Ref. :  000014113
Date :  2004-06-30
langue :  Français
Page d'accueil / Ensemble du site
fr / es / de / po / en

La Convention de l'UNESCO sur la Diversité Culturelle : les besoins des organisations professionnelles.

Troisième rencontre internationale des Organisations Professionnelles de la culture, Séoul, Corée, Juin 2004

Source :  Katerina Marinaki


Good morning, bonjour, …,



Je ne sais pas si la Convention qui résultera de la procédure initiée par l’UNESCO sera une Convention forte avec un réel impact sur la législation internationale, ou si le résultat final sera une simple déclaration pleine de grands principes mais pauvre en résultats pratiques.

Premièrement, j’aimerais sincèrement remercier le Comité d’organisation et la CDC Coréenne pour leur invitation et leur hospitalité. La seule chose que je sais, c’est que nous avons besoin de la Convention, que celle-ci ne doit pas aboutir à une simple déclaration et que nous pouvons l’éviter.

La rapide évolution des nouvelles technologies a conduit au phénomène de la mondialisation et nous devons admettre qu’il s’agit d’une réalité irréversible.

Nous devons également admettre que la mondialisation de l’économie, de la science de l’éducation élargit les horizons du développement, de la recherche, de la connaissance.

En est-il de même en ce qui concerne la mondialisation de l’art?

Quels seraient les rapports d’un Sophocle ou d’un Confucius, d’un Mozart ou d’un Bizet, d’un Rembrandt ou d’un Picasso, d’un Dreyer ou d’un Kourosawa avec les mécanismes qui transforment la société en un marche mondial? Qu’auraient fait de plus ces créateurs, qui ont marqué la culture de l’humanité en tant que citoyens d’un monde dont les principes fondateurs sont désormais, le matérialisme et la réussite financière?

Qu’est-ce que leur oeuvre aurait gagné à être diffusée sur le marché mondial avec les mêmes règles et les mêmes accords commerciaux en vigueur aujourd’hui pour les marchandises et les services? Quel sort aurait-elle connu à l’ère de la révolution informatique et de la toute puissance des Mass Media ?

Est-ce que, comme le dit Oswald Spengler; « Un jour le dernier portrait de Rembrandt et le dernier morceau de Mozart cesseront d’exister –même si un morceau de toile ou une feuille de partition auront été conservés – parce que le dernier oeil ou la dernière oreille qui auraient pu recevoir leur message auront désormais disparu? »

« La seule manière d’y échapper c’est l’art, » disait Andy Warhol. Je dirais en le paraphrasant; « La seule manière d’y échapper c’est la culture ».

Mais certainement pas la culture « mondialisée », car aujourd’hui, l’homme, soumis au progrès rapide de la technologie et à la toute puissance des Mass Media, bombardé par la culture dominante de l’efficacité et de la réussite, avec comme vertu principale le rendement, a perdu le contact avec ses sentiments et son âme.

Nous les créateurs, nous devons substituer au « big brother », au fast-food et au sexe virtuel, les joies de la vie et de l’amour, la confiance réciproque, les saveurs de notre gastronomie, l’art, tout ce qui a marqué la culture humaine. Nous devons continuer a créer de films tels que: Bom, Yeoreum, Gaeul, Gyeoul, Geurigo, Bom de Kim Ki- Duk.

Et le seul moyen pour y parvenir, c’est la Convention de l’UNESCO, sous la condition cependant qu’elle ne sera pas une simple déclaration pleine de grands principes mais pauvre en résultats pratiques.

Pour éviter cela :

1 La Convention doit prévoir la prééminence des règles qui résulteront de la Convention sur toutes autres règles [droits et obligations] résultant d’autres Conventions ou traités internationaux et en particulier d’accords commerciaux.

Les droits et les obligations de la Convention ne peuvent pas affecter les droits d’un pays qui aurait décidé de ne pas joindre la Convention.

Cependant, dans le cas d’accords entre pays membres de la Convention et des pays non-membres, où des dérogations seraient nécessaires, il importe de veiller à ce qu’il n’en résulte en aucune manière une menace ou un dommage pour la diversité culturelle.


2 Pour inciter les pays du Sud à joindre la Convention, il faudrait prévoir une obligation pour les pays du Nord d’accroître l’accès aux créations artistiques et aux oeuvres culturelles des pays du Sud par le biais de quotas, de mesures tarifaires et autres instruments politiques. Ceci favoriserait un développement plus équilibre des échanges culturels en augmentant de surcroît le choix offert aux consommateurs.

3 En ce qui concerne la définition des biens et services culturelles il est nécessaire de prendre en considération le rôle central de l’artiste / créateur. C’est lui qui donne une forme tangible à son expression qui devient un bien ou un service qui peut être mis en circulation. Sans l’artiste il n’ y a pas de « contenu culturel ».C’est ce qui le différencie d’un autre bien ou service. La vie d’une expression artistique comprend la création, la production, la distribution, l’exposition et la conservation. Les politiques culturelles concernent tous ces stades.

4 La définition correcte des biens et services culturelles aidera à inclure dans la Convention les instruments d’une politique de protection de leur héritage, en évitant entre autre l’antagonisme entre les intérêts privés et les prérogatives justifiées des organismes publics.

5 En ce qui concerne les mesures entrant dans le cadre d’une politique culturelle la Convention devrait éviter d’en dresser une liste qui pourrait s’avérer restrictive. En effet, les instruments politiques susceptibles d’avoir un impact profond sur la culture sont nombreux. P.ex. de nombreux pays utilisent des mesures fiscales et de concurrence pour protéger les artistes et les producteurs de biens culturels.

6 Finalement, pour être efficace, la Convention devra prévoir également des mesures de contraintes et des sanctions en cas de non observation des règles acceptées par les pays signataires.

« Nous devons tous comprendre que ce ne sont pas les états qui produisent l’art et la culture.

Nous vivons dans des sociétés ouvertes et pluralistes et ce sont les artistes qui créent.

Les états et les gouvernements fournissent les moyens. » a déclaré M. Pangalos, ex- ministre de la Culture de la Grèce, lors de la création du RIDC à Santorini, le seul réseau qui a travaillé et a proposé une ébauche de la Convention.

Nous, les membres du RIDC, croyons que les états et les gouvernements du monde entier doivent utiliser tous les moyens politiques, juridiques, techniques et économiques pour créer une société mondiale qui respecte la diversité culturelle, la créativité,et la liberté d’expression artistique. Une société mondiale qui aidera les petits pays à exporter les oeuvres et non pas les artistes. Car personne ne refuse le développement économique, mais nous savons tous que les puissances d’argent n’ont ni langue ni identité.


Notez ce document
 
 
 
Moyenne des 19 opinions 
Note 2.53 / 4 MoyenMoyenMoyenMoyen
13
RECHERCHE
Mots-clés   go
dans 
Traduire cette page Traduire par Google Translate
Partager

Share on Facebook
FACEBOOK
Partager sur Twitter
TWITTER
Share on Google+Google + Share on LinkedInLinkedIn
Partager sur MessengerMessenger Partager sur BloggerBlogger