Les "Journées portes ouvertes" offrent le meilleur exemple de gouvernance à différents niveaux, a estimé Danuta Hübner, commissaire à la politique régionale, qui a constaté que l'engagement actif des régions et villes d'Europe dans l'économie mondialisée constitue l'amorce d'une "révolution silencieuse" qui met la Stratégie de Lisbonne pour la croissance et l'emploi, l'innovation, le changement climatique et les nouveaux mécanismes de coopération interrégionale au centre de la politique régionale pour 2007-2013.
"L'Europe peut compter sur ses régions et ses villes", a déclaré Luc Van den Brande, Président du Comité des régions, "le partenariat entre les niveaux local, régional, national et européen de gouvernement nous permettront de mieux relever ensemble les défis mondiaux communs de demain".
"L'Europe commence au niveau local", a convenu le Président du Parlement européen Hans-Gert Pöttering, qui a souligné la nécessité de relever ces défis aux niveaux local, régional, national et européen.
Innovation
"La réponse, c'est l'innovation" au développement d'une économie basée sur l'intelligence et économe en carbone, a estimé Günther Verheugen, Vice-président de la Commission européenne, qui a exhorté les régions à faire des défis environnementaux des tremplins économiques. Selon lui, les régions où le niveau moyen d'éducation et de formation est le plus élevé, et tout particulièrement quand les laboratoires et les entreprises collaborent, enregistrent de bonnes performances et celles qui promeuvent l'efficacité énergétique peuvent se placer aux premiers rangs sur les marchés mondiaux.
Changement climatique
"Le changement climatique est une grande opportunité pour les villes et les régions", a déclaré Karl-Heinz Florenz (PPE-DE, DE) aux participants, soulignant la nécessité d'investir dans la réduction de la consommation d'énergie des ménages et dans le renforcement de l'efficacité des centrales électriques à énergie fossile dans le but d'éviter un "gaspillage des ressources de nos enfants" et de construire un socle solide pour la croissance future.
Coopération territoriale
La coopération entre régions, outil puissant d'approfondissement de l'intégration européenne, a été, avec 55 séminaires sur les 140 organisés, l'un des thèmes majeurs de ces Journées portes ouvertes, a relevé le Vice-président du CdR, Michel Delebarre (PSE). Elle comporte certaines contraintes, mais sa valeur ajoutée est grande et il ne faudrait pas la réduire à un échange de bonnes pratiques. Toutefois, a-t-il poursuivi, elle nécessite des fonds et des règles. Et d'ajouter que 12 États membres seulement ont adoptés des dispositions nationales pour mettre en œuvre le Groupement européen de coopération territoriale, un instrument juridique européen conçu pour faciliter et promouvoir la coopération transfrontière, transnationale et interrégionale.
"Lisbonnisation" à long terme ?
"Jusqu'à quand mesurerons-nous le degré de cohésion sociale à l'aune de la Stratégie de Lisbonne ? Cette stratégie ne devait-elle pas être entendue comme transitoire ?" a demandé le député européen Jan Olbrycht (PPE-DE, PL) au Vice-président Verheugen, rappelant que de l'argent des fonds européens de développement régional a été "réservé" à des objectifs de la Stratégie de Lisbonne.
"Lisbonne n'est pas une stratégie 'transitoire', nous devrons affirmer notre compétitivité pour les décennies à venir", a répliqué M. Verheugen, qui a précisé que "le marché unique n'est pas suffisamment vaste" pour autoriser d'autres alternatives. En 2010, "nous déterminerons de nouveaux objectifs pour l'emploi et la croissance", mais "le principe reste le même", a-t-il déclaré.
Orienter les fonds structurels vers les objectifs de Lisbonne "est une bonne chose, car cela permet une politique intégrée", a estimé Lambert van Nistelrooij (PPE-DE, NL), qui a souligné la nécessité d'encourager davantage la recherche de pointe et a appelé de ses vœux une prochaine communication de la Commission européenne sur les pôles de recherche.
Pas de "renationalisation" de la politique régionale
Aucun intervenant n'a prôné une "renationalisation" des Fonds structurels de l'UE (représentant actuellement 36% du budget communautaire) par les États membres pour la prochaine période de programmation (après 2013), s'est réjoui Sir Albert Bore (PSE), ex-Président du CdR. Mais, "si l'on veut faire appel aux autorités locales et aux régions pour innover, il faut leur donner la possibilité de le faire, c'est-à-dire leur fournir les moyens nécessaires", a-t-il lancé au Vice-président Verheugen.
Ce dernier a répondu que si l'Allemagne était souvent soupçonnée de vouloir "renationaliser" les Fonds, il y était personnellement opposé, ayant pu constater pour sa part combien les Länder orientaux en avaient tiré profit. Et d'ajouter: "la solidarité est un lien spirituel qui s'évanouira dès le jour où ces instruments ne seront plus européens, mais nationaux".
- En savoir plus :
Site des Journées portes ouvertes ("Open Days")
Site internet de la commission du développement régional du PE
Groupement européen de coopération territoriale (GECT)
Site internet du Comité des régions de l'UE
- Contact
Andrew Boreham - Service de presse
* Numéro de téléphone à Bruxelles : (32-2) 28 42319 (BXL)
* Numéro de GSM - portable : (32) 498.983.401
* Adresse e-mail : region-press@europarl.europa.eu