« La volatilité des prix des produits agricoles de base, du pétrole et des matières premières industrielles a d'énormes répercussions négatives sur les groupes vulnérables, tels que les ménages à faibles revenus des pays en développement, dont les dépenses alimentaires peuvent représenter jusqu'à 80% de leur budget », a souligné lundi le Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), Supachai Panitchpakdi, en ouverture du deuxième Forum mondial des matières premières, organisé à Genève, en Suisse.
Le Forum réunit des ministres, directeurs de marchés financiers, représentants de grandes banques, producteurs de matières premières et de sociétés privées, ainsi que les fournisseurs de services d'appui au commerce des produits de base, comme les sociétés de courtage en assurance ou de transport et logistique.
Organisé cette année autour du thème - « La volatilité des marchés internationaux des matières premières »- le Forum de Genève s'ouvre alors que les prix des matières premières se rapprochent des niveaux atteints lors des crises alimentaires de 2008.
Avant 2008, près de 850 millions de personnes à travers le monde faisaient face à un manque de nourriture. La crise de 2008 avait ajouté près de 100 millions de personnes supplémentaires, touchant en premier lieu les populations les plus pauvres parmi les plus pauvres, dans les zones les plus durement touchées.
Pour Supachai Panitchpakdi, il faut davantage d'efforts pour « identifier les leviers politiques qui peuvent freiner la volatilité excessive des prix et les maintenir ainsi dans une fourchette raisonnable ». Il a également appelé les pays tributaires de ces matières premières à diversifier leurs économies pour réduire leur vulnérabilité à l'égard des marchés.
« Il ya de sérieuses préoccupations quant à la façon dont les marchés des produits de base ont évolué ces dernières années. Depuis la mi-2010, les matières premières ont, pour la deuxième fois en trois ans, connu une très forte volatilité des prix », a-t-il souligné, mettant en garde contre « les distorsions spéculatives qui compliquent la gestion économique de la production des matières premières et de leur commerce ».
Selon la CNUCED, les événements naturels comme les inondations au Pakistan et les incendies en Russie ont stimulé la pression à la hausse sur les prix des produits agricoles comme le blé et le coton, et cette pression vient s'ajouter à l'accroissement de la demande des pays connaissant des économies à croissance rapide comme la Chine.
Alors que pour des millions de personnes, les dépenses alimentaires représentent une partie importante du budget familial, il est important de limiter les fluctuations des prix aux forces de l'offre et de la demande et de réduire toute influence de la spéculation financière sur ces produits, insiste la CNUCED.
De son côté, Pascal Lamy, le Directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a averti que 2011 « verra le prix de la plupart des matières premières en hausse, avec l'augmentation de produit intérieur brut mondial qui renforce la demande, emmenée par les économies émergentes ». Selon l'OMC, le PIB mondial devrait en effet croître de 4% cette année, avec plus de 70% de la croissance mondiale assurée par les marchés émergents comme la Chine, l'Inde et l'Amérique latine.
« La volatilité est à son comble sur les marchés fermés. Elle faiblit dans les marchés ouverts », a-t-il ajouté, avant de souligner « l'importance de terminer le cycle des négociations sur la libéralisation du commerce international », communément appelé « Cycle de Doha ».
Le Forum de Genève est prévu pour durer deux jours, au cours desquels seront abordés une série de sujets, dont l'état des marchés de l'énergie, la volatilité du marché des produits de base ou encore une meilleure réglementation pour lutter contre la volatilité excessive des prix du marché.
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