« Par rapport à 1990, il y a 10 000 enfants de moins qui meurent chaque jour, a constaté la Directrice générale de l'UNICEF Ann M. Veneman. Certes, on progresse, mais il est inacceptable que chaque année 8,8 millions d'enfants meurent avant d'avoir cinq ans. »
Ces nouvelles estimations sont le résultat d'une analyse de toute une gamme de données effectuée par des démographes et des spécialistes de la santé de l'UNICEF, de l'Organisation mondiale de la Santé et de la Division de la population des Nations Unies, sous l'égide de conseillers techniques de plusieurs grands établissements d'enseignement supérieur.
Les données indiquent que la mortalité des enfants de moins de cinq ans dans le monde a régulièrement baissé au cours des deux dernières décennies et que le déclin des taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans s'est accéléré depuis les années 1990. Le taux de déclin moyen de 2000 à 2008 est de 2,3 pour cent, contre 1,4 pour cent pour le déclin moyen de 1990 à 2000.
Les experts de la santé publique attribuent ce déclin continu au recours de plus en plus fréquent à des interventions sanitaires essentielles, comme les vaccinations, y compris la vaccination contre la rougeole, l'usage de moustiquaires imprégnées d'insecticide contre le paludisme et la supplémentation en vitamine A. Là où ces interventions ont augmenté, des résultats positifs ont été enregistrés.
Des progrès ont été constatés dans chaque partie du monde, et même dans certains des pays les moins avancés. Le Malawi est un exemple frappant : c'est un des dix pays à mortalité des moins de cinq ans élevée qui est maintenant bien parti pour atteindre l'Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) de réduction des deux tiers de la mortalité des moins de cinq ans entre 1990 et 2015.
D'après les estimations, la mortalité des moins de cinq ans au Malawi a chuté, de 225 décès pour 1000 naissances vivantes en 1990 à 100 pour 1000 en 2008. En 2000, trois pour cent seulement des enfants de moins de cinq ans dormaient sous une moustiquaire - une mesure de prévention du paludisme d'importance cruciale - et ce pourcentage était passé à 25 pour cent en 2006. Le Malawi a concentré ses ressources limitées sur l'amélioration de la santé et des systèmes de santé et sur le recours aux interventions les plus efficaces. Résultat : on y a sauvé la vie d'un nombre considérable d'enfants.
Les nouvelles données montrent aussi que sept des 67 pays à mortalité élevée (ceux où les taux de mortalité des moins de cinq ans sont de 40 décès ou plus pour 1000 naissances vivantes) ont constamment obtenu des taux de régression de la mortalité des moins de cinq ans de 4,5 pour cent ou plus chaque année. Il s'agit des pays suivants : Népal, Bangladesh, Érythrée, République démocratique populaire lao, Mongolie, Bolivie et Malawi.
Des gains impressionnants ont également été obtenus dans des pays qui ne sont pas tout à fait sur la voie de l'Objectif du Millénaire. Le Niger, le Mozambique et l'Éthiopie ont tous les trois diminué leur taux de mortalité infantile de plus de 100 pour 1000 naissances vivantes depuis 1990.
Si des progrès ont bien été accomplis dans de nombreux pays, le taux général d'amélioration reste insuffisant pour atteindre l'OMD et l'Afrique et l'Asie représentent toutes les deux ensemble 93 pour cent de tous les décès d'enfants de moins de cinq ans qui surviennent chaque année dans le monde en développement.
« Une poignée de pays très peuplés supportent de manière disproportionnée le fardeau des décès des moins de cinq ans, a fait valoir Mme Veneman, et quarante pour cent de ces décès surviennent dans trois pays seulement : l'Inde, le Nigéria, et la République démocratique du Congo. Si l'on ne diminue pas considérablement la mortalité dans ces pays, les cibles de l'OMD resteront hors d'atteinte. »
Dans certains pays, les progrès sont lents ou inexistants. En Afrique du Sud, par exemple, le taux de mortalité des moins de cinq ans a en fait augmenté depuis 1990. La santé d'un enfant est inextricablement liée à celle de sa mère et l'Afrique du Sud compte le plus grand nombre du monde de femmes vivant avec le VIH. Les engagements pris récemment par le gouvernement pour faire passer à plus vaste échelle les interventions de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant devraient permettre d'améliorer la situation.
Les données de l'enquête incorporées dans ces estimations reflètent généralement la mortalité au cours des 3 à 5 années précédentes. Cela signifie que les données ne reflètent peut-être pas complètement encore des améliorations importantes comme la distribution de moustiquaires pour la prévention du paludisme, de vaccins contre la méningite (HiB) et de supplémentation en vitamine A, l'amélioration de la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant et du SIDA pédiatrique, et de nouveaux progrès contre la rougeole et le tétanos.
On peut accélérer les progrès même dans les environnements les plus pauvres, en mettant en place à l'échelle de la communauté des programmes de santé intégrés et ayant fait leurs preuves et qui se concentrent sur les principales causes de décès - pneumonie, diarrhée, maladies du nouveau-né, VIH et dénutrition.
Les deux principales causes de la mortalité des enfants de moins de cinq ans sont la pneumonie et la diarrhée. De nouveaux instruments, tels que les vaccins contre la pneumonie à pneumocoques et la diarrhée à rotavirus, pourraient permettre d'accélérer les progrès.
« Pour atteindre la cible de l'Objectif du Millénaire pour le développement d'une réduction des deux tiers de la mortalité des moins de cinq ans d'ici à 2015, et progresser davantage, il faudra un vif sentiment d'urgence accompagné de ressources bien ciblées, » a dit Mme Veneman.
- Liens: Dans le monde, la baisse de la mortalité chez les enfants de moins de cinq ans se poursuit dans une courbe positive
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