Le document appelle à une action immédiate afin que les 28,5 millions d’enfants non scolarisés en âge de fréquenter l’école primaire et qui vivent dans des pays affectés par des conflits – soit la moitié des enfants actuellement privés d’éducation – puissent bénéficier d’une éducation. Les faibles progrès observés en matière de réduction du nombre d’enfants non scolarisés dans le monde n’ont pas bénéficié aux enfants qui vivent dans des pays affectés par des conflits ; ces derniers représentent aujourd’hui 50 % des enfants privés d’éducation, contre 42 % en 2008. Cette annonce fait suite à la publication d’un nouveau rapport du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés montrant qu’il y avait 15,4 millions de réfugiés fin 2012 – un nombre qui n’avait pas été atteint depuis 1994 – et que les enfants représentaient 46 % des personnes qui avaient été déplacées de force. Ces enfants sont perturbés à un moment crucial de leur processus d’apprentissage et, faute de pouvoir saisir l’occasion d’une éducation, ils risquent d’être confrontés tout au long de leur vie à une série de difficultés.
Des 28,5 millions d’enfants non scolarisés en âge de fréquenter l’école primaire dans des pays touchés par des conflits, 12,6 millions vivent en Afrique subsaharienne, 5,3 millions en Asie du Sud et de l’Ouest, et 4 millions dans des États arabes. Dans leur grande majorité – 95 % – ils vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Les filles, qui représentent 55 % de l’ensemble de ces enfants, sont les plus durement touchées, car elles sont souvent victimes des viols et autres sévices sexuels qui accompagnent les conflits armés.
Des 69 millions d’adolescents non scolarisés en âge de fréquenter le premier cycle du secondaire, 20 millions vivaient dans des pays touchés par des conflits en 2011, dont 11 millions étaient de sexe féminin.
Comme l’avait étudié en profondeur le Rapport mondial de suivi sur l’EPT 2011, La crise cachée : les conflits armés et l’éducation, de nombreux pays engagés dans des conflits sont victimes de failles dans la structure de l’aide internationale, leur système éducatif ne bénéficiant ni de l’aide au développement à long terme, ni de l’aide humanitaire à court terme. La communauté internationale a demandé à ce que 4 % de l’aide humanitaire soient alloués à l’éducation. Cependant, de nouvelles analyses réalisées par l’équipe du Rapport mondial de suivi sur l’EPT révèlent que la part de l’aide humanitaire consacrée à l’éducation a diminué : alors qu’elle représentait 2 % de l’aide humanitaire en 2009, elle atteignait à peine 1,4 % en 2012. Ces fonds couvrent à peine un quart du montant nécessaire, ce qui crée un déficit de financement de 221 millions de dollars des États-Unis, soit le déficit le plus important jamais enregistré pour un secteur de l’aide humanitaire.
Lorsqu’ils ont signé le Cadre d’action de Dakar en 2000, les gouvernements ont défini les conflits comme un obstacle majeur à la scolarisation de tous les enfants. Ils ont reconnu que les enfants vivant dans des pays affectés par des conflits sont privés d’éducation, non seulement parce que les écoles peuvent être fermées ou les enseignants absents, mais aussi parce qu’ils sont exposés à de nombreux abus. Ce fait est confirmé par la base des données visuelles sur les inégalités dans l’éducation, WIDE, élaborée par le Rapport mondial de suivi sur l’EPT, qui montre que l’accès à l’éducation varie considérablement selon que les enfants vivent ou non dans une région ou un pays affecté par un conflit.
Comme en témoigne l’expérience de Malala Yousafzai – une militante engagée pour l’éducation des filles – que les talibans ont pris pour cible alors qu’elle se rendait à l’école, au Pakistan, les salles de classe, les enseignants et les élèves continueront d’être considérés comme des cibles légitimes tant que des actions plus fermes n’auront pas été menées. Pour mettre un terme aux attaques contre l’éducation, un engagement plus fort doit être pris afin de lutter contre les violations des droits de l’homme, de réviser les priorités de l’aide mondiale et de renforcer les droits des personnes déplacées.
Pour marquer son 16e anniversaire, le 12 juillet, Malala prononcera au Siège de l’ONU sa première déclaration publique de haut niveau, sur le droit de tous les enfants à l’éducation. Dans le cadre de cette journée, et afin de soutenir l’Initiative mondiale pour l’éducation avant tout du Secrétaire général des Nations Unies, des leaders des jeunes du monde entier se réuniront pour échanger des idées et débattre de ce qui peut être fait pour accélérer la réalisation de l’objectif visant à ce que tous les enfants soient scolarisés et apprennent d’ici à 2015.
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Liens :
Document de référence (en anglais)
Communiqué de presse
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