Aide humanitaire, accueil des réfugiés, protection des civils : il faut agir
L’arrivée de dizaines de milliers de Syriennes et Syriens aux frontières de l’Europe et les morts tragiques d’enfants, de femmes et d’hommes au cours de périlleuses traversées ont rappelé de manière brutale le drame que vit le peuple de Syrie. C’est le désespoir qui pousse ces femmes, ces hommes et leurs familles à prendre de tels risques.
La communauté internationale a échoué jusqu’à présent à enrayer cette catastrophe qui ne cesse de s’aggraver.
Vous trouvez ça juste ?
En Syrie, plus de 220 000 personnes ont été tuées et plus d’un million ont été blessées depuis 2011. Dix millions de personnes à l’intérieur du pays ne mangent pas à leur faim. Plus de la moitié des hôpitaux de Syrie ont été détruits ou gravement endommagés. Quand des populations sont confrontées à une catastrophe de cette ampleur, la communauté internationale se doit de les aider. Pourtant, les pays les plus riches n’apportent pas leur juste contribution à l’aide humanitaire. Les appels de fonds ne sont financés qu’à hauteur de 50 %.
Ces pays ont également échoué à mettre en place des voies d’accès légales et sûres afin que les Syriennes et Syriens puissent trouver refuge sur leur territoire. Ils n’en font pas assez notamment pour offrir aux réfugiés les plus vulnérables des possibilités de réinstallation ou d’autres formes d’admission humanitaire.
• Le
Liban, qui a une population d’un peu plus de 4 millions d’habitants, accueille
1,2 million de réfugiés ; un quart des personnes vivant sur son territoire sont donc aujourd’hui des réfugiés de Syrie. Les
États-Unis, qui comptent un peu plus de 318 millions d’habitants, se sont engagés à accueillir
11 423 réfugiés syriens, soit à peine 8 % de ce que serait une contribution équitable compte tenu de leurs moyens.
• Selon les estimations, la
Jordanie, l’un des principaux pays d’accueil, dépense
870 millions de dollars par an pour venir en aide aux réfugiés syriens. Si elle était considérée comme l’un des pays donateurs « traditionnels », elle aurait assumé 5 622 % de sa contribution équitable aux efforts internationaux. La
France a quant à elle répondu à hauteur de
67,9 millions de dollars à l’appel de fonds des Nations unies pour la crise syrienne, soit moins d’un quart de ce qu’on aurait pu attendre d’elle.
• L’
Alllemagne a fait plus que sa part en termes de places d’accueil des réfugiés (112 %), et contribue au financement de l’aide humanitaire à hauteur de 75% de sa part équitable.
• De nombreux pays continuent par ailleurs d’alimenter le conflit par le biais de
transferts d’armes et de munitions aux diverses factions belligérantes en Syrie. Il est temps de mettre un terme à ces transferts et à ce bain de sang.
Nous demandons à la communauté internationale d’agir de toute urgence face à cette crise qui ne cesse de s’aggraver. Les États doivent : apporter la totalité des financements nécessaires à l’aide humanitaire ; offrir un refuge à tous ceux et celles qui ont dû fuir leur pays, notamment en accueillant une part équitable de la population réfugiée sur leur territoire ; mettre fin aux transferts d’armes et de munitions ; et relancer les efforts concertés pour apporter une solution politique à cette crise.