En accueillant, avec le président de l’Assemblée nationale du Québec, la Commission de l’éducation, de la communication et des affaires culturelles de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) à Québec, Mme Gagnon-Tremblay a déclaré que le Québec accorde une importance particulière aux questions qui sont abordées par elle, notamment celle de l'adoption par l'UNESCO, en octobre 2005, d'une Convention sur la diversité des contenus culturels et des expressions artistiques, une question dont l’enjeu est « crucial pour nos gouvernements et la société civile ». La ministre a salué le rôle de précurseur joué par l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et son assemblée consultative (APF), qui militent constamment en faveur de la diversité culturelle, et souhaite que « L'engagement de nos membres et de nos parlementaires, à l'intérieur et à l'extérieur de l'espace francophone, devra être sans faille d'ici l'adoption de cette convention au cours de la 33e session de la Conférence générale ». Elle a en outre évoqué les travaux accomplis par l’APF depuis l'an 2000 afin de promouvoir et défendre la diversité culturelle, notamment ses avis très éclairants sur : «La diversité culturelle»; l'«Évolution des négociations de l'Organisation mondiale du commerce et leur impact sur le dialogue des cultures»; «L'élaboration d'une Convention sur la diversité des contenus culturels et des expressions artistiques à l'UNESCO et l'état des négociations commerciales».
À cet égard, la ministre rappelle que pour le gouvernement du Québec « une «bonne convention » devra être garante du droit des États et des gouvernements de soutenir leur culture par des politiques, d'une part, tout en favorisant, d'autre part, l'ouverture aux expressions culturelles provenant d'ailleurs. Elle devra être sur un pied d'égalité avec tout autre instrument juridique incluant les accords de commerce. Nous considérons de plus que la convention devra être assortie d'un mécanisme efficace de suivi et de règlement des différends et qu’elle devra être bien circonscrite tout en reconnaissant la double nature des biens et services culturels ». Elle insiste notamment sur le fait « qu’il importe impérativement de maintenir l'échéance d'octobre 2005 car les négociations commerciales bilatérales et multilatérales, qui se multiplient, risquent de réduire considérablement la capacité de nos gouvernements à soutenir la culture ».
La ministre soutient également que pour les pays en développement qui nourrissent des attentes particulières à l'égard de la convention, la culture peut leur apporter une contribution majeure au développement durable et contribuer à la réduction de la pauvreté. Par conséquent, souligne-t-elle : « il faut non seulement protéger leur capacité de soutenir leurs industries culturelles dans l'avenir, mais il faut en premier lieu les aider à se doter de telles industries. Le droit de soutenir ses artistes et de protéger son expression culturelle ne peut être l'apanage des seuls pays riches. À cet égard, il y a lieu de repenser notre coopération afin de favoriser dans les pays du Sud l'émergence d'industries culturelles qui soient viables, qui s'inscrivent dans une perspective de développement durable et qui favorisent l'épanouissement d'une culture forte, reflétant l'identité des peuples (…) Le combat pour la diversité culturelle est fondamental pour ces pays puisqu'il s'agit de défendre, tout comme pour nous, ce qu'ils sont, ce qu'ils veulent être et ce qu'ils expriment ».
C’est pourquoi la ministre milite en faveur de leur appui et de leur mobilisation afin que la convention soit adoptée dès octobre 2005 à l’UNESCO : « Ensemble, nous devons poursuivre les efforts et rallier des appuis à la justesse de nos actions. Il en va de notre capacité de mettre en place une mondialisation humaine, qui reconnaisse les arts, les lettres, les modes de vie et les valeurs des peuples. Une mondialisation qui garantit à toutes et à tous le droit de préserver son identité et sa fierté collective, tout en s'ouvrant aux autres cultures.