La Commission européenne a convoqué à Bruxelles une réunion d’experts vétérinaires de tous les États membres de l'Union européenne pour examiner la situation relative à la grippe aviaire en Asie et en Russie (Sibérie) et envisager les mesures à prendre afin de renforcer la vigilance et ainsi prévenir toute propagation de la maladie au sein de l'Union européenne. La Commission, qui a demandé aux États membres d’intensifier la surveillance, débloquera des fonds à cette fin. Un certain nombre de mesures ont été décidées lors de la réunion, dont le réexamen des plans d’intervention et l’exercice d’une vigilance accrue garantissant l'entière application des mesures existantes, telles que les interdictions d'importation. Les experts ont toutefois exclu une interdiction générale de l’élevage de volailles en plein air, considérant une telle mesure comme disproportionnée aux risques actuels d’introduction de la maladie par l’intermédiaire des oiseaux migrateurs.
Markos Kyprianou, membre de la Commission chargé de la santé et de la protection des consommateurs, a déclaré: «Nous avons la ferme intention de mettre tout en oeuvre pour éviter que cette épidémie dévastatrice s'étende à l'Union européenne. Nous continuerons de surveiller la situation de près pour nous assurer de la mise en place des mesures de réduction des risques les plus appropriées.»
Le groupe d’experts a examiné la situation actuelle relative à la grippe aviaire en Asie, y compris en Russie (Sibérie), et l’a considérée comme extrêmement préoccupante. Toutefois, les informations dont il dispose ne sont pas suffisantes pour permettre d’établir dans quelle mesure les oiseaux sauvages pourraient être à l’origine de la maladie. De nombreuses discussions ont porté sur les risques de propagation de la maladie par les oiseaux migrateurs au sein de l’Union européenne. Eu égard aux connaissances actuelles sur les itinéraires de migration empruntés par les espèces volatiles susceptibles de constituer un risque de propagation du virus, le groupe a conclu que le risque immédiat était faible ou éloigné, selon la zone de l’UE considérée. Un certain nombre de mesures de réduction des risques, décrites ci-après, ont tout de même été prises.
Depuis 2003, l’Union européenne surveille étroitement les oiseaux domestiques et sauvages. Le groupe d’experts a examiné les mesures de surveillance prises à cette époque dans les États membres et actualisées chaque année depuis. Il a recommandé à tous les États membres de revoir et de renforcer sans délai les programmes de surveillance prévus pour 2005/2006 en augmentant le nombre des prélèvements sur les oiseaux aquatiques migrateurs pouvant constituer un risque d’introduction de la maladie, tout au long des couloirs de migration. La coopération entre les États membres devra être renforcée et coordonnée par la Commission.
Lors de la prochaine réunion d’experts, prévue pour le début du mois de septembre, la Commission assurera la coordination des mesures visant à intensifier la surveillance, pour lesquelles des fonds ont été débloqués.
Tous les États membres ont pris les mesures prévues par la législation communautaire visant à déceler et à éradiquer rapidement les foyers de grippe aviaire qui pourraient se déclarer dans les troupeaux de volaille. L'étendue d'un foyer ne pourra être limitée qu'au prix d'une détection précoce et d’une intervention rapide. Le groupe d'experts a pris note des mesures de prévention particulières mises en oeuvre ou annoncées dans le secteur de la volaille par certains États membres en réaction à l’apparition de l'épidémie en Russie, mais il a considéré qu'une interdiction générale de l'élevage en plein air serait disproportionnée à ce stade. Les mesures de biosécurité, telles que la désinfection des véhicules allant d'une exploitation à une autre, mises en oeuvre par les exploitations devront toutefois être réexaminées dans tous les États membres et renforcées, si besoin est, sur la base d'une évaluation des risques effectuée au cas par cas. Il s'agira d’étudier les itinéraires de migration des oiseaux aquatiques et les situations dans lesquelles les oiseaux sauvages peuvent se trouver en contact étroit avec les oiseaux domestiques (près des étangs, par exemple). Dans les cas de situation à risque, la vaccination pourra aussi être envisagée.
Le groupe d’experts a également conseillé aux États membres de mettre au point de nouveaux programmes de sensibilisation incitant les éleveurs à renforcer les mesures de biosécurité; de réexaminer et d’actualiser les plans d’intervention pour la grippe aviaire mis en place conformément à la législation communautaire et de veiller à l’entière application des mesures et des contrôles existants aux frontières extérieures de l’UE en ce qui concerne les envois commerciaux et les importations effectuées par les particuliers (notamment d’oiseaux de compagnie). Dans leur plan d’intervention, les États membres devront tenir dûment compte de la nécessité de prévoir des mesures de protection adéquates pour le personnel des élevages de volailles exposé à des risques d’infection. Enfin, ils devront communiquer aux consommateurs des informations correctes et fiables sur les produits de l’aviculture pour éviter une perte de confiance de leur part.
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