Plutôt que d’une « fin de cycle » en Amérique latine, thème de nombreux débats actuels, on assiste plutôt à un retournement de conjoncture socio-politique et plus exactement aux reflux des forces progressistes ou nationales-populaires dans plusieurs pays clefs, notamment au Venezuela où l’opposition a désormais la main sur le Parlement et où il y a une énorme crise économique et politique et au Brésil, avec le coup de force parlementaire qui a permis la destitution de Dilma Roussef, pays où il existe un mécontentement certain des couches populaires et moyennes face au bilan du Parti des Travailleurs (PT) et, plus encore, face au gouvernement conservateur corrompu actuel. Autres symboles de ces reflux en cours, l’Argentine avec l’arrivée du néolibéral Mauricio Macri, qui est l’homme du patronat et des multinationales, suite à l’échec électoral aux présidentielles de Cristina Kirchner. On pourrait continuer ainsi – mais dans une bien moindre mesure – avec la défaite d’Evo Morales en Bolivie au dernier référendum, même si Morales est toujours populaire, très haut dans les sondages et apparemment sur le point de se représenter, malgré tout. Enfin, il y a des tensions nombreuses et conflits ouverts entre mouvements sociaux-environnementaux, syndicaux ou indigènes et le gouvernement Correa en Equateur.