La Commission de la condition de la femme a achevé ce soir son débat général au cours duquel de nombreux Ministres chargés des questions de parité entre les sexes, des responsables d'institutions du système des Nations Unies et des représentants d'ONG ont présenté les grandes lignes de leur action en faveur de l'égalité entre l'homme et la femme. Ce débat, entamé lundi dernier, était consacré au suivi de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et de la session extraordinaire de l'Assemblée générale intitulée «Les femmes en l'an 2000: égalité entre les sexes, développement et paix pour le XXIe siècle».
Près d'une centaine de délégations se sont succédées pour affirmer leur conviction selon laquelle l'égalité entre les hommes et les femmes est indispensable à la réalisation des objectifs du Millénaire en matière de développement.
Les disparités économiques et sociales, l'absence des femmes de la vie politique, leur nette sous-représentation dans les structures médiatiques, leur accès limité aux technologies de l'information et de la communication et surtout la vulnérabilité des femmes face aux multiples formes de violence ont particulièrement mobilisé les débats. Selon les statistiques, de 25% à 35% de femmes dans le monde sont victimes d'agression de la part de leur conjoint. Cet après-midi, le représentant de ONUSIDA a jeté la lumière sur les ravages causés par la pandémie du VIH/sida qui, à la fin de 2002, avait fait près de 42 millions de victimes parmi les femmes. Dans la région sub-saharienne, 17 millions de femmes sont infectées par le VIH, soit 58% du total des personnes séropositives, faisant dire à ce représentant que les inégalités entre les sexes se trouvait au cœ;ur de la pandémie du VIH/sida.
Dans de nombreux pays, il est apparu que les femmes séropositives sont dix fois plus susceptibles d'avoir été les victimes de violences sexuelles que celles qui ne le sont pas. Une étude a également montré que la majorité des femmes séropositives le sont devenue à la suite de rapports avec leur mari. Souvent dénuées de toute information face à cette pandémie meurtrière, les femmes ne disposent pas du pouvoir de maîtriser la sécurité de leur vie sexuelle en raison de leur incapacité à avoir accès à la propriété foncière et au pouvoir économique.
La Vice-Ministre de la promotion de la femme du Burundi, Edith Nkunduwiga, a de son côté dressé le portrait de la femme africaine qui, a-t-elle expliqué, s'identifie à une ménagère docile, une bonne épouse obéissante et surtout à de bonnes reproductrices de préférence de progéniture mâle. La gestion des affaires de la cité n'est pas de son ressort. Au nom de la coutume et des traditions, les femmes sont victimes de trois formes de violence, à savoir les violences sexuelles, la violence physique et psychologique.
Cette situation est encore plus dramatique pour les femmes réfugiées. Il existe désormais un nouvel Ordre du jour pour la protection élaboré par le Haut Commissariat des Nations Unies aux réfugiés, a précisé le représentant de ce dernier, qui constitue un document stratégique de politique dont la vocation est de servir de guide pour les actions concrètes dans ce domaine.
Les Ministres, Secrétaires d'Etat et représentants des pays suivants ont pris la parole: Chili, Pays-Bas, Fidji (au nom des membres du Forum du Pacifique), Burundi, Suisse, Liechtenstein, République arabe syrienne, République du Congo, République populaire démocratique de Corée, Kirghizistan, Fédération de Russie, ex-République yougoslave de Macédoine, Malawi, Italie, Bénin, Afghanistan, Iraq, Cameroun, Ethiopie, Zambie, Guinée, Inde, Rwanda et Grenade.
Par ailleurs, les représentants des institutions suivantes sont également intervenus: Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Programme ONUSIDA, l'Union internationale des télécommunications (UIT), Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).
Les organisations non gouvernementales suivantes ont fait une déclaration: Equality Now, African Women Caucus, Groupe de travail sur les femmes, la paix et la sécurité, Human Rights Advocates, Coalition des femmes pour la justice économique, l'International Confederation of Free Trade Unions, Coordination française pour le Lobby européen des femmes et Womenspace Canada.
Les représentants d'Israël et de la Palestine ont exercé leur droit de réponse.
La Commission célèbre le vendredi 7 mars à 10 heures la Journée internationale de la femme.
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