Les maladies liées à la pauvreté font peser un poids considérable sur l'efficacité des politiques de développement. Le travail réalisé ces dernières années se trouve anéanti par le développement du SIDA, du paludisme et de la tuberculose. C'est le cri d'alarme lancé par la commission du développement qui réclame une politique communautaire volontariste pour combattre ces maladies liées à la pauvreté.
En adoptant à l'unanimité le rapport de M. Anders WIJKMAN (PPE-DE, S), ce lundi, la commission du développement et de la coopération a marqué son soutien à la proposition de règlement de la Commission qui prévoit une approche globale pour lutter contre ces maladies. Devant l'urgence de la situation, les députés ont choisi la voie du compromis pour que le règlement soit adopté rapidement, et si possible dès la première lecture (procédure de codécision).
Cependant, la question budgétaire reste le principal point d'achoppement. A la demande du rapporteur, les deux amendements sur le cadre financier n'ont pas été mis au vote. M. Wijkman, dans son rapport demande que soient prévues des sommes beaucoup plus substantielles. La solution devrait être trouvée au cours des négociations actuelles sur le budget 2003 et le rapporteur souhaite donc que le vote de ces deux amendements intervienne dès qu'un compromis aura été trouvé entre le PE et le Conseil. Une telle augmentation est nécessaire pour garantir la mise en oeuvre effective de la politique communautaire en faveur de la lutte contre ces maladies mais aussi pour assurer une contribution importante de l'UE au « Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme ».
Les amendements insistent sur l'interdépendance des mesures de prévention, de soins et de traitement. Il s'agit aussi d'avoir une approche coordonnée entre les politiques de coopération, de recherche et de santé pour lutter contre ces maladies. Cela passe, notamment, par le développement des systèmes de santé des pays en développement.
Outre le coût des médicaments, se pose souvent la simple question de leur existence. Seuls 10 % des activités de recherche sont consacrées aux maladies responsables de 90 % des affections à travers le monde. Lorsqu'il y a carence du marché, la recherche publique doit être encouragée et des mesures d'incitation doivent être introduites pour encourager le secteur privé à investir dans ces domaines.
La commission veut également rendre plus abordable le coût des médicaments essentiels. Pour cela, elle souhaite qu'une production locale soit mise en place pour les médicaments essentiels. La déclaration de Doha sur l'accord concernant les droits de propriété intellectuelle touchant au commerce (ADPIC) et la santé publique le permet, sous certaines conditions, même si le produit est sous licence. De plus la commission rappelle le droit des membres de l'OMC de se prévaloir de la flexibilité prévue par l'ADPIC pour protéger la santé publique et garantir à tous l'accès aux médicaments.