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Date :  2008-10-14
langue :  Français
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Colloque international « Francophonie et francophonies : quel avenir, quels enjeux ? » (14-17 octobre 2008, Québec - Canada)

Intégré à la programmation générale des activités de l’Agence universitaire de la Francophonie à l’occasion du 12e Sommet des chefs d’État de la Francophonie, ce colloque international se tiendra dans les murs de l’Université Laval, au cœur du Vieux-Québec. Il est organisé par le Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions (CELAT), centre formé de 30 chercheurs et quelque 260 étudiants et postdoctorants regroupés au sein de trois universités (Laval, UQAM et UQAC).


Nous avons la participation d’une quarantaine de conférenciers choisis parmi les répondants à notre appel de communication et parmi les personnes sollicitées au sein des réseaux de nos membres. Ils proviennent de l’Algérie, de la Belgique, du Brésil, des États-Unis, de la France, de la Suisse, de la Tunisie, ainsi que de l’Ontario et du Québec, enseignants ou chercheurs dans 24 universités et institutions de recherche.

Le colloque est divisé en 8 séances sous la responsabilité chacune d’un membre du CELAT. Des activités de soirée comme la soirée d'ouverture à la mémoire d'Aimée Césaire et une autre en multimédia art et recherche sont intégrées à la programmation.

Le CELAT veut poursuivre une réflexion sur la diversité culturelle qui a cours dans les sociétés des États de la francophonie en faisant profiter le débat,

* d’une part, de la variété d’approches disciplinaires des chercheurs qui le composent et de la contribution des réseaux internationaux de ceux-ci,
* d’autre part, en exploitant le fait que la recherche fondamentale sur les processus identitaires et culturels, au centre des préoccupations de ses chercheurs, se double fréquemment de retombées dans la société civile, non seulement par les publications mais aussi par des partenariats et des participations à des politiques.

C’est devenu une banalité de mettre en relation la langue française avec la notion de diversité culturelle. Face à la persistance d’une certaine conception essentialiste et unitariste de la langue, ce colloque, multidisciplinaire, a pour objectif de montrer comment la langue française peut être le garant de la diversité dans un monde menacé d’unilatéralisme culturel, comment elle permet d’exprimer des situations variées en luttant contre l’uniformisation. Dans toutes les régions de l’espace francophone, le français est en concurrence ou en interaction avec les langues locales et les langues de large diffusion. C’est dire que la notion de conscience communautaire est confrontée à une réalité complexe dans laquelle chacun est appelé à s’attribuer une légitimité autre que linguistico-culturelle. Le francophone se définit avant tout par ce qu’il n’est pas ; sa conscience identitaire est une conscience hybride. Se déclarer francophone, c’est poser un acte politiquement chargé où se mêlent des sentiments d’appartenance et des positions de classe. De plus, cette définition est en mouvement dans le temps et dans l’espace. La question de la francophonie n’a donc de sens qu’à la condition de préciser l’espace des points de vue possibles à partir duquel elle est posée. Le dénominateur commun – l’usage du français – ne peut efficacement servir de clause préliminaire au contrat entre francophones que s’il permet de dégager les lignes de force oppositionnelles qui sont au fondement de la pratique de la langue et de la culture dans un espace déterminé. La réflexion aidera ainsi à dissiper toute illusion communautaire, abordera les symbolismes liés aux aires culturelles ou géographiques, et permettra de reconnaître comme élément d’entente et de dialogue, ce qui divise les francophones et les dote d’une identité à la fois collective et éclatée.

Plusieurs séances du colloque porteront sur la langue à travers les disciplines littéraire et linguistique, mais aussi avec des interrogations plus politiques que disciplinaires. Ainsi, la séance intitulée Les mots sur la francophonie et les mots de la francophonie interrogera tout autant le sens des mots circulant dans les différents univers culturels de la francophonie, relevant ainsi ses divergences et controverses, que sa capacité à s’adapter aux différentes cultures et langues cohabitant avec elle. La séance intitulée La littérature québécoise : l’identité en question sera l’occasion d’interroger quelques discours et pratiques littéraires clés des années 1990-2000 au Québec, en mettant en valeur les questionnements et enjeux qu’ils soulèvent aujourd’hui, notamment le « décentrement de la question nationale » au profit d’une cohabitation de multiples pratiques d’écriture (par exemple, avec la place prise par la « littérature migrante » et l’ouverture à l’américanité de l’espace continental). La séance Malaise dans la francophonie ? permettra d’examiner la réalité et les conséquences d’une « francophonie inhibitrice et hiérarchisée », d’examiner aussi les politiques linguistiques canadiennes, ainsi que les enjeux et débats ayant cours en Belgique en lien avec l’immigration. Les mots « malaise » mais aussi « malentendu » sont au centre de cette séance.

Dans des approches issues de l’anthropologie, de la sociologie et encore une fois de la littérature, une séance, Maghreb francophone au féminin, donnera la parole à des femmes du Maghreb tant pour parler des femmes de la francophonie que de la francophonie vue par des femmes; et une autre séance, Postcolonialités transverses: ébranlements dans l’espace francophone, abordera la question postcoloniale par un exercice de comparaison des espaces francophones, anglophones et lusophones, leurs pratiques et représentations, leurs résistances. Ce sera aussi le bon moment pour interroger la relation entre théorie post-coloniale et théorie féministe ou encore entre théorie post-coloniale et l’anthropologie.

Les politiques culturelles et les moyens dont se dote la francophonie pour valoriser sa propre existence et sa diversité seront abordées à partir de deux séances. Une séance faisant le point sur les événements artistiques d’envergure organisés en Afrique et les manifestations qui font la promotion de la « diversité culturelle » dans l’espace francophone du Nord s’interrogera sur les politiques qui valorisent les cultures noires sur les continents africain, américain et européen, tout en consolidant la francophonie. Les liens avec le passé, déjà abordés dans la séance sur les postcolonialités transverses, seront également évoqués dans une séance sur le Patrimoine.

La question cruciale de la diversité au sein de la francophonie, en regard notamment du poids économique (qui se répercute dans le financement de l’organisation) respectif des différents États partenaires, mérite que le débat existant depuis longtemps sur la survie des cultures multiples se poursuive et puisse armer les décideurs sur les politiques à mettre en place ou à ajuster. À travers la volonté de placer ce colloque sur le site web pour une rediffusion permanente et de publier ses Actes rapidement se joue ce désir de nourrir et d’influencer la pensée des décideurs politiques. En prémices du 12e Sommet des chefs d’Etats de la francophonie, l’Université Laval a déjà accueilli en mars un colloque international sur la francophonie entrepreneuriale, et un autre en mai sur la Francophonie économique. Les recherches et réflexions sur la francophonie culturelle doivent prendre leur place. Une des retombées de ce colloque serait que les chefs d’État du sommet de la francophonie gardent à l’esprit, autant que dans leur agenda, une « diversité » de préoccupations.


- Site du Colloque

- CELAT

- XIIe Sommet des chefs d’État de la Francophonie

- Université Laval

- Université du Québec à Montréal

- Université du Québec à Chicoutimi


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