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Date :  2002-12-11
langue :  Français
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Message du Directeur général de l'UNESCO à l'occasion de la Journée des droits de l'homme

Source :  UNESCO


La reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde. Ces principes essentiels, énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, sont aussi valables aujourd'hui qu'ils l'étaient le 10 décembre 1948, lorsque la Déclaration a été adoptée. Malheureusement, le manque de respect à l'égard des droits de l'homme et des libertés fondamentales reste la principale source d'instabilité, de tension et de violence dans le monde.

L'extrême pauvreté représente une négation de la dignité humaine et une violation flagrante des droits de l'être humain. Un monde où des centaines de millions de personnes ne peuvent satisfaire leurs besoins fondamentaux ne peut être considéré comme équitable ou juste. Le fait que près d'un tiers de la population mondiale vit dans des conditions de pauvreté est incompatible avec la Charte des Nations Unies, dans laquelle les Etats se sont déclarés résolus à favoriser le progrès social et à instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande. L'éradication de la pauvreté est à l'évidence la grande priorité inscrite à l'ordre du jour international, ce qui confirme que l'affranchissement du précédent besoin devrait être garanti à tous.

L'actuelle vague de violence marquée par des conflits armés, des hostilités et des tensions intercommunautaires dans de nombreuses régions du monde est à la fois une conséquence des violations des droits de l'homme et une incitation à commettre de nouvelles violations. Associée au terrorisme et à la criminalité organisée, cette violence sape une des libertés fondamentales de l'humanité : être affranchi de la peur. Une paix durable et une authentique sécurité humaine ne peuvent être assurées que si les droits de l'homme et les libertés fondamentales sont respectés. La sécurité ne peut être garantie aux dépens des droits de l'homme.

La lutte contre le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie doit être menée avec plus d'énergie. Dans une communauté mondiale de plus en plus multiraciale, multiethnique et multiculturelle, l'élimination du racisme contribuera à éviter de nouvelles divisions et favorisera le maintien d'une diversité harmonieuse. Il ne faut laisser aucune place dans notre monde à des violations des droits de l'homme tels que la traite des êtres humains, la torture ou l'exploitation économique et sexuelle des enfants.

Les femmes doivent avoir la possibilité de réaliser tous leurs droits fondamentaux et de participer sans entraves, dans les mêmes conditions que les hommes, à la vie politique, économique, sociale et culturelle. Pour y parvenir, il faudrait associer diverses mesures dont celles visant à changer les attitudes, les valeurs et les comportements, en particulier dans les sociétés où les hommes ont traditionnellement assumé une position dominante.

L'engagement en faveur des droits de la personne, de la dignité et de la valeur de tous les êtres humains et de l'égalité des droits des femmes et des hommes est au coeur des activités du système des Nations Unies. Cet engagement est réaffirmé à l'occasion des réformes que le système des Nations Unies en général et l'UNESCO en particulier mettent en oeuvre pour répondre plus efficacement aux défis du monde actuel.

Par l'éducation, la recherche axée sur les politiques et la sensibilisation, l'UNESCO entend accroître sa contribution à la promotion et à la protection des droits de l'homme pour tous. Nous sommes inspirés, dans ces efforts, par la Déclaration du Millénaire et par les recommandations de la Conférence mondiale sur les droits de l'homme (1993). Le respect du principe de l'indivisibilité, des relations réciproques et de l'interdépendance des droits de l'homme est au coeur de nos efforts. Nous devrions toujours nous rappeler que tous les droits de l'homme - civils, culturels, économiques, politiques et sociaux - revêtent tous la même importance et sont universels. Les spécificités culturelles et les traditions locales ne peuvent être invoquées pour justifier des dérogations aux obligations fixées par le droit international dans le domaine des droits de l'homme.

Le monde appartient à chacun d'entre nous et il nous incombe d'en faire un lieu où la dignité et les droits de chaque personne sont respectés. Seul un tel monde sera juste, libre et sûr.


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