Plus de 20 pour cent de la population active des Etats-Unis, de la Nouvelle-Zélande et du Japon travaillent 50 heures par semaine ou plus, comparé à moins de 10 pour cent dans les pays européens, selon un ouvrage écrit par des experts du Bureau international du Travail (BIT).
"Working Time and Workers' Preferences in Industrialized Countries: Finding the Balance"("Temps de travail et préférences des travailleurs dans les pays industrialisés: trouver l'équilibre") (Note 1), publié par Routledge et écrit par le Programme du BIT Conditions de travail et Emploi, montre qu'il y a un écart substantiel entre le nombre d'heures travaillées qu'effectuent les gens et le nombre qu'ils souhaiteraient ou auraient besoin d'effectuer.
"Certaines catégories de travailleurs effectuent un nombre d'heures 'excessivement' élevé, alors que, dans le même temps, d'autres catégories estiment qu'elles n'en font pas assez", commente Jon Messenger, expert au BIT chargé de la publication du livre. Le livre comprend les études de cinq spécialistes de la question du temps de travail en Australie, au Japon, en Nouvelle-Zélande, aux Etats-Unis et au sein de l'Union européenne.
A la fin des années 90, le nombre de personnes travaillant plus de 50 heures par semaine aux Etats-Unis et en Australie a augmenté de 15 à 20 pour cent. La Nouvelle-Zélande et le Japon avec un pourcentage respectif de 21,3 et de 28,1 sont parmi les pays les plus affectés par le nombre excessif d'heures.
A contrario, dans bon nombre de pays de l'Union Européenne (avant l'élargissement de 2004), le nombre de personnes travaillant 50 heures ou plus reste au dessous des 10 pour cent, avec un minimum de 1,4 pour cent pour les Pays-Bas jusqu' à 6,2 pour cent pour l'Irlande ou la Grèce. La seule exception reste le Royaume-Uni où 15,5 pour cent de la population active passent 50 heures ou plus par semaine au travail.
Les variations d'un pays à l'autre semblent venir du fait que les pays qui disposent de peu de réglementation du temps de travail, comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou l'Australie, ont tendance à connaître un nombre d'heures excessives plus élevé que les autres.
A l'inverse, dans la mesure où le travail à temps partiel devient plus courant, il est plus fréquent de voir des travailleurs qui souffrent d'un nombre d'heures de travail insuffisant, y compris un travail à temps partiel dans de mauvaises conditions en matière de santé et de retraite, ou un travail à temps partiel non choisi par des travailleurs qui voudraient travailler plus.
Selon les chiffres du livre, la moitié des travailleurs américains préféreraient effectuer moins d'heures alors que 17 pour cent souhaiteraient en faire plus. Dans l'Union européenne, 46 pour cent de ceux qui travaillent moins de 20 heures préféreraient travailler plus, et 81 pour cent de ceux qui travaillent au moins 50 heures par semaine voudraient réduire le nombre d'heures travaillées s'ils le pouvaient.
La publication conclut que trouver l'équilibre entre les exigences du monde des affaires et les besoins des travailleurs nécessitera une politique des heures de travail dans cinq directions: la promotion de la santé et de la sécurité; l'aide aux travailleurs pour l'améliorer de la situation de leur famille; l'encouragement à l'égalité des genres; l'amélioration de la productivité; la facilitation du choix des travailleurs et de leur influence sur les heures de travail.
En plus de ce livre, le BIT met au point une banque de données sur le temps de travail comprenant une information accessible à tous sur les lois relatives au temps de travail dans plus de 100 pays du monde. La banque de données comprend les lois qui protègent la santé et le bien-être des travailleurs, qui s'attaquent à la discrimination à l'encontre des travailleurs à temps partiel, qui aident les travailleurs à avoir le nombre d'heures de travail qui correspond à ses intérêts et responsabilités, et les textes qui facilitent l'équilibre entre la vie de famille et la vie professionnelle. Cette banque de données sera lancée sur l'Internet en novembre 2004.
Contact pour la presse: si vous avez plus de questions, vous pouvez contacter Jon Messenger au Programme des Conditions de Travail et de l'Emploi au BIT, tél.: +4122/799-7450, ou le Département de la Communication, tél.: +4122/799-7911,7916.
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Note 1 - "Working Time and Workers' Preferences in Industrialized Countries: Finding the Balance". © 2004 Organisation internationale du Travail, publié en anglais par Routledge ISBN 0-415-70108-2.