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Date :  2001-06-15
langue :  Français
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L'invention démocratique de l'humanité


PRATIQUES D’EMANCIPATION
ET CONFLITS D’IDENTITE


Je me propose de comparer deux types de politiques d’émancipation dont le rapport à la question de l’identité montre la complexité, la diversité et le caractère conflictuel du besoin et du droit à la reconnaissance et à la dignité. Cette exigence, cette forte demande, est présente tout au long de l’histoire de l’humanité dans chaque société et dans toutes les civilisations. Ce qui prouve que la notion d’humanité est perçue comme une évidence et un attribut de chaque homme et du groupe dans lequel il vit, en même temps qu’elle apparaît comme une conquête et une longue quête. Elle est en effet en construction perpétuelle et reste encore par conséquent à réaliser tant que les crises et les pratiques d’émancipation feront voir les déficits, les agressions et les remises en question qui caractérisent l’expérience humaine, d’une humanité qui ne se rencontre jusqu’ici que dans des îlots de reconnaissance.

En choisissant de traiter d’une part du réveil des nationalismes et d’autre part de la construction d’un patrimoine mondial de l’humanité, je me propose de mettre en relief ce trait singulier qui les lie : ils ont, selon toute vraisemblance, les mêmes causes mais donnent des conséquences aux effets absolument opposés quant à la question de la quête d’une humanité à réaliser et d’une humanité dans laquelle se reconnaissent véritablement tous les hommes.

I

Le retour à des attitudes archaïques est ce qui caractérise les nationalismes sous leurs formes variées et diverses. Ils réactivent des mythes organisateurs vieux ou récents, fonctionnant comme loi de reconnaissance interne d’un groupe fermé sur lui-même et d’autant plus sectaire que la loi de reconnaissance en question se nourrit d’elle-même pour mieux rejeter l’Autre présenté sous la forme d’une menace venant de l’extérieur.

On a vu ces dernières années une recrudescence du réveil des nationalismes alors que se propagent et se développent les discours sur la mondialisation.

Ethniques, religieux ou culturels, se fixant sur la revendication d’un territoire, ou sur la langue ou sur tel intérêt particulier, les formes actuelles de nationalismes ont une certaine parenté avec celles qui ont existé dans le passé et qui, comme elles, se sont souvent manifestées comme rejet de l’acculturation, de la contamination ou de la perte d’identité.

L’hypothèse à vérifier consiste à soutenir qu’à l’origine du réveil des nationalismes se trouveraient des causes liées aux perturbations et à la philosophie néo-libérale qui domine aujourd’hui la mondialisation. Cette hypothèse peut se construire à partir de ce qui caractérise de nos jours les relations internationales et les contacts entre pays, continents et civilisations, à savoir :
- l’interpénétration des mœurs, des idées et des races,
- la remise en cause de l’Etat-Nation,
- la dislocation du lien social.

Et il convient d’ajouter que ce qui fait la particularité et la prégnance de ces phénomènes dont l’équivalent s’est aussi produit dans le passé, c’est ce trait singulier : un changement d’échelle allant de paire avec une prise de conscience presque concomitante. En effet, la mondialisation a ceci de propre que peut-être pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la conscience n’accuse pas un trop grand retard sur la réalité en train de se faire. En même temps que la mondialisation-globalisation est en marche se construisent et se propagent des discours sur ses tenants et ses aboutissants par le fait même de la révolution qui a rendu cela possible et qui, à travers la domination de l’espace par la vitesse, rend tous les hommes quasiment contemporains et témoins des actes constitutifs de la mondialisation.

La première conséquence de cet état de fait est que les nationalismes se développent sur le terreau de ce qui manque à la loi dominante de la mondialisation économique, en d’autres termes ce qui manque au marché : la subjectivité. La déterritorialisation de l’espace propre aux Etats-Nations tend à faire disparaître ce qui était la fonction essentielle de ceux-ci et qui était justement de garantir l’équilibre social à travers le maintien du lien social.

Ce que le marché ne peut donner, le nationalisme se l’approprie à travers la réactivation ou l’invention d’un mythe organisateur véritable ressort du repli identitaire pour créer des réflexes immunitaires seuls garants d’une clôture du nouveau système sur lui-même.

Le réveil des nationalismes se présente par conséquent comme une forme de pratique d’émancipation née du sentiment de perte ou de recul ou d’agression du culturel. Par le fait de la domination universelle de l’économique qui relègue de plus en plus dans la périphérie les sociétés et les groupes qui ne parviennent pas à entrer dans les mouvements d’intégration mondiale, les réflexes de repli identitaire donnent les nationalismes à lire comme mouvement de désintégration et de régression vers le local seul antidote puissant face à la globalisation-mondialisation.

C’est cette contradiction fondamentale de notre époque et dont le réveil des nationalismes n’est que la forme exacerbée et négative qui est révélatrice en même temps de la conflictualité qui accompagne ces pratiques d’émancipation.

Si la réponse au global n’est pas forcément le repli sur le local, ; l’intermédiation entre les deux suppose une conception, une acceptation et une promotion de la diversité comme gage et moyen de l’émancipation de toute l’humanité et non pas une partie de celle-ci seulement.

Si le réveil des nationalismes a quelque chose de dramatique et de pervers, c’est que les idéologies qui les accompagnent justifient et traduisent une désintégration à l’intérieur de territoires qui formaient des Etats-Nations, comme lorsque dans des Etats laïcs et démocratiques naît et se développe un nationalisme fondé sur l’exclusion de l’étranger alors que d’autres secteurs de la vie sociale ne se reconnaissent pas dans un tel partage.

Ou bien à l’opposé c’est sous sa forme d’intégrisme religieux qu’il combat la laïcité, le statut de l’individu avec les droits qui lui sont reconnus dans une société de libertés publiques.

Cette régression vers des formes et des attitudes archaïques au nom de la réactivation d’une idéologie refondatrice d’un ordre ancien ou en contradiction avec les tendances positives mondiales est l’expression du refus de l’Autre à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières d’un territoire. Elle ne saurait être bien entendu confondue avec le nationalisme bien compris qui est ouverture, reconnaissance de l’Autre et attachement à la diversité des identités.

Ayant pour cause les effets pervers de la mondialisation, le réveil des nationalismes constitue une forme de pratique d’émancipation révélatrice à la fois de ce qu’elle a d’inacceptable en même temps qu’elle met en exergue ce qui manque à la mondialisation pour la construction réelle d’une humanité : un antidote à la loi du marché et qui ne peut être qu’une morale internationale du respect de la dignité, de la diversité et de la solidarité internationales.


II

L’apparition de la notion de patrimoine mondial de l’humanité historiquement datée résulte de la prise de conscience de la nécessité d’une solidarité internationale après les deux guerres mondiales, notamment la dernière.

Quelques dates-repères attestent de cette corrélation :

1945 : Adoption de la Convention pour la protection en cas de conflit armé (Convention de LA HAYE)

1972 : Adoption de la Convention pour la protection du patrimoine mondial et naturel

1994 : Extension de la Convention au patrimoine immatériel.

La construction du patrimoine mondial de l’humanité est la marque d’une volonté et d’une attitude nouvelle et positive à l’égard du passé. Il convient de noter d’abord que ce patrimoine est à construire et que les éléments ou les agrégats de témoins matériels identifiés sous le vocable de patrimoine n’en font pas encore une entité reconnue universellement et partagée par toutes les civilisations et les cultures qui constituent l’humanité d’aujourd’hui. On assiste là à une volonté de construire un futur de solidarité en régénérant le passé.

En vérité, lorsqu’on examine bien le rapport des sociétés occidentales, l’Europe en particulier à leurs patrimoines respectifs, on s’aperçoit que depuis près de 500 ans, elles ont donné aux vestiges et aux traces matérielles de leur passé, une valeur sociale éminente. Du moins pour ce qui est du patrimoine monumental. Plus récemment, des pratiques, des savoirs-faires anciens perpétués à travers les gestes et la vie d’artisans et de créateurs ont été reconnus et élevés à la dignité de patrimoine. Rappelons que la convention de 1972 ne couvrait pratiquement qu’un champ limité aux monuments et sites historiques, excluant de ce fait de larges pans de l’expérience culturelle de peuples et de cultures qui n’avaient pas eu la possibilité de produire ou de conserver des monuments et des sites historiques.

L’extension de la notion de patrimoine à l’immatériel est un progrès qui marque la reconnaissance de l’héritage et des pratiques d’autres régions du monde et d’autres civilisations hors du monde occidental. De ce fait, notre époque instruite par les crises de civilisation et les insuffisances d’une conception strictement occidentale, des valeurs de civilisation, et en s’engageant dans la construction du patrimoine de l’humanité, opère une évolution notable pour la réalisation de l’humanité non amputée de certaines de ses composantes et de certaines de ses valeurs.

S’agissant plus particulièrement du processus d’émancipation du patrimoine africain, l’on notera que le mouvement qui l’a porté au stade où il se trouve aujourd’hui dans les relations internationales est la résultante de différents facteurs.

- Au niveau des sociétés africaines et plus précisément des terroirs, en dépit des violences de la colonisation et des idéologies d’assimilation, les peuples d’Afrique ont fait face à leur environnement à travers des pratiques et des traditions, des langues, des religions et des croyances longtemps présentées dans certaines littératures ethnographiques comme des formes de conservatisme rétrograde. Nous avons eu là un premier niveau de résistance à l’ordre colonial et d’autres influences idéologiques, celle de l’arabisation par exemple.

- Le combat permanent des Intellectuels, des femmes et hommes de culture en Afrique, en Europe et dans la diaspora, en Amérique et dans la Caraïbe, à côté des luttes de même nature menée par les intellectuels arabes et berbères du continent et d’ailleurs, ont constitué des jalons significatifs voire décisifs vers l’émancipation politique par le moyen de la revendication culturelle et du droit à la différence et à la liberté. Il faut du reste rendre hommage à ces nombreux pionniers et aux africanistes du monde occidental qui, à travers la création de revues, de maisons d’édition ou de collections et en produisant une littérature de protestation et de revendication, ont fait prendre conscience de la nécessité et de la valeur de l'enracinement culturel.

Si les mythes, la spiritualité, les rites, les sites naturels et les ensembles historiques que sont, entre autres, les routes et les itinéraires qui ont rendu possible des brassages de populations et la construction de civilisations de grande renommée sont perçus sous un jour nouveau et reconnus comme expression de la diversité culturelle de l’humanité, on le doit à ces pionniers et aux populations qui pouvait apparaître n’ont jamais cessé de choisir l’enracinement et de montrer que ce qui aux yeux du monde occidental comme conservatisme rétrograde était pour eux conservatisme de nécessité.

La convention de 1994 atteste de toute cette dimension et de cette complexité historique. En enrichissant le patrimoine mondial par l’intégration de sa composante immatérielle, elle associe le banal au monumental, l’oral à l’écrit, le profane au sacré, le traditionnel au moderne, les valeurs occidentales et les valeurs des autres civilisations.

Ces pratiques d’émancipation, par leur complexité même, laissent apparaître dans leur mouvement un lien vital entre diversité et conflictualité. Les binômes énumérés plus haut porte déjà la marque de conflits, d’identité ou de conflits d’intérêt, toutes choses qui rendent raison en définitive du fait que si l’humanité doit être inventée et construite, cela ne pourra se faire que selon d’une reconnaissance mutuelle et de l’égalité devant la différence.

Il ne s’agit pas seulement de montrer par ce biais que le banal, le spirituel, l’oral, le sacré, le traditionnel sont en conflit d’existence et de survie par rapport au monumental, au matériel, à l’écrit, au profane et au moderne dans une sorte de partage où l’Occident porterait l’Ethos général du 2ème groupe de termes, alors que les autres civilisations, l’Afrique en particulier, représenteraient un modèle pour l’autre groupe de termes.

Les choses sont moins simples. On peut le vérifier à travers le constat suivant : la reconnaissance du patrimoine immatériel coïncide avec un certain “ malaise dans la civilisation ” technicienne, industrielle, capitaliste ; celle de la logique du rendement, des mégalopoles, de la destruction de la nature et des menaces qui planent sur les systèmes de solidarité. Et cela prouve que les conflits d’identité ne se situent pas seulement dans les relations de civilisation à civilisation, de culture à culture et qu’au contraire, au sein de la civilisation occidentale, ils peuvent se manifester et se manifestent effectivement sous des formes non immédiatement perceptibles.

“ Malaise dans la civilisation ” est le titre d’un texte de Sigmund FREUD, dans lequel le père de la psychanalyse se penche sur les valeurs qui caractérisent la culture occidentale de la fin du XIXè siècle et du début XXè.

Il définit ainsi la civilisation : “ le terme de civilisation désigne la totalité des œuvres et organisations dont l’institution nous éloigne de l’état animal de nos ancêtres et qui servent à deux fins : la protection de l’homme contre la nature et la réglementation des relations des hommes entre eux ”. (P.37)

Auparavant, il avait établi la constat qui a rendu nécessaire à ses yeux l’analyse plus fine des tenants et aboutissants de ce qui se conçoit comme civilisation. Ce constat était le suivant : “ Il semble certain que nous ne nous sentons point à l’aise dans notre civilisation actuelle… ” (P.36)

A partir de cela, il opère une distinction entre deux pôles autour desquels se distribuent les “ valeurs ” de la civilisation : l’utile et l’inutile.

“ Nous admettons écrit FREUD comme civilisées toutes les activités et valeurs utiles à l’homme pour assujettir la terre à son service et pour se protéger contre la puissance des forces de la nature : c’est l’aspect de la civilisation le moins douteux ” (P.37)

A l’opposé, voici pour l’inutile : “ En effet, nous n’hésitons pas à saluer aussi comme indice de civilisation – tout comme si nous voulions maintenant désavouer notre première thèse – ce souci que prennent les hommes des choses sans utilité aucune ou même en apparence plutôt inutiles… ”

Sigmund FREUD entend donc par malaise de la civilisation, le déséquilibre qui existe entre “ valeurs d’utilités ” et “ valeurs d’inutilité ”, précisément parce que la civilisation matérialiste a exagérément majoré le pôle de l’utilité au point de s’exposer à un risque grave de morbidité, voire de “ névrose collective ”.

FREUD distingue trois groupes de valeurs d’inutilité pourtant si essentielles à l’établissement d’une civilisation équilibrée : la beauté, la propreté et l’ordre ; les activités psychiques supérieures ; et la manière dont la civilisation règle les rapports des hommes entre eux.

Dans les trois groupes, il prend soin d’indiquer que si l’on peut y percevoir ou y reconnaître le principe d’utilité (comme par exemple pour l’ordre et la propreté), on ne semble pas leur accorder une importance comparable à la domination des forces de la nature.

En particulier, il voit dans le rôle conducteur attribué aux idées dans la vie des hommes “ un indice culturel ” significatif et cite parmi ces idées les systèmes religieux, les spéculations philosophiques, les “ constructions idéales ” des hommes, “ les idées d’une éventuelle perfection de l’individu, du peuple ou de l’humanité entière ” (P.43)

L’opposition entre principe de plaisir et principe de réalité est le modèle à partir duquel FREUD aborde et explique le 3è groupe de valeurs (les rapports des hommes entre eux ”). Il les décrit ainsi qu’il suit : “ les rapports dits sociaux concernent les êtres humains envisagés soit comme voisins les uns des autres, soit comme individus appliquant leurs forces à s’entraider, soit comme objets sexuels d’autres individus, soit comme membres d’une même famille ou d’un Etat ” (P.44)

Le principe de plaisir et le principe de réalité sont en outre présentés comme deux figures du Droit, dont l’un (celui de l’individu) doit se soumettre à l’autre défini comme “ jouissance de la communauté ”. Cette relation est si étroite et si fondamentale que FREUD y voit “ l’un des problèmes dont dépend le destin de l’humanité que de savoir si cet équilibre est réalisable au moyen d’une certaine forme de civilisation, ou bien si au contraire ce conflit est insoluble ” (P.45)

En d’autres termes, le principe du renoncement aux pulsions instinctives et qui postule la non-satisfaction c’est-à-dire la répression, le refoulement ou quelque autre mécanisme orienté dans la même direction, est ce qui “ régit le vaste domaine des rapports sociaux entre humains".

Cette longue présentation de l’économie du texte de FREUD nous a paru nécessaire pour souligner la permanence et la prégnance de contradictions, de crises nées du développement d’une civilisation matérialiste qui n’a pas encore emprunté la voie de l’intégration des valeurs de civilisation susceptibles de consacrer la solidarité dans les rapports humains et les autres valeurs qui font appel à ce que FREUD désigne dans le vocable d’activités psychiques supérieures. Il nous a semblé également important d’évoquer ces analyses pour rendre raison de ce qui nous a paru être l’une des sources de renouvellement de la notion de patrimoine et qui par conséquent donne droit de cité, à la fois aux valeurs de civilisations des aires culturelles autres que l’Occident en même temps qu’à ce “ manque ” qui déséquilibre les sociétés occidentales et que FREUD a analysé sous la catégorie de “ l’inutile ”.

Il reste à examiner à propos du patrimoine de l’humanité un dernier problème : n’y a t-il pas risque de retour du refoulé et par conséquent la réapparition derrière les conflits d’identité, de ce qui a toujours guidé ou motivé la civilisation matérialiste : les conflits d’intérêt.

Pourquoi et comment ?

D’abord, rappelons un élément important acquis : incontestablement, l’émancipation et la promotion du patrimoine immatériel et de toute cette part des valeurs de civilisations qui n’ont acquis droit de cité que relativement tard alors que c’est de leur méconnaissance et de leur omission de la table des valeurs humaines que découle “ le malaise dans la civilisation” sont des marques de progrès dans la reconnaissance de l’humain dans sa diversité et son inachèvement.

Ce sont là des preuves de l’effort de promotion dans notre monde d’aujourd’hui, des valeurs d’ouverture, de pluralisme et de démocratisation des relations entre sociétés et groupes humains à l’échelle du monde. C’est enfin l’affirmation de la liberté des peuples à créer les valeurs qui expriment leur propre humanité, condition indispensable pour la réalisation de l’humanité tout court.

Si en dépit de cet acquis non négligeable il y a risque et possibilité de conflits d’intérêt dans cette nouvelle donne, c’est qu’il y a une crainte justifiée de voir la mondialisation récupérer et réintroduire la différence que constitue le patrimoine immatériel et ce qu’il représente comme “ valeur de civilisation ” dans la logique de l’hyper-développement du marché et du profit à travers de nouvelles pratiques que sont : l’économie de l’évasion, l’économie écologique et les “ industries culturelles ”.

Ce sont là de nouvelles contradictions et de nouveaux conflits d’intérêt en perspective. Si elles sont mal résolues, il y a à craindre qu’un tel échec n’approfondisse ce que FREUD hésite à appeler “ névrose collective ” et qui n’est rien d’autre que la manifestation d’une réalité profonde de dévoiement de la véritable aspiration de l’humanité telle qu’elle est à construire et non telle qu’elle se présente encore aujourd’hui : tronquée, mutilée, par les forces qui tendent à transformer la planète entière et les rapports entre les hommes en un immense marché mondial qui ignore la subjectivité, la solidarité et la valeur du lien social.

Face à de telles craintes, il faut plus que jamais créer à travers différentes instances d’action et de réaction les contretendances aptes à juguler ce péril.

Les Etats, les organismes de coopération multilatérale (Unesco, Francophonie, Réseaux), la société civile, doivent inventer et mettre en œuvre des pratiques de résistance pour le respect de l’émancipation des identités ouvertes dans la diversité et le pluralisme de patrimoines.


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