Les écarts de niveau de vie se creusent dans de nombreux pays économiquement avancés, au sein desquels les régions les plus pauvres ont du mal à rattraper les autres. D’après une nouvelle étude de l’OCDE, la moitié de ses 34 pays membres voient, depuis la crise de 2008, les écarts de revenus augmenter entre leur région la plus performante et leur région la moins bien classée.
Les Perspectives régionales de l’OCDE 2014 (en anglais) montrent que, dans 10 pays de l’OCDE, une région unique a concentré plus de 40 % de l’augmentation nationale du chômage enregistrée depuis le début de la crise.
Certaines des inégalités de revenus les plus marquées s’observent au sein des grandes villes. L’OCDE recommande une meilleure gestion des zones urbaines qui concentrent les deux tiers de la population, afin d’accroître la prospérité et réduire les inégalités. Une bonne gestion des villes peut permettre d’améliorer l’efficience et la productivité sur le territoire et dans les zones environnantes en réduisant la durée des trajets domicile-travail, en rendant les rues plus sûres, en limitant la pollution atmosphérique et en améliorant l’accès aux services publics.
« Le moteur de la convergence régionale a calé depuis la crise. Les niveaux de bien-être ne sont pas les mêmes selon les régions », a déclaré Angel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE, en présentant à Bruxelles, dans le cadre de la 12e Semaine européenne des régions et des villes, les deux rapports que l’Organisation vient de consacrer aux questions régionales. « Des investissements publics plus judicieux, surtout dans les villes, et une réforme des découpages territoriaux désormais dépassés contribueraient à résoudre ce problème. »
La zone OCDE compte plus de 140 000 gouvernements infranationaux qui sont souvent organisés selon des structures vieilles de plusieurs siècles conduisant au morcellement et à l’inefficience.
Un deuxième rapport de l’OCDE intitulé « Comment va la vie dans votre région ? » révèle l’existence de fortes divergences dans le bien-être général entre les 362 régions de la zone OCDE, à partir d’une analyse portant aussi bien sur la qualité de l’air et l’espérance de vie que le revenu par habitant, l’emploi et l’accès à Internet. Ce rapport formule les constatations suivantes :
•C’est en Espagne et en Italie que les disparités régionales en termes de chômage sont les plus fortes, et aux Pays-Bas qu’elles sont les plus faibles. C’est l’Italie qui enregistre les écarts régionaux les plus marqués au niveau du chômage des jeunes.
•C’est en Autriche que les écarts régionaux en termes de revenus des ménages sont les plus faibles, et en Australie qu’ils sont les plus élevés.
•Les écarts régionaux en termes d’espérance de vie se sont creusés dans 18 pays sur 30 depuis l’an 2000. D’une région à l’autre du Portugal, l’écart en termes d’espérance de vie peut atteindre près de quatre ans. En Grèce, il n’est que de 11 mois.
•L’Angleterre du Sud-Est figure parmi les 20 % de régions de l’OCDE les mieux classées en matière d’emploi, alors que l’Angleterre du Nord-Est figure parmi les 30 % de régions les moins bien classées dans ce domaine.
•En France, la région de la Basse-Normandie fait partie des 20 % de régions de l’OCDE les plus sûres, alors que la Corse fait partie des 10 % de régions les moins bien classées en la matière.
•Plus de 40 % des régions des États-Unis comptent, au sein de leur population, un quart d’habitants menacés par la pauvreté, alors que c’est le cas de moins d’un dixième des régions au sein des économies européennes comparables.
Écarts régionaux en termes de taux de chômage (2013)