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Date :  2014-04-29
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La révolution des ressources


Le monde est sur le point de connaître la plus grande opportunité commerciale des cent dernières années et qui soutient la comparaison avec à la fois la première révolution industrielle, qui a transformé la productivité du travail, et la seconde, qui a mobilisé des sommes sans précédent pour la construction des villes. La nouvelle révolution est axée sur le troisième facteur primaire de la production : les ressources naturelles.

Cette révolution arrive à point nommé. Après des siècles de gaspillage, que ce soit au plan de la production ou de la consommation – rendu possible par une baisse constante du prix des matières premières, de 0,7 pour cent par an en temps de paix au cours du dernier siècle – il est grand temps que les producteurs et les consommateurs puissent, grâce à de nouvelles technologies, tirer un meilleur parti des ressources disponibles.

Cette évolution est d’autant plus urgente que l’extraction des ressources devient de plus en plus coûteuse, avec des sites d’exploitation qui présentent des difficultés logistiques, et souvent politiques. Dans le même temps, les niveaux de pollution de l’air, de l’eau et des sols ne cessent d’augmenter en Chine, en Inde, en Indonésie, au Brésil et dans d’autres pays émergents.

Pour maintenir leurs objectifs de croissance, les entreprises doivent fondamentalement repenser la manière dont elles intègrent la technologie et utilisent les ressources naturelles dans leurs processus de production. Au cours des vingt dernières années, les entreprises n’ont eu à améliorer leur performance que de 1 à 2 pour cent par an pour réaliser des bénéfices et la majorité d’entre elles ont presque exclusivement mis l’accent sur le capital et la productivité du travail. En conséquence, même les meilleurs gestionnaires n’ont souvent pas les compétences nécessaires pour fonctionner efficacement dans des marchés aux ressources limitées.

Dans ce contexte, les entreprises ne peuvent pas être compétitives en se référant à des technologies et des pratiques du XXe siècle (quand ce n’est pas du XIXe siècle). Il y a une valeur ajoutée plus importante dans des modèles commerciaux novateurs, à plus forte productivité, basés sur cinq changements clés :

· Remplacer les matériaux coûteux, toxiques ou rares par d’autres matériaux, meilleur marché, plus efficaces, plus performants et plus abondants.

· Intégrer des applications logicielles dans les industries exigeantes en ressources pour optimiser les processus de production ou les produits.

· « Virtualiser » les processus – c’est à dire les simuler dans une dimension virtuelle.

· Favoriser la circularité, qui implique de trouver une valeur pour les produits après leur utilisation initiale.

· Eliminer le gaspillage


La bonne nouvelle est que des progrès ont déjà été accomplis. L’industrie naissante de l’huile et du gaz de schiste aux Etats-Unis, par exemple, a transformé l’ensemble du secteur énergétique en révolutionnant l’extraction des ressources. Aujourd’hui, les forages ne sont plus seulement un processus insalubre caractérisé par des équipements lourds, des boues toxiques et des vapeurs sulfureuses. Avec l’intégration des technologies informatiques et le recours à la fracturation hydraulique (« fracking »), les principaux acteurs de l’extraction sont des experts qui dirigent les équipements de forage à travers les formations géologiques au moyen de joysticks et d’écrans haute résolution.

Certaines sociétés ont été à l’avant-garde du changement dans d’autres secteurs. Cree et Philips ont par exemple mis au point la technologie LED avec des ampoules qui durent 23 fois plus longtemps, offrant un éclairage bien meilleur, une utilisation plus simple et ayant des coûts d’exploitation inférieurs de 85 pour cent aux lampes à incandescence classiques.

De même, la société OPower tire parti des études comportementales et de « logiciels comme services » en mode cloud pour inciter les particuliers à réduire leur consommation d’électricité, de 2 à 4 pour cent par an – une évolution qui est en train de modifier les marchés de l’énergie. Et la société DIRTT propose la construction d’espaces de bureaux à moitié prix grâce à des animations virtuelles, l’élimination du gaspillage et l’optimisation du processus de construction, rendues possibles par des applications logicielles.

Ces innovations illustrent l’énorme potentiel d’amélioration de la productivité des ressources par les entreprises. En fait, en se servant des outils de l’informatique, de la biologie et de la nanotechnologie, les entreprises et les autres acteurs peuvent tripler la productivité des ressources, en l’améliorant de 3 à 5 pour cent par an au cours des deux prochaines décennies.

Mais cette évolution nécessite d’être portée par des dirigeants forts et visionnaires qui font hélas cruellement défaut dans le monde des affaires actuel. A vrai dire, la plupart des cadres semblent constamment surpris par la rapidité du changement et ont toujours un train de retard.

Une majorité de constructeurs automobiles a par exemple ignoré la tendance en faveur des véhicules électriques et hybrides – dont les ventes augmentaient pourtant de plus de 50 pour cent par an – jusqu’à ce que les ventes des voitures conventionnelles s’effondrent dans les marchés clés. De même, de nombreux entrepreneurs sont surpris de découvrir que le prix de l’électricité issue du solaire est de plus en plus compétitif par rapport à ceux du nucléaire, du charbon et du gaz, alors que cette transition a été entamée dans les années 1970.

Les entreprises seraient également bien avisées de prêter plus d’attention à ce qui se passe dans les industries annexes. Les constructeurs automobiles devraient par exemple suivre les évolutions du marché électronique grand public pour détecter les progrès réalisés dans la technologie des batteries. Et les sociétés productrices d’électricité devraient tenir compte de l’évolution des semi-conducteurs pour anticiper la baisse probable de la demande d’électricité, après un siècle de croissance.

Pour tirer le meilleur parti de la révolution des ressources, les entreprises doivent équilibrer les intrants technologiques, physiques et humains, tout en adoptant une approche plus intelligente de la structure opérationnelle et de la gestion des talents. Que l’objectif premier soit de mettre en valeur des données et des analyses ou de former de nouveaux partenariats dans d’autres secteurs pour avoir accès à une expertise, les mots clés sont l’innovation dynamique et l’efficacité ambitieuse.

Les entrepreneurs d’avant-garde récoltent déjà les fruits de cette révolution en marche. Ceux qui ne s’adapteront pas disparaîtront, et rapidement.


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