La Commission européenne se joint aux 140 nations qui célèbrent aujourd’hui l’entrée en vigueur du protocole de Kyoto, qui offre à la communauté internationale l’instrument le plus puissant à sa disposition à ce jour pour lutter contre le changement climatique. Les pays industrialisés qui ont ratifié le protocole de Kyoto sont légalement tenus d’atteindre les objectifs qui leur ont été fixés concernant la limitation ou la réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2012. L’UE a déjà adopté des dispositions de droit communautaire qui rendent le respect de ces objectifs obligatoire pour ses États membres.
Depuis son approbation en 1997, le protocole de Kyoto a été ratifié par 140 pays plus la Communauté européenne et couvre ainsi 80 % de la population mondiale. Son entrée en vigueur intervient 90 jours après que la Russie a déposé ses instruments de ratification auprès des Nations unies le 18 novembre. Outre qu’il fixe des objectifs de réduction des émissions, l’entrée en vigueur du protocole de Kyoto marque le lancement d’un marché mondial du carbone, en liaison avec le système communautaire d'échange de droits d'émission qui est appliqué depuis le 1er janvier. On escompte que cela stimulera l’investissement dans des projets visant à réduire les émissions dans le monde entier, sur lesquels les pays industrialisés peuvent s’appuyer pour atteindre leurs objectifs. Ces instruments offrent des moyens à la fois efficaces et économiques pour atteindre les objectifs grâce aux mécanismes de flexibilité prévus par le protocole.
Dans une allocution enregistrée projetée à l’occasion d’une manifestation organisée spécialement à Kyoto par le gouvernement japonais, le président de la Commission, M. José Manuel Barroso, déclare: “Il est vital que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour sauver notre planète pour le salut des générations futures, mais aussi que nous la rendions plus sûre pour nous tous aujourd’hui. Le protocole de Kyoto est une première étape, essentielle, dans ce sens. Son entrée en vigueur aujourd’hui indique clairement au monde des affaires notre besoin de nouvelles technologies respectueuses du climat.”
M. Stavros Dimas, membre de la Commission chargé de l’environnement, a ajouté: “La lutte contre le changement climatique n’est pas une possibilité, c’est une nécessité. Si la température du globe continue d’augmenter, c’est notre bien-être et nos économies qui seront menacées. C’est pourquoi l'UE s’emploie avec la plus grande énergie à atteindre les objectifs de réduction des émissions que lui fixe le protocole de Kyoto. Mais un nombre écrasant d’études scientifiques montre que nous devons intensifier nos efforts et chercher à réduire drastiquement les émissions dans le monde entier.
Kyoto n’est qu’une première étape – l’UE est disposée à examiner des mesures plus ambitieuses pour l’après-2012 et nous invitons instamment le reste de la communauté internationale à prendre part à cette discussion sans tarder.”
Pour célébrer l’entrée en vigueur du protocole, une cérémonie est organisée à 12h30 aujourd’hui à l’initiative de M. Dimas, à laquelle sont invités les ambassadeurs des 140 pays ayant ratifié le protocole, M. Lucien Lux, ministre de l’environnement du Luxembourg - pays qui assure actuellement la présidence de l’Union, le président et les membres de la commission “Environnement” du Parlement européen et des représentants du secteur industriel et d’organisations non-gouvernementales actives dans le débat sur le changement climatique.
Historique de la question
Le protocole de Kyoto est un protocole à la convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique de 1992 (UNFCCC), dont l’objectif premier est de stabiliser les émissions mondiales de gaz à effet de serre à un niveau qui permet d’écarter le risque de perturbations dangereuses du climat dues à l’homme. Au titre du protocole Kyoto, l’UE-15 s’est engagée à réduire ses émissions totales des six gaz à effet de serre contrôlés par le protocole de 8 % par rapport au niveau de 1990 d’ici 2012. Un objectif a été fixé pour chacun des États membres de l’UE-15 en vertu de l’accord de “partage de la charge”. Les autres pays de l’UE-25 se sont vus assigner chacun des objectifs de réduction de 6 % ou de 8 %, à l’exception de Chypre et de Malte auxquels aucun objectif n’a été fixé.
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