Les ministres et les hauts fonctionnaires responsables de la culture des pays membres de l'Organisation des États américains (OÉA) se sont réunis à Montréal au Canada du 13 au 15 novembre, dans le cadre de leur Troisième Réunion, pour poursuivre le dialogue sur les enjeux de politiques culturelles. En présence d’observateurs permanents et de représentants de la société civile et d’organisations internationales, ils ont discuté des défis auxquels font face les institutions patrimoniales en matière de préparation aux désastres naturels et de reprise des opérations, en plus de discuter des projets et des partenariats mis de l'avant pour les relever. De plus, ils se sont penchés sur les moyens de favoriser les partenariats entre les secteurs de l'éducation et de la culture en vue de favoriser l'essor et la promotion des industries culturelles, ainsi que sur les moyens d'évaluer les résultats obtenus par des outils de mesure communs élaborés à cette fin. Enfin, ils ont abordé le rôle des peuples autochtones dans la conception de politiques culturelles et l'importance de préserver les langues autochtones.
Pendant cette réunion a été également abordée une question transversale identifiée comme une priorité par l’Assemblée générale de l’OÉA définie lors de sa dernière Session ordinaire, à savoir « d’appuyer les politiques et programmes interaméricains qui favorisent le développement de la culture dans la région, et qu’ils examinent l’impact que peuvent exercer les TIC sur ses diverses dimensions », ainsi que « les efforts visant à promouvoir et à protéger la diversité culturelle, ainsi que les identités culturelles au sein de la Société du savoir ».
L'OÉA regroupe les pays d'Amérique dans le but de renforcer leur coopération et de promouvoir leurs intérêts communs. Elle est le principal forum de dialogue et de concertation de la région. Des délégations ministérielles de 27 des 34 pays des Amériques étaient présentes à Montréal. À cette fin, la ministre du Patrimoine canadien, Mme Beverley Oda, et la ministre de la Culture et des Communications du Québec, Mme Line Beauchamp, ont saisi l’occasion de cette rencontre pour faire la promotion de la diversité culturelle et tenter de convaincre le plus grand nombre de pays possible des Amériques de ratifier au plus vite la Convention de l’UNESCO sur la diversité des expressions culturelles.
Réitérant l'engagement du gouvernement du Canada à promouvoir la collaboration interaméricaine en matière de culture et l'acceptation de la Convention sur la diversité des expressions culturelles, la ministre Oda souligne que le Canada encourage vivement l'acceptation de cette Convention par le plus grand nombre de pays de toutes les régions du monde, y compris l'Amérique. Grâce à la Convention, dit-elle, nous pourrons continuer d'exprimer ce que nous sommes. Auparavant, au cours d'une rencontre avec la presse, elle s'était dite confiante d'obtenir la signature de ces 30 États au cours des prochains mois. Elle avait notamment déclaré : « La priorité maintenant, ce n'est pas de dire combien nous sommes fiers d'avoir ratifié la Convention, mais de mettre notre énergie et nos ressources afin d'encourager d'autres pays à faire de même ». Elle ajoutait aussi que tant Ottawa que Québec allaient « travailler ensemble » pour « encourager l'acceptation » de la Convention par le plus grand nombre possible de pays.
La ministre Beauchamp qui partage le même optimisme souligne : « Au cours des premières semaines, des premiers mois de l'années 2007, nous savons que nous allons atteindre cette ratification nécessaire par au moins 30 pays. Mais, bien sûr, ça prend plus que 30 pays. Trente pays c'est le minimum; nous visons à ce qu'il y en ait beaucoup plus ». Des 18 pays qui ont ratifié la Convention, 10 proviennent des Amériques. Aussi, souligne la ministre Beauchamp, « Il faut maintenant que cette présence des Amériques soit encore plus importante pour former la première rencontre des États membres de cette Convention, nous l'espérons, au cours de l'année 2007 ». Pour la ministre Beauchamp, « Cette Troisième Réunion représente une occasion exceptionnelle d'enrichir nos connaissances et nos réflexions au contact des nations sœurs qui cohabitent sur ce vaste continent ». Présentant la position du Québec sur ladite Convention, la ministre Beauchamp souligne : « Les défis que nous lancent les processus de ratification et de mise en œuvre de la Convention sont immenses. Nous devons nous engager sans attendre; il nous appartient à nous, ministres et hauts fonctionnaires, de le faire ». Au cours d'entretiens particuliers avec ses homologues du Brésil et d'Haïti, Mme Beauchamp a fait valoir l'importance de participer activement à la mise en œuvre de la Convention dès 2007.
Selon M. Robert Pilon, vice-président exécutif de la Coalition canadienne pour la diversité culturelle, pour être représentative et forte au plan juridique et politique, la Convention devrait idéalement regrouper au moins 75 à 80 pays, de toutes les régions de la planète. Au cours des prochains mois, soutient-il, la Coalition entend d'ailleurs concentrer ses efforts pour convaincre les pays d'Asie, de l'Afrique anglophone, du monde arabe et des Antilles de la ratifier.
Sources :
· Communiqué de l’OÉA
· Déclaration finale et liste des activités prioritaires en culture en 2006-2008
· Résolution approuvant la liste des activités prioritaires en culture
· Calendrier de travail
· Documents de référence
· Communiqué du gouvernement du Québec