M. Stavros Dimas, membre de la Commission chargé de l'environnement, a demandé aujourd'hui que l'on fasse preuve de davantage d'ambition et de diligence dans les négociations internationales en vue d'un nouvel accord mondial sur le climat et a précisé qu'il s'agissait là de la dernière occasion, pour la planète, d'éviter que le changement climatique ne prenne des proportions dangereuses. Le commissaire a voulu ainsi marquer la journée mondiale de l'environnement qui se tiendra demain et qui aura pour thème le changement climatique .
Le commissaire Dimas s'est exprimé en ces termes:
Le nouvel accord mondial sur le climat, qui devrait être conclu à l'occasion de la conférence sur le climat prévue en décembre à Copenhague, constitue la dernière occasion d'éviter que le changement climatique n’atteigne les proportions dangereuses, voire catastrophiques, que prévoient les scientifiques dès 2050, un horizon si proche que la vie de plus d'un milliard de jeunes d'aujourd'hui en sera affectée.
Une étude publiée la semaine dernière pour le compte du Global Humanitarian Forum , analyse la tragédie humaine dont est d'ores et déjà responsable le changement climatique. On y lit qu’actuellement, le changement climatique affecte gravement la vie de 325 millions de personnes chaque année, tue près de 315 000 personnes par an à travers la famine, les maladies et les catastrophes naturelles et occasionne des pertes économiques annuelles estimées à plus de 125 milliards de dollars dans le monde entier. Ces chiffres pourraient augmenter sensiblement au cours des vingt prochaines années.
Les gouvernements du monde entier ont reconnu avec raison que la récession ne devait pas être un prétexte pour marquer le pas dans la lutte contre le changement climatique. En effet, en Europe et ailleurs, les dirigeants mettent au point les mesures de relance dont nos économies ont besoin pour créer des emplois et faire face dans le même temps au changement climatique, en investissant dans des initiatives en faveur de l'efficacité énergétique, dans la production d'énergies renouvelables et dans de nouvelles technologies à faible émission de composés carbonés.
Pour éviter une évolution dangereuse du climat, la communauté scientifique internationale dans son ensemble préconise de limiter le réchauffement de la planète à 2 °C au‑dessus des températures de l'ère préindustrielle, ce qui signifie, en réalité, 1,2 °C au‑dessus des températures actuelles, puisque l'on a déjà constaté un réchauffement de 0,76 °C et que, selon certaines études, le volume total de gaz à effet de serre déjà rejeté dans l'atmosphère devrait immanquablement entraîner une hausse supplémentaire de 1 °C.
Le temps ne joue pas en notre faveur.
Nous devons donc impérativement agir de façon urgente et mener des actions ambitieuses si nous voulons éviter une évolution dangereuse du climat, susceptible de causer des souffrances considérables aux populations, de compromettre le progrès économique et la lutte contre la pauvreté et d'entraîner des bouleversements en matière d'environnement pouvant se révéler catastrophiques.
Le rythme et la teneur des négociations internationales préparatoires à l'accord de Copenhague doivent refléter cette nécessité d'agir de toute urgence et de manière plus ambitieuse.
Les discussions en cours à Bonn cette semaine, qui se poursuivront la semaine prochaine, doivent tenir compte de cette réalité. Elles devront également donner un nouvel élan aux négociations pour que les ébauches des textes de négociation actuellement à l'étude se transforment en un projet qui aboutira à la conclusion d'un accord suffisamment ambitieux à Copenhague.
C'est aux pays industrialisés qu'il appartient de montrer l'exemple. Comme il ressort des éléments scientifiques figurant dans les conclusions du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), pour que les émissions mondiales restent dans les limites permettant d'éviter une évolution dangereuse du climat, les pays industrialisés doivent commencer par réduire, d'ici à 2020, leurs émissions globales de 30 % par rapport aux niveaux de 1990. L'Union européenne a fait preuve d'initiative et de détermination en prenant des mesures législatives visant à réduire les émissions de 20 % et en s'engageant à porter cette réduction à 30 % si d'autres pays acceptaient de contribuer, selon leurs possibilités, à la réalisation de cet objectif.
C'est maintenant à nos partenaires de faire preuve d'initiative. Alors que les objectifs fixés jusqu'à présent risquent de se révéler bien insuffisants pour permettre la réduction nécessaire de 30 % des émissions globales, certains pays industrialisés n'ont pas encore annoncé leurs objectifs en la matière. Il faut se montrer plus ambitieux dans ce domaine.
Nous ne pourrons gagner la bataille contre le changement climatique que si les pays en développement, et en particulier les grandes économies émergentes, redoublent d'efforts pour limiter l'augmentation de leurs émissions. Et ce n'est qu'en prêchant d'exemple que les pays industrialisés parviendront à convaincre les pays en développement de prendre part à l'action internationale, dont le coup d'envoi sera donné à Copenhague.
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