Il y a dix ans, le lancement de la monnaie unique avait été accueilli avec, parfois, un certain scepticisme de la part des citoyens européens. Aujourd’hui, à la faveur de la crise économique et financière actuelle, l’euro bénéficie d’un rebond de popularité.
Les vertus protectrices et stabilisatrices de l’euro
Devant un parterre de députés européens, de journalistes renommés, d’étudiants en économie et en sciences politiques, tous réunis au Parlement européen à Strasbourg, neuf orateurs se sont succédé, mardi 13 janvier 2009, à la tribune pour débattre du rôle de l’euro dans la crise actuelle.
L’occasion pour la plupart d’entre eux de souligner les vertus protectrices de la monnaie unique. « L’euro protège l’Europe de la crise financière et économique actuelle », s’est ainsi réjoui le commissaire européen aux affaires économiques et financières, Joaquin Almunia. Gage de stabilité financière face aux attaques spéculatives, « l’euro suscite la confiance des citoyens envers les marchés financiers », a expliqué l’ancienne présidente socialiste allemande de la commission économique et monétaire du Parlement européen, Christa Randzio-Plath. Elle a également déclaré être «fière de l’euro» grâce auquel «il est désormais possible d’atteindre des taux d’intérêts plus bas que dans n’importe quel Etat- membre pris individuellement».
A l’évidence, l’euro ne représente donc pas qu’« une simple pièce de monnaie dans la poche mais un véritable moyen de créer de la croissance », a résumé José Maria Gil-Roblès, ancien président du Parlement européen.
La nécessité d’une « gouvernance économique » de la zone euro
Contrastant avec ce concert d’éloges réservé à la monnaie unique, certains journalistes ont regretté l’attitude d’une Union européenne, «sans unité et sans ambition face à la crise actuelle», selon l’intitulé de l’intervention de Jésus Martinez De Rioja Vasquez, directeur du journal économique espagnol Expansion. L’éditorialiste du journal italien Il Sole 24 ore, a lui aussi stigmatisé la « difficile coordination des réponses des gouvernements » face à la crise, due notamment aux réflexes individualistes et protectionnistes de certains Etats de la zone euro.
Si les bienfaits de l’euro ne se sont pas fait attendre, l’Union économique et monétaire (UEM) manque néanmoins cruellement de « gouvernance économique », selon l’expression de Christa Randzio-Path qui insiste sur la nécessité d’une politique économique coordonnée au niveau des seize Etats membres qui composent la zone euro. « Ce n’est plus possible de regarder l’euro comme un enfant orphelin. Nous nous devons d’avoir une politique coordonnée qui exerce une autorité parentale », a ainsi exhorté l’ancienne Présidente de la commission économique et monétaire du Parlement européen. Cette nécessaire coordination induit toutefois que « le vote à l’unanimité soit supprimé au moins au niveau de la zone euro », a rappelé le commissaire Joaquin Almunia.
- En savoir plus :
Rapport sur le bilan de la première décennie de l'Union économique et monétaire (UEM) et défis à venir
Site Internet de la commission parlementaire des Affaires économiques et monétaires
10 ans de l'euro : une étape majeure de l'intégration européenne- Par le service de presse du PE(13/01/2009)
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Extrait audio 10ème anniversaire euro (en anglais)