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Date :  2016-04-25
langue :  Français
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Libye. L’impasse des négociations.

L’imbroglio libyen est-il durable ? Sinon, qu’est-ce qui peut et qui peut le dénouer ? De fait, l’équation interne est complexe.




Un gouvernement et un parlement reconnus par la communauté internationale, mais qui se réunissent à Tobrouk, à l’extrême est du pays. Un gouvernement et un parlement s’appuyant sur des milices, mais qui siègent dans la capitale. Un gouvernement promu par les Occidentaux, officiellement aidé par l’Union européenne et soutenu par l’ONU, qui semble profiter de l’appui de la Banque centrale, de l’institution qui gère le fonds souverain et de la compagnie pétrolière nationale, mais qui réside dans une base navale près de Tripoli. Un mouvement armé se réclamant de l’État islamique, occupant Syrte et ses environs. Un représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, situé à Tunis mais effectuant des navettes avec la Libye.

Quelle logique des principaux acteurs ? Quelle marge de manœuvre ? Quels scénarios possibles ? Th. G.


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A Tripoli, un groupe de migrants africains après une rafle de la police lybienne • Crédits : Hani Amara - Reuters



La Libye n'a jamais réussi à sortir du chaos qui a suivi l’exécution de Mouammar Kadhafi en 2011. Les djihadistes de l’Etat Islamique et d’autres factions mafieuses contrôlent maintenant sa ville natale la ville portuaire de Syrte et toute sa région. Elle a été administrativement intégrée au nouveau qualifat qui dispose ainsi d'une position stratégique située directement face aux portes de l'Europe : Lampedusa, en province d'Agrigente, et Pozallo, dans la province de Ragusa. Et les militaires de l’armée officielle ont bien du mal à freiner leur progression. Deux reporters de la chaîne publique francophone canadienne, Marie-Ève Bédard et Sylvain Castonguay, se sont rendus dans cette zone critique, où les deux armées se font face. Ils nous livrent ici un reportage in situ de 8 minutes : «le dernier rempart» (avant l’Europe).

Car cela fait déjà deux longues années que la Libye est dirigée par deux entités rivales qui cherchent chacune a diriger, à terme, la totalité du pays sans en avoir les moyens. Et c’est la population qui trinque.

Trois membres d’un tout nouveau gouvernement d’union se sont installés dans leurs ministères lundi dernier. Mais leur sécurité dépend... de deux milices qui gardent la base navale Abu Sittah où sont installés le chef du gouvernement Fayez al-Sarraj et son cabinet pour travailler et dormir. L'équipe de Sarraj a annoncé que trois autres ministres allaient s'installer cette semaine dans leurs bâtiments officiels, et que ceux-ci sont aussi sécurisés par des milices.

Les premiers pas des nouvelles autorités sont donc permis par la bienveillance de groupes armés aux intérêts divergents. Les Nations Unies s’étaient pourtant assurées de leurs bonnes dispositions avant d’encourager Fayez al-Sarraj à poser ses valises dans la capitale Tripoli. Et puis l’aéroport international de la capitale est toujours sous le contrôle d’une brigade islamiste opposée aux nouvelles institutions, ce qui complique à l'extrême la mobilité à l'intérieur du pays et avec les pays voisins....

Cet incroyable contexte d'incertitudes multiples a pourtant convaincu l’Union européenne de soutenir ce gouvernement autoproclamé du Premier ministre Fayez al-Sarraj. Pour l’aider à asseoir un jour son autorité sur l'ensemble du pays, L’Union Européenne lui a promis 100 millions d'euros d'aide économique et humanitaire. Moncef Djaziri nous explique ici ce que les gouvernements occidentaux offrent aujourd’hui à ce gouvernement mis sur pied sans consultation populaire, à la suite de tractations onusiennes, et ce qu’ils en espèrent en contrepartie ?

Intervenants
Moncef Djaziri : enseignant à l’université de Lausanne, chercheur et spécialiste de la Libye



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