Déclaration du 06 novembre 2004
Nous partageons tous la même émotion et la même tristesse face à la tragédie qui a couté la vie à 8 soldats et en a blessé 23 autres aujourd'hui en Côte d'Ivoire.
Je salue la mémoire de ces soldats qui étaient en Côte d'Ivoire au service de la paix, en appui du dispositif des Nations Unies, comme celle de toutes les autres victimes.
La France, en état de légitime défense, a riposté immédiatement. J'ai informé personnellement et aussitôt le Secrétaire Général des Nations unies, Kofi Annan, et nous sommes en train de faire de même avec nos partenaires du Conseil de Sécurité, qui se réunit en ce moment.
Nous pensons aussi à la communauté française de Côte d'Ivoire. La sécurité de nos compatriotes est pour nous une préoccupation fondamentale. Toutes les mesures possibles sont prises sur place et à Paris, pour les informer et les aider.
Le Chef de l'Etat ivoirien doit clairment assumer ses responsabilités et le rôle qui est le sien pour ramener son pays au calme, en particulier à Abidjan. Il faut immédiatement retrouver le chemin de la paix et reprendre le processus politique tracé par les accords de Marcoussis et d'Accra III.
Déclaration du 07 novembre 2004
Les forces françaises ont été bombardées hier en début d'après-midi à Bouaké par les Su 25 des forces ivoiriennes. Avec de lourdes pertes : 9 soldats de la paix tués, 22 blessés, un civil américain réfugié dans l'enceinte tué. De nombreuses familles sont aujourd'hui dans le deuil. Comme il est de règle en pareilles circonstances, nous en avons tiré les conséquences et nous avons neutralisé les appareils ivoiriens d'attaque qui avaient violé le cessez-le feu.
Comme toujours dans des circonstances de crise, les forces françaises ont en particulier pour mission de sécuriser nos ressortissants, ce qui suppose qu'elles conservent leur liberté de mouvement et qu'elles puissent recevoir des renforts, car actuellement l'essentiel des troupes est au Nord.
C'est cela et cela seulement qui nous a conduits à nous déployer dans certains secteurs d'Abidjan et à devoir sécuriser l'aéroport Houphouet-Boigny, c'est-à-dire être certains que l'aéroport resterait toujours disponible.
C'est bien de cela qu'il s'agit : sécuriser. Rien d'autre. Sécuriser et non déstabiliser.
En aucune façon, la France n'est là pour déstabiliser la Côte d'Ivoire et ses institutions ou prendre parti. Elle a avant tout le souci de préserver la légalité constitutionnelle. Il n'y a pas d'intention cachée.
Ensemble, retrouvons le calme. Le seul projet de la France est la paix, et uniquement la paix. Elle continuera d'agir, dans le cadre des Nations Unies, pour la reprise du processus de paix, à laquelle le peuple ivoirien aspire et qui passe par l'adoption des réformes et le désarmement.