La “stratégie de l’UE pour l’Afrique” adoptée ce jour par la Commission propose un partenariat stratégique pour la sécurité et le développement entre l’Union européenne et l’Afrique à l’horizon de la prochaine décennie. La stratégie fait suite aux décisions prises par le Conseil européen en juin d’accroître et d’améliorer l’aide au développement, d’accélérer sa mise en oeuvre et de cibler l’aide en particulier sur l’Afrique[1]. La stratégie s’articule autour d’un certain nombre d’exigences-clés pour assurer le développement durable, telles que la paix et la sécurité, une gouvernance judicieuse et efficace, le commerce, l’interconnectivité, la cohésion sociale et la viabilité écologique. En outre, elle réaffirme l’engagement pris par l’UE d’accroître son aide à l’Afrique et de renforcer son efficacité.
Le Président José Manuel Barroso a souligné que “le problème de l’immigration, dont nous voyons les conséquences dramatiques, ne peut être résolu efficacement à long terme que dans le cadre d’une coopération au développement ambitieuse et coordonnée permettant de s’attaquer à ses causes profondes”. Il a également noté “l’émergence d’organisations régionales et continentales solides et de dirigeants africains qui ont pris des engagements en matière de bonne gouvernance et d’intégration régionale”.
La réussite de cette stratégie dépendra de la capacité d’améliorer de manière significative le mode de coopération de l’UE et de ses États membres dans le domaine du développement. Elle formule des suggestions concrètes pour promouvoir la programmation conjointe, assurer un alignement des procédures et renforcer l’aide budgétaire.
Louis Michel, le commissaire chargé du développement et de l’aide humanitaire, a quant à lui souligné que “si elle est adoptée par le Conseil, la stratégie de l’UE pour l’Afrique marquera un véritable tournant pour aider l’Afrique à s’en sortir seule. L’un des principaux défis auxquels l’UE reste confrontée dans la coopération au développement est d’assurer une approche cohérente et efficace entre 26 acteurs différents, à savoir les 25 États membre et la Commission européenne, qui poursuivent 26 politiques de développement”.
Réseaux routiers, ferroviaires et énergétiques et systèmes de distribution d’eau
L’adoption de la stratégie a été suivie d’une réunion conjointe de tous les commissaires européens avec leurs homologues africains de la Commission de l’Union africaine, présidée par M. Alpha Oumar Konaré, l’ancien président du Mali. À l’issue d’une après-midi consacrée à des réunions politiques et techniques, les deux commissions adopteront une déclaration commune afin de réaffirmer leur partenariat dans les domaines du développement et de la sécurité.
La “stratégie de l’UE pour l’Afrique” propose de lancer un certain nombre d’initiatives nouvelles, et notamment une initiative en matière de gouvernance ainsi qu’un partenariat pour l’infrastructure. Dans le cadre de l’initiative en matière de gouvernance, l’UE appuiera, notamment, les réformes lancées dans le prolongement du mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), un outil unique d’évaluation et d’apprentissage entre pairs de la bonne gouvernance démocratique par et pour les Africains.
Enfin, dans le contexte du partenariat pour l’infrastructure, l’UE soutiendra les programmes qui favorisent l’interconnectivité au niveau continental pour promouvoir l’échange, l’intégration, la stabilité et le développement régionaux.
[1] Le 24 mai 2005, sur la base d’une proposition de la Commission, le Conseil a arrêté un nouvel objectif collectif intermédiaire pour l’aide publique au développement (APD), soit 0,56% du revenu national brut (RNB) d’ici 2010, de manière à atteindre un taux de 0,7% d’ici 2015. En fixant l’objectif collectif de l’APD à 0,56% d’ici 2010, l’UE devrait disposer de marges supplémentaires à l’horizon 2010. Il a également été décidé qu’au moins la moitié de ces ressources supplémentaires serait consacrée à l’Afrique.
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