En présence de nombreux ambassadeurs, délégués permanents, membres du groupe francophone de l’UNESCO, l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) et l’UNESCO ont formalisé le renforcement de leur coopération, le 4 juillet dernier, par un nouvel accord qui vient compléter celui signé entre l’UNESCO et l’OIF (l’Organisation internationale de la Francophonie) en décembre 2000. Ce nouvel accord a pour objet de « contribuer à la réalisation de projets communs, notamment dans les domaines de la promotion de la démocratie et des droits de l’homme, du respect de la diversité culturelle et linguistique, de l’éducation et de la formation, de la culture et de la communication, et de la promotion de la place des femmes dans la société ».
À cette occasion, le Directeur général de l'UNESCO, M. Koïchiro Matsuura a tout d’abord rappelé l’importance que l’UNESCO apporte à sa coopération avec les parlementaires dont elle souhaite « faire des partenaires permanents de son action »: « Les parlementaires sont, dans toutes les sociétés démocratiques, des acteurs clé du fonctionnement politique de la nation (…). C’est pourquoi l’UNESCO attache tant d’importance à l’établissement d’un lien étroit avec eux pour mieux permettre aux idéaux de l’UNESCO de s’ancrer dans les réalités nationales » a-t-il déclaré. M. Matsuura s’est ensuite réjoui que la prochaine session de l’APF, qui se tient cette semaine à Bruxelles en Belgique, soit consacrée à la diversité culturelle, question qui se trouve « au cœur des préoccupations » de l’APF, comme en témoigne la Déclaration adoptée en avril dernier par sa Commission de l’éducation, de la communication et des affaires culturelles pdf, comme l’a souligné M. Matsuura. «Voilà, à n’en pas douter, un champ de coopération considérable entre nos deux institutions (…) la diversité culturelle recouvre une multitude d’aspects que l’UNESCO se doit, par tous les moyens possibles, de préserver », a-t-il ajouté.
Évoquant plus précisément la question des contenus culturels et des expressions artistiques, M. Matsuura a souligné l’importance des travaux menés par les experts intergouvernementaux afin de préparer un avant-projet de convention qui sera soumis à la Conférence générale de l’UNESCO, en octobre 2005: « Soucieux de solidarité, de dialogue et d’échanges multipolaires, les experts gouvernementaux ont tenté de trouver le point de convergence entre les exigences de libre circulation et accès, d’égale dignité et de respect de toutes les cultures, d’ouverture et d’équilibre, de solidarité et de coopération internationales, en soulignant la double nature — économique et culturelle — des activités, biens et services culturels. Il en est résulté un texte riche et généreux, qui propose une série de mesures destinées à protéger tout autant qu’à promouvoir la diversité des expressions culturelles. Cette Convention jugée aussi urgente que nécessaire par de nombreux États, doit, pour revêtir toute sa force, non seulement être formulée en termes clairs et explicites pour tous, mais également compter sur un soutien sans réserve du maximum de pays » a-t-il ajouté, en exprimant une nouvelle fois le souhait de voir aplanies, d’ici à la Conférence générale, les quelques divergences qui subsistent.
Le Président de l’APF, et Président de l’Assemblée nationale du Niger, M. Mahamane Ousmane, pour sa part, a exprimé sa satisfaction de voir formalisé la coopération entre l’APF et l’UNESCO et insisté ensuite sur l’importance que revêt l’avant-projet de Convention sur la protection de la diversité des contenus culturels et des expressions artistiques. « Les enjeux culturels, économiques, politiques sont considérables car, de la culture unique à la pensée unique, il n’y a qu’un pas, que certains semblent décidés à franchir - et rapidement. Ce n’est pas notre cas », a-t-il réaffirmé. Les Ambassadeurs, délégués permanents du Canada, du Liban, de la Suisse, sont ensuite intervenus pour se réjouir de la qualité des relations entre l’UNESCO et la Francophonie et tout particulièrement avec l’APF. Ils ont également réaffirmé leur attachement à la diversité culturelle et exprimé leur souhait que l’avant-projet de convention soit adopté au cours de la 33e session de la Conférence générale de l’UNESCO, ce texte étant considéré par les pays membres de la Francophonie comme une priorité.