L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) conduit actuellement des missions d'évaluation des dommages dans tous les pays dévastés par les tsunamis de dimanche dernier en Asie du Sud, afin d'évaluer les impacts sur l'agriculture et la pêche de ces pays et de fournir des informations détaillées sur l'aide nécessaire, a annoncé aujourd'hui l'agence.
Les communautés côtières d'Asie du Sud, jusqu'à celles de Somalie, ont été anéanties par les murs d'eau qui ont déferlé sur les terres dimanche matin, faisant plus de 60 000 morts, dont plus de la moitié pour la seule Indonésie, selon de récentes estimations.
"Ces communautés ont perdu tous leurs avoirs productifs", a déclaré Fernanda Guerrieri, Chef du service des opérations d'urgence de la FAO. "Les besoins les plus pressants sont évidemment des stocks de médicaments, de l'eau potable, de la nourriture, des abris et des services d'assainissement. Les communautés touchées ont également besoin de reprendre des activités productives dès que possible afin de pouvoir se nourrir et d'éviter des migrations de masse vers des villes déjà surpeuplées."
Evaluer les besoins immédiats et de long terme
Les pays les plus touchés par le désastre sont l'Inde, l'Indonésie, la Malaisie, les Maldives, le Sri Lanka, la Thaïlande et la Somalie. Les représentants de la FAO dans les pays ravagés travaillent avec d'autres agences des Nations Unies pour coordonner les secours. Les Nations Unies sont, par ailleurs, sur le point de lancer un appel pour recueillir des fonds pour tous les pays dévastés.
"La FAO a déjà des équipes techniques travaillant dans la plupart des pays et, à mesure que l'aide arrive, ces experts pourront aider les gouvernements à définir des priorités", a déclaré Mme Guerrieri. "Des évaluations plus détaillées permettront d'engager une reconstruction durable après que les besoins immédiats auront été satisfaits."
Les missions d'évaluation actuellement en cours fourniront une meilleure connaissance des besoins des communautés de pêcheurs, durement touchées. Pour ces dernières, des pertes de bateaux et d'engins de pêche sont synonymes de pertes de revenus et de moyens de subsistance, en particulier pour les familles de pêcheurs pauvres qui n'ont peut-être pas l'épargne nécessaire pour remplacer leurs avoirs et qui sont peu susceptibles de satisfaire leurs besoins alimentaires sans aide.
Les dommages causés aux cultures et terres agricoles seront également évalués ce qui permettra à la FAO de planifier ses activités de relance de l'agriculture et de sécurité alimentaire. Selon Mme Guerrieri, les besoins les plus immédiats en agriculture consistent en des semences, des engrais, des outils, du petit bétail et de l'aide pour relancer des infrastructures de petite échelle telles que des systèmes d'irrigation, des abris pour animaux, des structures de marché et des lieux de stockage.
Au Sri Lanka, l'un des pays les plus touchés, la FAO répond à une demande officielle d'assistance en aidant le gouvernement à mobiliser ses équipes de terrain dans les districts affectés pour mener des opérations de secours. Elle apportera également l'aide nécessaire pour relancer les secteurs agricole et alimentaire, suite à l'évaluation des dégâts.
Aux Maldives, où le gouvernement estime que les deux tiers de la population ont été touchés, la communication avec plusieurs îles est encore impossible. En Indonésie, en raison de problèmes d'accès dans des zones durement touchées, il est difficile de se faire une véritable idée des ravages. Les missions d'évaluation sont toutefois en cours dans ces deux pays et des informations plus détaillées sont attendues prochainement.
Dans les pays n'ayant pas encore demandé de l'aide, la FAO se tient prête à assister les gouvernements dans leurs opérations de secours et d'évaluation.