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Date :  2014-06-02
langue :  Français
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Unification de la Corée et paix mondiale


Lorsque l’ONU célèbrera en 2015 son soixante-dixième anniversaire, les Coréens pleureront soixante-dix années de division. A la lumière de tous les défis et des opportunités qui se présentent à la péninsule divisée – et qui ne devraient pas disparaître dans les années à venir – l’unification demeure un objectif important qu’il nous faut poursuivre.

Fondée officiellement sous l’égide des Nations Unies en 1948, la République de Corée, à l’époque dans sa phase d’envol, s’est immédiatement retrouvée happée dans le tourbillon politique de la guerre froide, mettant ainsi un frein à ses efforts pour intégrer l’ONU – un objectif auquel elle ne parviendra qu’en 1991. Depuis lors, cependant, la République a largement compensé ce retard. Elle joue un rôle actif au sein de l’ONU – au Conseil de sécurité, au Conseil économique et social, et au Conseil des droits de l’homme – et participe à de nombreuses initiatives en lien avec le maintien de la paix, la coopération pour le développement, le changement climatique, la non prolifération et les droits de l’homme.

La situation de la communauté internationale a elle aussi profondément évolué au cours de cette période. La globalisation et les évolutions technologiques ont approfondi l’interdépendance et pourtant, l’insécurité, les inégalités, l’injustice et l’intolérance prolifèrent toujours partout dans le monde. Deux décennies après le génocide rwandais, nous continuons à être les témoins de la cruauté et de l’horreur humaines – en Syrie, au Sud Soudan, et en République Centrafricaine, par exemple – tandis qu’environ un milliard des personnes les plus pauvres, dont des femmes et des enfants, survivent à peine.

L’Asie du nord-est a aussi son lot de problèmes. Une Chine en pleine ascension, un Japon résurgent, une Russie qui s’affirme et une Corée du Nord anachronique, ont contribué aux complexités et aux incertitudes dans la région. Dans le cas de cette dernière, la poursuite de son programme pour l’arme nucléaire est particulièrement inquiétante. De leur côté, les Etats-Unis se tournent de plus en plus vers l’Asie.

Les conflits grandissants, qu’ils soient d’ordre historique, territorial, ou sécuritaire maritime, associés à une vilaine résurgence nationaliste, risquent d’entrainer des confrontations militaires, conséquences fort probablement d’analyses politiques erronées. S’ils ne sont pas traités par les hommes politiques et les conciliateurs, les tensions en Asie du nord-est risquent de fragiliser l’économie florissante de la région.

C’est dans cet environnement délicat que la présidente de la République de Corée, Park Geun-hye, est arrivée au pouvoir en 2013. Sa politique étrangère – appelée Trustpolitik ou « politique de la confiance » – a pour objectif de substituer à cette atmosphère de suspicion et de conflit une atmosphère de confiance visant à bâtir « une nouvelle péninsule Coréenne, une nouvelle Asie du nord-est, et un nouveau monde. »

Le plus gros obstacle à surmonter pour y parvenir est la question nucléaire en Corée du Nord. Au cours des deux derniers mois, la Corée du Nord a menacé de mener un nouveau test nucléaire. La tâche la plus urgente aujourd’hui est donc d’éviter que cela ne se produise, puis de vérifier les avancées du programme et des capacités nucléaires militaires du Nord.
Ce semblant de paix dans la péninsule coréenne reste fragile, et le gouvernement de la Corée du Sud a engagé des efforts diplomatiques intenses pour rallier ses amis et ses partenaires dans la région ainsi qu’à l’international pour éviter que cela n’arrive. Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une série de résolutions pour imposer des sanctions d’envergure suite aux trois précédents tests conduits par la Corée du Nord. Toute nouvelle provocation entrainera la mise en place de l’ensemble des sanctions décidées par l’organisation.

C’est donc dans ces circonstances – auxquelles s’ajoute une situation désastreuse des droits de l’homme et humanitaire en Corée du Nord – que Madame Park a exposé sa vision pour une Corée unifiée. Dans un discours récemment prononcé à Dresde, elle a fait trois propositions concrètes et tangibles à la Corée du Nord pour répondre à ses problèmes humanitaires, construire l’infrastructure nécessaire pour le bien commun et la prospérité des deux Corées, et promouvoir l’intégration du peuple coréen.
La composante humanitaire de cette stratégie pourrait être mise en œuvre indépendamment des considérations politiques ou sécuritaires. Elle pourrait par exemple comprendre la mise en place du projet 1000-jours de l’ONU pour la santé maternelle et l’alimentation des enfants, afin de mettre fin au taux élevé de malnutrition infantile chronique en Corée du Nord. On ne peut qu’espérer que la Corée du Nord répondra positivement à notre proposition. Cela constituerait une première étape importante sur un chemin encore très long.

La voie vers l’unification de la Corée sera indubitablement difficile, et nécessitera le soutien de la communauté internationale. En retour, le nouveau pays unifié auquel nous aspirons servira les intérêts de ses voisins et ceux de la communauté internationale dans son ensemble pour la promotion d’une paix et d’une prospérité globales.
Il existe un précédent en la matière, et donc une raison de garder espoir. Il y a environ 23 ans, le contexte géopolitique qui soutenait la division de deux Allemagnes a radicalement changé. De même, le jour viendra où les plaques signalétiques onusiennes des deux Corées laisseront place à une seule et unique plaque commune.


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