La croissance de l’activité économique en Afrique devrait atteindre 5.8 % cette année, puis 5.5 % l’année prochaine. Les pays exportateurs de pétrole distancent largement les autres pays du continent qui demeurent en proie à de graves difficultés.
Dans l’ensemble, les perspectives pour la majeure partie du continent africain sont plus favorables qu’elles ne l’ont été depuis de nombreuses années. La poursuite de l’expansion économique à l’échelon mondial a alimenté une demande soutenue ainsi qu’une hausse des prix du pétrole et d’autres matières premières industrielles en provenance d’Afrique. L’accroissement de l’aide publique au développement et la stabilisation de la situation macro-économique ont également contribué à éclaircir les perspectives économiques de l’Afrique. La croissance a en outre été stimulée par l’augmentation de la production pétrolière de l’Afrique australe et centrale.
Néanmoins, dans des pays comme le Soudan, le Zimbabwe, l’Éthiopie et le Nigéria, les conflits et les catastrophes naturelles continuent de freiner la croissance économique globale.
Le rapport souligne que depuis une dizaine d’années, la démocratie commence à s’installer solidement dans un certain nombre de pays et qu’il y a moins de conflits. De nombreux pays sont toutefois encore minés par la corruption qui entrave le développement du secteur privé.
Les taux d’inflation se maintiennent à un niveau extraordinairement peu élevé en dépit de la progression des prix du pétrole. Les soldes commerciaux des pays exportateurs d’or noir et de minerais métalliques se sont redressés, mais ceux des pays importateurs de pétrole se sont détériorés du fait de l’alourdissement de la facture pétrolière conjugué au fléchissement des prix de produits agricoles tels que le cacao et le coton. L’évolution des prix des produits de base a généré des recettes exceptionnelles dont ont bénéficié les finances publiques, en particulier dans les pays exportateurs de pétrole. Les Perspectives économiques en Afrique attirent l’attention sur le fait que cette manne doit être gérée judicieusement et affectée dans une large proportion à des investissements dans les transports et autres infrastructures, ainsi que dans la valorisation des ressources humaines, pour assurer une croissance économique durable même lorsque le marché des produits de base ne sera plus aussi dynamique qu’à présent.
L’enjeu pour les pays importateurs de pétrole n’est pas tout à fait le même. Dans un certain nombre de pays, les contrôles des prix et les aides ont mis les consommateurs au moins partiellement à l’abri des sursauts des prix du pétrole, mais ces dispositifs risquent de ne pouvoir être maintenus. Les nombreux défis qu’il faudra relever sur le plan macro-économique font partie des risques à ne pas négliger lorsqu’on tente d’évaluer les perspectives économiques qui se dessinent actuellement en Afrique.
L’aggravation des déséquilibres au sein de l’économie mondiale représente également une menace. Les secousses à redouter au niveau international pourraient revêtir la forme de fluctuations des taux de change ou encore d’un déclin de la production à l’échelle planétaire et partant, de la demande d’exportations en provenance d’Afrique.
Cette année, les Perspectives économiques en Afrique mettent l’accent sur les infrastructures dans le secteur des transports. En Afrique, les routes, les voies ferrées, les aéroports, les ports et l’espace aérien sont mal gérés et les processus de planification sont peu efficaces. La médiocrité des infrastructures et le manque de sûreté des services de transports qui en résulte, associés à des coûts élevés pour les usagers, font d’un grand nombre de pauvres des laissés-pour-compte du système.
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