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Date :  2000-11-07
langue :  Français
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Mondialisation : la loi du plus fort ?

Cette intervention a été effectuée dans le cadre d'un colloque à l'UNESCO le 7 novembre 2000 sur le thème général de Mondialisation et Identités


Voici un " programme " en dix points qui paraîtra sans doute " politique ", et qui l’est effectivement, non pas au sens d’une nouvelle idéologie partisane, mais sous la double acception de la Politeia et du Politikon tels qu’ils sont conçus chez Platon et Aristote, avec leur communauté d’esprit et leurs controverses – c’est-à-dire, quels qu’en soient les aléas, la recherche du gouvernement le meilleur pour la Cité et les citoyens.

  • S’obliger à reconsidérer " la mondialisation " comme un objet de pensée et d’action, et pas seulement comme " un fait " :


  • Ce qui est en jeu ici est de l’ordre de la réappropriation par le citoyen d’un " phénomène " dont on lui explique qu’il bouleverse et va bouleverser plus encore sa vie (pour le meilleur et pour le pire), mais qu’il n’aurait pas de véritable prise sur lui. Car " la mondialisation " ne saurait être conçue comme une catastrophe climatique ou une manne divine. Et ceux qui la présentent comme " un fait " désignent seulement par là qu’ils entendent imposer une certaine conception exclusive, une certaine pratique privative de la mondialisation – et qu’ils ne souhaitent surtout pas que le citoyen s’en mêle ! Il devient ainsi impératif de sortir de cette pratique privative (dont les finalités apparaissent surtout économiques et politiques) pour refaire de la mondialisation ce qu’elle est : un objet multiforme, complexe, évolutif, instable, irréductible à " un fait ", et contraignant à une véritable démarche de pensée pour être enfin saisi en sa vérité, sous ses différentes espèces. Ce qui n’est pas simple – ce qui est même exigeant.


  • Procéder à une mise en perspective historique et philosophique ainsi qu’à une redéfinition de ce que l’on entend par " mondialisation " :


  • Il devient urgent de briser ce prisme réducteur par lequel " la mondialisation " apparaît comme un phénomène exceptionnel, inédit, sans équivalent historique, qui serait né au début des années 1990 avec l’extension des " NTIC " et qui serait appelé à configurer un monde entièrement " nouveau " – justifiant ainsi l’usage de l’article défini (comme si cette mondialisation-là était première…). Au contraire, c’est l’occasion de revisiter la riche tradition philosophique des idées du monde, depuis les cosmogonies antiques jusqu’aux tentatives contemporaines de penser le monde, en passant par les apports considérables de ces modernes qu’on a nommés " Les Lumières " (rappelons le célèbre opuscule kantien : Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, daté de 1784). On saisira ainsi que " la mondialisation " est une préoccupation depuis aussi longtemps qu’il y a pensée de la nature (sujet des premiers écrits présocratiques) et du politique. De même, une relecture attentive de l’Histoire permettra de situer " la mondialisation " actuelle dans un long sillage qui a déjà connu (liste non exclusive) : les mondialisations grecque, puis romaine ; la mondialisation hispano-portugaise des 16-17ème Siècles ; la mondialisation anglo-néerlandaise du 18ème Siècle ; la tentative de mondialisation napoléonienne ; la mondialisation du dernier quart du 19ème siècle, etc. Enfin, c’est sous ce double éclairage philosophique et historique que l’on devrait procéder à une redéfinition de " la mondialisation ", qui soulignerait beaucoup moins le caractère " inédit " ou " exceptionnel " du phénomène actuel que son inscription dans une tradition qui l’éclaire en bonne part.


  • Prendre soin de distinguer le concept de " la mondialisation " de celui des mondialisations :


  • La mise en perspective proposée précédemment devrait avoir pour premier effet de restreindre la diffusion du concept polémique de " la mondialisation " et d’introduire dans le débat actuel celui des mondialisations. Pourquoi ? Parce qu’invoquer " la mondialisation " non seulement restreint le champ de sa compréhension, mais encore accrédite l’idée que l’on pourrait détenir les clés d’un tel phénomène, qui serait " bien connu " et que chacun serait supposé connaître - négligeant la remarque de Hegel dans la Phénoménologie, qui objecte : " le bien connu, justement parce qu’il est bien connu, n’est pas connu ". A cet objet " bien connu " qui occupe la scène sans être pour autant " éclairé ", produisant non " du sens " mais de plus en plus de confusion, j’opposerai cet autre objet " mal connu " – les mondialisations – à propos duquel il reste à peu près tout à découvrir et à comprendre. Les mondialisations, ce sont une multiplicité de processus en cours, touchant à des domaines très variés, aux liaisons et aux caractéristiques intrinsèquement complexes, à des " degrés " d’avancement différents, dont le " sens commun " – s’il en est un – n’est pas encore accessible, et qui réclament le travail du doute cartésien et celui du soupçon nietzschéen plutôt que des certitudes et de l’idéologie.


  • Mettre en évidence, en particulier, le caractère largement idéologique et instrumental de " la mondialisation " :


  • Le travail de distinction précédent n’est pas seulement " souhaitable " sur un plan scientifique – il est aussi bien indispensable sur un plan politique. En effet, il ne faudrait pas prendre le leitmotiv " la mondialisation " seulement comme une approximation de langage, une simplification inévitable justifiée par les règles de la parole médiatique, dont chacun serait un peu responsable et qui, au fond, resterait sans gravité. Au contraire, " la mondialisation " doit être comprise comme un concept instrumental mis au service de certaines causes – un concept qui désigne une certaine conception privative du monde, un monde qui serait comme cela et irait dans telle direction … " La mondialisation " explicitée, mise en scène, orchestrée par nombre de " leaders d’opinion " se révèle une machine idéologique dont la propagation volontaire sert à cautionner ou à dénoncer une vision simpliste et très " orientée " du mouvement du monde actuel : pour les uns vision positive, voire apologétique (les bienfaits de la mondialisation) ; pour les autres, vision noire et apocalyptique (les méfaits de la même mondialisation).


  • Identifier l’impasse morale actuelle qui ramène sans cesse à juger du caractère " bon " ou " mauvais " de " la mondialisation " :


  • C’est la conséquence de ce qui précède. Le simplisme qui a fait du débat actuel une peau de chagrin dont le sujet toujours plus confus est " la mondialisation ", a aussi provoqué dans sa foulée la formation d’une morale binaire appauvrissante. Pour cette morale, forgée en commun par ceux que l’on nomme " partisans " et " adversaires de la mondialisation ", il ne serait question que de savoir si celle-ci est " bonne " ou " mauvaise " (toujours selon le présupposé non démontré qu’elle est connue). Parfois, guidé par le souci apparent d’introduire une nuance dans cette opposition, va-t-on jusqu’à suggérer de distinguer " la bonne de la mauvaise mondialisation ", mais les catégories utilisées restent les mêmes. La diffusion universelle d’une morale aussi sommaire devrait être l’objet d’une véritable critique, car on n’a pas encore pris la mesure de son caractère dévastateur – en particulier pour le moral des citoyens et cet éloignement du politique qu’on leur reproche. En effet, " la mondialisation bonne ou mauvaise " ne peut être l’objet que d’une guerre, et d’une guerre interminable entre " pro " et " anti " (comme Guelfes et Gibelins, Capulet et Montaigu, etc.).


  • Etudier de manière pluridisciplinaire les processus de mondialisation à l’œuvre dans tous les secteurs d’activité, et établir par une démarche comparative tant leurs similitudes que leurs différences :


  • Ce point est bien sûr étroitement lié au précédent. Comment échapper au simplisme de " la mondialisation " ? D’abord, en s’intéressant aux mondialisations dans leur diversité, qui ne peuvent nullement être réduites à un motif de guerre. Car, comment pourrait-on être " pour " ou " contre les mondialisations " du droit – et singulièrement des droits de l’homme – , de la recherche scientifique, des pratiques démocratiques ? On voit bien que cette posture n’aurait pas de sens : la complexité, la richesse de sens que génère ce concept des mondialisations contraignent, en effet, à la réflexion et évacuent le moralisme de la scène. N’hésitons pas à l’affirmer en ce lieu qui nous accueille : on ne peut pas plus être " pour ou contre les mondialisations " qu’on ne peut être pour ou contre l’éducation, les sciences et la culture. Ce qui importe est ainsi, non plus de se prononcer à tout prix sur " la mondialisation ", mais d’étudier dans leur pluralité et de manière plurielle (par exemple du point de vue de disciplines telles que l’histoire, l’anthropologie, la philosophie, la sociologie, l’ethnologie) les processus de mondialisation à l’œuvre dans à peu près dans tous les domaines : depuis les industries culturelles jusqu’aux luttes environnementales, et des usages vestimentaires jusqu’à la mise en procès des crimes contre l’humanité. S’approcher de ces formes de mondialisation libéré de tout a priori, les étudier, les comparer, rechercher leurs causes communes ou distinctes, évaluer leurs conséquences convergentes ou contradictoires, valider ou invalider les interprétations multiples qu’elles suscitent : s’il y a quelque part " urgence ", ce guide en général maladroit, elle est là.


  • Mettre au jour les motivations et les objectifs des acteurs qui, à des titres divers, alimentent et justifient les processus de mondialisation :


  • La vision statique qui conçoit " la mondialisation " comme " fait " n’est pas soutenable : car tout dans le processus ainsi désigné est de l’ordre d’une dynamique. C’est un mouvement que l’on ne peut absolument pas comprendre si on se contente de le figer. Il faut donc s’intéresser à sa dimension proprement historique, à savoir ce qui explique que des hommes (parce que les " NTIC ", ce sont des hommes, et non pas des machines !) ont favorisé, sinon " déclenché " ce mouvement, et lui ont procuré les moyens de son développement. Quelles sont leurs motivations et où est leur désir – en un mot : Qu’est ce qui et qui fait courir " la mondialisation " ? Par exemple, face à " la mondialisation des industries culturelles ", qui se manifeste par une concentration rapide des activités éditoriales (presse, édition, musique, audiovisuel), une raréfaction de la création et de l’offre publiée (de " produits "), une normalisation transnationale des pratiques culturelles, il ne suffit toujours pas de dire si cela est bon ou mauvais. Il faut encore situer un tel processus dans une histoire, évaluer ses origines, identifier ses moteurs et acteurs principaux, en restituer le mouvement, en mettre au jour le sens, en projeter de manière rationnelle (et pas seulement émotionnelle) les conséquences ultimes.


  • Juger de manière extra-morale des objectifs (privés ou publics) poursuivis par " les mondialisateurs " et des moyens utilisés par eux pour atteindre ces objectifs :


  • Il devient impératif de sortir de l’idéologie moralisante actuelle : aussi bien celle qui rejette que celle qui vénère. Et ce n’est pas simple, parce que les règles du débat présent, règles forgées en commun par les " anti " (mondialisation) et par les " pro " n’autorisent guère à ce que l’on se situe ailleurs – ce qui est le propre de toute morale binaire, qu’elle soit d’essence religieuse ou laïque. Il ne s’agit plus de savoir si " la mondialisation " est " bonne ou mauvaise ", mais de savoir Qui mondialise, comment et pourquoi ? C’est-à-dire rechercher et comprendre :

    - quel collectif (scientifiques, intellectuels, technocrates, entrepreneurs, financiers, politiques, etc.) est à l’origine de tel processus de mondialisation (par ex. la mondialisation de l’édition phonographique ou celle d’une pédagogie) ;
    - quels sont les buts (manifestes ou obscurs) poursuivis par ceux qui ont développé ce processus, l’ont favorisé, encouragé – finalités privées ou publiques, commerciales, scientifiques, humanitaires… ;
    - quels moyens (techniques, politiques, financiers, commerciaux…) ils ont conçus ou utilisés afin de le promouvoir, de le diffuser.

    C’est seulement par une telle investigation critique que l’on sortira de l’impasse actuelle et que l’on parviendra à formuler un jugement " extra-moral " (pour reprendre une catégorie nietzschéenne) sur ce qui est l’objet d’une polémique quotidienne.


  • Tirer et projeter les conséquences des processus de mondialisation en cours sur les libertés, les droits, l’accès aux savoirs et aux informations des citoyens, l’avenir des pratiques démocratiques et la maîtrise des phénomènes concernés :


  • Peu de sujets de société dans l’histoire contemporaine ont généré autant de fantasmes négatifs et positifs que " la mondialisation ". Or, il n’est que grand temps de descendre du royaume des rêves pour revenir à celui de la politique – celle qui fait la Cité, celle dont l’objet est le gouvernement le meilleur pour tous. Pour prendre une analogie, si l’on essaye un moment de se replacer dans la position de ceux qui ont assisté à la naissance de l’Imprimerie, il faut essayer (sans urgence ni crainte partisanes) de dénouer patiemment et tirer un à un tous les fils des processus à l’œuvre sous nos yeux, sans se focaliser de manière obsessionnelle sur certaines de leurs conséquences (comme la disparition des copistes faisant suite à la diffusion de l’Imprimerie, par exemple). Il faut éviter de se laisser impressionner par l’arbre qui cache la forêt des conséquences multiples des mondialisations. Certes, cela est plus facile à dire qu’à faire ! car l’immédiateté de faits aussi complexes que ceux auxquels nous assistons rendent toute distance critique et toute " anticipation rationnelle " périlleuses à mettre en œuvre… Mais, quoi qu’il en soit de ces difficultés, il apparaît que nous n’avons guère le choix !


  • Enfin définir les conditions de possibilité d’" une mondialisation civile " qui favoriserait, non seulement le respect des identités et cultures plurielles, mais encore le développement et la rencontre de ces identités et cultures :


  • Je crois aussi qu’il faut éviter de réduire " la mondialisation " à sa pure dimension communicationnelle – évidente, trop évidente ! " Mondialisation ", cela ne peut pas être seulement de la communication toujours plus aisée et rapide, avec l’autre bout du monde – et cela ne fabrique pas de la civilisation… En revanche, prêter attention à cette distinction permet effectivement de rejoindre l’idée de civilisation : celle d’une mondialisation qui serait civile, parce qu’elle serait précisément autre chose que de la communication et du commerce facilités entre les hommes. Pour répondre aux enjeux aujourd’hui proposés, il me semble qu’il faut surmonter l’illusion technique ordinaire : car ce n’est pas l’Imprimerie qui " fait la Renaissance " ; c’est seulement une certaine appropriation de l’Imprimerie (une certaine mise au service de l’homme) qui contribue à ce processus nommé " Renaissance ". De même, si les techniques qui ont contribué depuis quelques années à faire exploser la circulation des informations ne peuvent être considérées comme productrices par elles-mêmes d’une nouvelle civilisation, elles peuvent être mises au service d’un tel projet – mais un projet auquel il reste à donner forme et sens avec une volonté proprement politique.


    En guise de conclusion :

    Pour réagir à l’interrogation que cette table ronde doit relever, je dirai que " la loi du plus fort " ne se situe pas nécessairement sur le plan normatif auquel on pense spontanément : la mondialisation des plus forts qui écraserait les plus faibles. Je crois que si la mondialisation est en effet aujourd’hui perçue majoritairement comme une affaire de domination, et sans minimiser l’importance de toutes les formes de domination " réelle " que nous pouvons observer (économiques, politiques, militaires, financières, linguistiques, culturelles, etc.), la première forme de domination exercée reste d’abord celle du concept : c’est-à-dire précisément le sens que prêtent à la mondialisation ceux que l’on nomme ses " partisans " et ses " adversaires ". " La loi du plus fort ", à ce stade-là, dont je ne suis pas sûr qu’il soit encore dépassé, malgré l’envahissement de la question dans l’espace médiatique (et ici même), ce n’est pas autre chose que la loi de celui qui dit ce qu’est et ce que doit être " la mondialisation " : une chose bonne ou mauvaise, qui doit aller dans tel sens ou dans tel autre. Une chose sur laquelle partisans et adversaires se rejoignent pour s’en approprier un usage privatif, conforme à leur vision générale du monde et à leurs intérêts – que ces intérêts soient proprement économiques, politiques ou intellectuels. " La loi du plus fort de la mondialisation ", c’est ainsi et d’abord celle de celui qui parle le plus fort, que ce soit dans les assemblées de l’OMC, de la Banque Mondiale et du FMI ou dans les rues de Seattle, Bangkok ou Prague, afin de convaincre que sa vision du monde en mouvement est la bonne et la meilleure. Or, il est peu probable que l’on puisse trouver une fin pacifique à cette controverse mondiale qui ne cesse de prendre de l’ampleur : simplement, peut-être, parce qu’elle reste strictement sur le terrain de la domination, et qu’elle n’est jamais mise en perspective avec ce détachement de l’immédiateté des arguments que cela nécessiterait.

    Alors quelle solution, dans une telle impasse, dira-t-on ?

    Je n’en vois pas d’autre, pour ma part, que cette démarche collective qui resituerait de manière volontaire et rationnelle (non plus émotionnelle) la question de la mondialisation dans le champ du partage – et non plus de la domination. Situer la mondialisation dans le champ du partage, cela ne veut pas dire manifester un angélisme naïf pour les vertus bénéfiques qu’auraient a priori (encore une fois) les processus en cours sous nos yeux. Cela veut simplement dire que s’il est clair pour chacun que ce dont on parle engage bien le destin de toute la collectivité, on ne peut pas se payer plus longtemps le luxe d’en rester à une forme triviale de conflit à son propos. Que, d’autre part, cette " chose " manifeste par un grand nombre de signes qu’elle peut effectivement être de manière croissante un objet de partage susceptible aussi de faire progresser la Cité commune. On ne peut être ainsi que troublé par le fait que la mondialisation récente des événements de " politique intérieure " en Yougoslavie semble avoir largement contribué à faire évoluer la situation dans le sens que l’on connaît. On ne peut qu’être impressionné par les efforts qui sont aujourd’hui déployés sur un mode et avec des moyens nouveaux dans toutes les régions du monde pour interrompre ou contenir les guerres civiles, religieuses, ethniques, et, surtout, pour leur trouver, sur la base de contributions internationales, des solutions (et un " accompagnement ") de fond élaborées sur le long terme. On ne peut être que sensible, en un lieu comme celui-ci, à la multiplication récente des initiatives transcontinentales de rapprochement et de coopération (même hors tout contexte politique) dans les domaines pédagogiques, scientifiques et universitaires.

    Or tous ces processus de mondialisation aux conséquences essentielles, est aussi précisément de l’ordre du partage, sans être réductible à une idéologie, à un clan, à des intérêts privatifs, voire exclusifs. C’est donc en s’inspirant de telles percées contemporaines, en les réfléchissant et non pas en les prenant comme de simples " faits ", que l’on pourrait, en lui accordant une valeur tout à fait différente, réorienter " la loi du plus fort de la mondialisation " vers ce qui pourrait reprendre le sens d’un intérêt général. Quelque chose qui n’est pas donné d’emblée, mais dont on peut observer de multiples traces et qui ne semble pas dépourvu de quelques chances de triompher à la fin, pour donner raison posthume à l’idée cosmopolitique kantienne. Il faut peut-être, enfin, que " la mondialisation " cesse d’être une chose évidente – trop évidente pour quelques uns –, afin de redevenir une question : la question d’un avenir commun à bâtir et à partager.



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