Les gouvernements des pays de l'OCDE devraient faire davantage pour aider les immigrés à s'intégrer et tirer un meilleur parti de leurs qualifications selon le Secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurría. "L'intégration se fera d'autant mieux que les politiques d'immigration seront mieux ciblées, ce qui contribuera à atténuer le risque de réactions hostiles vis-à-vis de l'immigration", a-t-il déclaré. "Il convient d'insister beaucoup plus sur les moyens permettant d'aider les immigrés récents à apprendre la langue du pays d'accueil et à se familiariser avec les pratiques en entreprise de ce pays."
Une nouvelle publication de l'OCDE intitulée "A Profile of Immigrant Populations in the 21st Century" donne des informations plus précises et permet de mieux comprendre la structure de l'immigration au cours des dernières décennies en s'appuyant pour l'essentiel sur des recensements nationaux effectués autour de l'an 2000. La migration est sujet majeur pour l'OCDE et cette publication fait partie d'un programme plus général qui vise à étudier les enjeux associés à la migration dans le contexte du vieillissement des populations et de la mondialisation.
Selon M. Gurría, les conclusions du rapport montrent qu'il convient d'améliorer la conception et la mise en œuvre des politiques d'intégration. "Il est d'autant plus urgent de s'attaquer au problème du déclassement professionnel que les pays sont de plus en plus nombreux à vouloir attirer plus d'immigrants hautement qualifiés, considérant que ceux-ci aideront à stimuler la croissance économique et auront moins de difficultés à s'intégrer dans la société."
"Pour se préparer à l'avenir", ajoute M. Gurría, "les gouvernements doivent dès maintenant mettre en place des politiques appropriées afin de répondre aux besoins en main-d'œuvre par le biais de l'immigration et de faciliter l'intégration des migrants. Chaque pays de l'OCDE devrait en faire une priorité. C'est une démarche socialement, politiquement, éthiquement et moralement appropriée mais c'est aussi, tout simplement, un acte de rationalité économique".
Dans la quasi-totalité des pays de l'OCDE, la probabilité d'être surqualifié dans l'emploi occupé est plus forte pour les immigrés que pour les personnes nées dans le pays. Au Danemark, en Espagne, en Grèce, en Italie et en Suède, par exemple, les travailleurs immigrés sont deux fois plus souvent déclassés que les travailleurs autochtones.
Les immigrés dans les pays de l'OCDE sont en moyenne plus éduqués que les autochtones, près d'un quart d'entre eux ayant atteint un niveau d'éducation supérieure alors que ce n'est le cas que de 20% des personnes nées dans le pays.
Le fonctionnement du marché du travail d'un pays influe aussi sur les conditions d'intégration des migrants. En Italie, les immigrés ont plus de facilités pour trouver un emploi mais sont souvent en situation de déclassement professionnel. En Belgique, les immigrés trouvent des emplois à la mesure de leurs qualifications mais leur taux de chômage est élevé.
Les efforts déployés par les pays de l'OCDE pour attirer des travailleurs hautement qualifiés affectent l'offre de main-d'œuvre qualifiée dans les pays d'origine, qui comptent souvent parmi les plus pauvres de la planète. A titre d'exemple, la fuite des cerveaux touche principalement les petits pays d'Afrique et des Caraïbes : quelques tous petits pays comme Fidji, Haïti, la Jamaïque, Trinité-et-Tobago et Maurice comptent plus de 40 % de leurs ressortissants hautement qualifiés installés à l'étranger.
Ces pays voient également beaucoup de leurs médecins et de leurs infirmières s'expatrier ; il en va de même de certains pays d'Afrique dont l'Angola, le Liberia, la Sierra Leone et la Tanzanie. Plus de la moitié des médecins de ces pays vivent à l'étranger. On note également une différence entre hommes et femmes dans la fuite des cerveaux: les femmes des pays en développement diplômées de l'enseignement supérieur ont en effet une plus grande probabilité d'émigrer vers les pays de l'OCDE que leurs homologues masculins : soit 17.6 % contre 13.1 %.
Pour plus d'informations, les journalistes sont invités à contacter Jean-Christophe Dumont (tél. : +33 1 45 24 92 43) et Georges Lemaître (tél. : +33 1 45 24 91 63) à la Division des économies non membres et des migrations internationales de l'OCDE. Les journalistes qui souhaitent obtenir la publication A Profile of Immigrant Populations in the 21st Century peuvent s'adresser à la Division des relations avec les médias de l'OCDE(tél. : +33 1 45 24 97 00) ou se rendre sur le site Internet protégé par mot de passe.