Treize pays africains ont déjà atteint ou devraient parvenir à la Scolarisation Primaire Universelle (SPU) en 2015, objectif phare parmi les six grands objectifs de l’Education Pour Tous, fixés par le Forum mondial sur l’éducation (Dakar, avril 2000), et parmi les Objectifs du millénaire pour le développement, adoptés par les Nations Unies en septembre 2000. Cependant, pour 31 pays du continent, cet objectif ne sera pas atteint si les politiques éducatives restent inchangées. C’est un des constats du rapport Education Pour Tous en Afrique : Repères pour l’Action, lancé aujourd’hui à Dakar. Le rapport servira de référence au Forum Afrique « Dakar+5 », organisé du 13 au 15 juin 2005 au Sénégal par le Bureau régional de l’UNESCO pour le suivi de l’éducation en Afrique (BREDA). Cette réunion va faire le point cinq ans après le Forum mondial sur l’éducation qui avait fixé six grands objectifs d’Education Pour Tous à l’horizon 2015 et qui avait proposé une nouvelle donne de solidarité et de responsabilité au niveau mondial : les pays ayant pris des « engagements sérieux » et présentant un « plan crédible » pour la réalisation des objectifs d’Education Pour Tous seraient soutenus par les bailleurs de fonds dans leur effort pour la part de financement qui manquerait à l’appel au niveau national.
Parmi les enseignements du rapport Education Pour Tous en Afrique : Repères pour l’Action, on retiendra notamment les différences d’évolution selon les cycles. Des progrès sont enregistrés dans le primaire (Pour 2002-2003, moins de 10% des enfants africains n’avaient pas accès à la première année du primaire, contre environ 25% en 1990-1991) mais ce sont les autres cycles et ordres d’enseignement qui affichent la plus forte progression des effectifs : 46% des jeunes d’une classe d’âge sont inscrits en première année de collège (contre 28% en 1990-1991) ; 39% sont inscrits en dernière année (contre 21%). L’enseignement au premier cycle du secondaire - mesuré à l’entrée ou à la sortie - a gagné 18 points de pourcentage, soit quasiment le double des progrès enregistrés pour l’achèvement du primaire. Les autres cycles ont également globalement plus progressé que le niveau primaire.
Pour le rapport : « alors que l’atteinte de l’objectif de Scolarisation Primaire Universelle d’ici 2015 commande dans la majorité des cas une accélération et un meilleur ciblage (amélioration de la rétention) de la priorité accordée au primaire, les efforts ont été dispersés sur l’ensemble de la pyramide éducative avec pour conséquence une moindre efficacité globale ». Il souligne aussi que c’est en s’inspirant des bonnes pratiques observées dans les pays les plus performants du continent que les pays en retard pourront accélérer les progrès vers la scolarisation universelle. Ce qui nécessite des réformes effectives sur les éléments clés de la politique éducative : distribution des dépenses par niveau d’enseignement, régulation des flux d’élèves, politique de recrutement, formation et rémunération.
Le rapport est structuré autour d’une partie analytique et d’une partie statistique. La partie analytique comprend un exposé de la problématique, suivi de trois sections : l’impact de l’éducation sur le développement économique et social dans le contexte africain contemporain ; état des lieux et des évolutions de l’éducation sur le continent, cinq ans après le forum de Dakar ; options et priorités qui s’offrent aux décideurs africains pour accélérer les progrès en vue d’atteindre les objectifs de 2015. Cette partie analytique se termine par une section sur l’évolution des appuis extérieurs, puis par une conclusion, qui reprend la réflexion dans une perspective d’action plus institutionnelle et politique. La partie statistique comprend deux entrées : une entrée par pays, constituée de 53 doubles pages, une pour chaque Etat du continent africain ; une entrée par indicateurs, sous la forme de tableaux récapitulatifs.
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