour parvenir à la conclusion que l’Union européenne doit mieux concentrer ses ressources humaines, financières et matérielles en matière de recherche et d’enseignement supérieur. Cela ne signifie pas qu’elle doit créer une nouvelle université à un endroit bien précis, mais bien qu’elle doit mettre en place, sur plusieurs sites, une nouvelle entité légale qui réunira à la fois les meilleures équipes et les meilleures facultés universitaires dans plusieurs domaines stratégiques à travers l’Europe. Cette initiative répond à la nécessité de développer une culture de l’innovation et de l’entreprise dans la recherche et l’éducation et d’élaborer de nouveaux modèles organisationnels adaptés aux besoins actuels. L’IET remplira par conséquent une fonction totalement distincte de toute initiative communautaire existante ou prévue ou de toute université nationale.
Les organisations partenaires gagneront beaucoup à associer leurs meilleures équipes à l’IET sans que celles-ci doivent se déplacer : la notoriété qui attirera les étudiants, chercheurs et professionnels les plus talentueux, les liens privilégiés avec les retombées en matière de connaissances, des avantages financiers, une dynamique de changement et des bénéfices au niveau local.
La Commission invite le Conseil européen à examiner les éléments exposés dans la communication qu’elle publie aujourd’hui et à convenir de l’importance de cette initiative. La Commission présentera une proposition formelle avant la fin de l’année 2006. Si l’instrument juridique établissant l’IET peut être adopté en 2008, le comité directeur devrait être nommé au début de l’année 2009, tout comme les premiers membres du personnel. Les premières communautés de la connaissance devraient dès lors être définies en 2009.